Irak: La police soupçonne un mobile anti-israélien dans des attaques contre la chaîne KFC, à Bagdad
Plusieurs suspects ont été arrêtés ; la chaîne de restauration rapide était désignée dans "le guide du boycott d'Israël"
BAGDAD — Deux restaurants de la chaîne Kentucky Fried Chicken ont été attaqués à Bagdad au cours des dernières quarante-huit heures, entraînant des dégâts. Les forces de sécurité irakiennes ont arrêté des suspects, ont fait savoir le ministère de l’Intérieur et des sources proches de la police dans la journée de lundi.
L’enquête initiale a montré que les restaurants avaient été pris pour cible en raison du soutien présumé qu’apporteraient les marques américaines à Israël dans le contexte de la guerre que l’État juif mène contre le Hamas à Gaza, ont fait savoir des sources proches des forces de l’ordre.
La première attaque a eu lieu dimanche quand deux hommes, qui circulaient sur une moto, ont jeté une bombe artisanale en direction de l’un des restaurants de la chaîne américaine dans la rue de la Palestine, à l’Est de Bagdad. Il y a eu des dégâts mineurs, ont fait savoir les sources policières.
Puis, lundi, c’est un autre restaurant KFC et un restaurant de style américain qui ont été pris d’assaut par des hommes masqués qui sont entrés dans la salle, utilisant des barres de fer pour casser les vitres et pour détruire les meubles.
Ils ont fui avant l’arrivée des forces de sécurité, ont noté les sources.
KFC n’a pas réagi à ces attaques.
Iran proxy militias mobs launching An organized campaign of attacking KFC and other US Franchise in Baghdad.
— Azat Alsalem (@AzzatAlsaalem) May 27, 2024
Le ministère de l’Intérieur n’a pas détaillé les mobiles de ces attaques et il a indiqué qu’un commandant et d’autres responsables des forces de l’ordre, qui étaient en charge des secteurs où les faits ont été commis, avaient été arrêtés et qu’ils encouraient des mesures de sanction.
Ces attaques sont survenues après la parution sur internet d’un « Guide du boycott d’Israël », qui place KFC sur la liste des cibles du mouvement anti-israélien BDS (Boycott, Divestment, and Sanctions).
« La compagnie parente » de la chaîne de restauration rapide, « Yum Brands, investit dans les start-ups israéliennes », établit le site internet, qui donne pour instruction à ses lecteurs de ne pas aller y manger et de ne pas y travailler.
Les marques occidentales ont été touchées par le boycott et par d’autres formes de protestation anti-israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza, une guerre qui avait été déclenchée par l’assaut meurtrier qui avait été commis par le Hamas, le 7 octobre. Les boycotts ont touché de plein fouet l’industrie de la restauration rapide dans de nombreux pays du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-est, a fait savoir un reportage publié, le mois dernier, dans le Time Magazine.
Le journal avait noté que les ventes à l’international de McDonald’s n’avaient augmenté que de 0,7 % au dernier trimestre 2023, un pourcentage à comparer à la croissance de 16,5 % qui avait été enregistrée l’année précédente à la même période.
McDonald avait suscité la colère des activistes de BDS après que les restaurants locaux ont offert des repas gratuits aux soldats israéliens.
Au mois d’avril, la McDonald’s Corporation avait racheté sa marque à Alonyal Limited, la corporation israélienne qui exploitait la chaîne au sein de l’État juif depuis plus de trois décennies, supervisant 225 restaurants au moment de son acquisition.