Inde : 7 membres d’une tribu juive tués par un tir de roquette sur une synagogue
L'attentat à Manipur appelle à une alyah rapide des Bnei Menashe ; des élus exigent qu'Israël prenne en compte les préoccupations de cette communauté d'à peine 5 500 membres
Sept membres de la communauté Bnei Menashe du nord-est de l’Inde ont été tués lundi lorsque leur synagogue a été touchée par une roquette.
La roquette a vraisemblablement été lancée par les adversaires Meitei de la tribu Kuki des Bnei Menashe. Bien que l’attaque ne soit pas considérée comme antisémite, puisqu’elle ne visait pas les Juifs en tant que tels, elle renforce le désir des Juifs indiens de venir en Israël, suite à leur déplacement à l’intérieur du pays en raison des conflits entre Kuki et Meitei qui secouent l’État indien de Manipur, dans le nord-est du pays, depuis le mois de mai.
Un communiqué de presse de la commission de l’Immigration, de l’Intégration et des Affaires de la Diaspora de la Knesset indique qu’environ 5 500 membres des Bnei Menashe en Inde attendent de rejoindre les quelque 5 000 membres de la communauté en Israël. Le député Oded Forer (Yisrael Beytenu), qui dirige la commission, a critiqué le ministère de l’Immigration et de l’Intégration pour avoir tergiversé sur la question des Bnei Menashe, compte tenu de la situation dangereuse dans laquelle se trouve le Manipur.
Lors de la discussion de la commission mardi, Michal Willer Tal, responsable du bureau du ministère des Affaires étrangères pour l’Asie du Sud-Est, a réaffirmé que le danger auquel les Bnei Menashe étaient confrontés n’était pas dû à leur identification en tant que Juif. Elle a conseillé à Israël d’aider la communauté à émigrer, mais a ajouté que cet effort devait être « discret », afin d’éviter tout semblant d’intervention dans les affaires intérieures de l’Inde.
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Depuis le mois de mai de l’année dernière, l’État de Manipur, qui partage une frontière avec le Bangladesh, est secoué par des violences entre les tribus Kuki, à majorité chrétienne, et Meitei, à majorité hindoue, la communauté juive des Bnei Menashe s’étant rangée du côté des premiers. Selon Reuters, au moins 180 personnes ont été tuées depuis le début des hostilités. Au début du conflit, des activistes Meitei ont incendié deux synagogues, tuant un membre de la communauté Bnei Menashe.
Le conflit interethnique a commencé lorsque quelque 50 000 membres de la tribu Kuki ont protesté contre l’intention du gouvernement indien d’accorder le statut de tribu répertoriée aux Meitei, ce qui leur donnerait des quotas réservés pour les emplois publics et les admissions à l’université. Les Kuki, qui sont une tribu recensée, s’opposent à l’octroi de ce privilège aux Meitei, arguant que cette dernière tribu, qui représente environ 53 % de la population du Manipur, est déjà surreprésentée dans l’État.
Les Bnei Menashe sont une communauté du nord-est de l’Inde qui revendique sa descendance de l’ancienne tribu israélite de Manassé, qui, selon l’histoire biblique, fut l’une des premières tribus hébraïques à être exilée. Au cours des vingt dernières années, leur immigration en Israël a été encouragée et subventionnée par le gouvernement israélien, en coopération avec deux groupes non gouvernementaux, Shavei Israel et Degel Menashe.
Bien que leur revendication du judaïsme ait été approuvée en 2005 par le grand rabbin séfarade de l’époque, Shlomo Amar, les membres de la communauté des Bnei Menashe ont dû se soumettre à un rituel de conversion orthodoxe pour être autorisés à se réinstaller en Israël.