Israël frappe le Hezbollah en réponse aux dernières attaques à la frontière nord
Les sirènes ont retenti à Rosh Hanikra ; Tsahal a frappé des sites en Syrie et des lance-roquettes au Liban puis plusieurs cellules terroristes le long de la frontière
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Suite à une vague de tirs de roquettes en provenance du Liban, l’armée israélienne a frappé mercredi des sites du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans le sud du pays, alors que les hostilités le long de la frontière se poursuivent sans relâche.
Des sirènes ont retenti mercredi dans la ville de Rosh Hanikra, dans le nord du pays, bien que l’armée ait déclaré que toutes les roquettes tirées depuis le Liban avaient atterri dans des zones ouvertes, sans qu’aucun dégât ni blessé n’ait été signalé. Des projectiles ont également été tirés sur d’autres zones le long de la frontière nord, notamment dans la région de Yiftah, atterrissant dans des zones ouvertes, selon Tsahal.
L’armée a déclaré que ses avions de chasse ont frappé un certain nombre de sites appartenant au groupe terroriste, notamment une cellule du Hezbollah, et que les forces terrestres ont frappé plusieurs cellules terroristes le long de la frontière libanaise. Des photos et des vidéos du sud du Liban ont montré d’épais nuages de fumée noire s’élevant dans l’air après les frappes israéliennes, qui auraient été centrées près de Naqoura, de l’autre côté de la frontière, à Rosh Hanikra.
Les frappes de mercredi ont eu lieu après que Tsahal a également mené des frappes aériennes à la fois au Liban et en Syrie tard mardi soir, suite à des tirs de roquettes en provenance des deux pays.
Mardi soir, trois roquettes ont été tirées depuis la Syrie sur le plateau du Golan, deux tombant à court en territoire syrien et la troisième atterrissant dans une zone ouverte en Israël, selon Tsahal. L’armée a déclaré que les troupes ont riposté par des tirs d’artillerie à la source des tirs.
Plus tôt dans la journée, un certain nombre de mortiers et de missiles antichars ont été tirés depuis le Liban sur le kibboutz Baram, au nord de la frontière, causant des dégâts. Un missile a atterri sur un bâtiment du kibboutz en grande partie évacué, bien qu’aucun blessé n’ait été signalé.
Des projectiles en provenance du Liban ont également été tirés sur des postes militaires dans la région.
Tôt mercredi matin, Tsahal a annoncé avoir frappé en réponse un certain nombre de sites au Liban, dont un lance-roquettes du Hezbollah, et a également effectué des frappes en Syrie, touchant des infrastructures de l’armée syrienne, dont un poste d’observation.
Lundi, le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz a informé le secrétaire d’État américain Antony Blinken que la recrudescence des attaques du Hezbollah nécessitera une réponse israélienne ferme.
« Gantz a indiqué que la multiplication des agressions et des attaques du Hezbollah, soutenu par l’Iran, exigeait d’Israël qu’il élimine cette menace qui pèse sur la population civile du nord d’Israël », selon un communiqué israélien.
Gantz a ajouté que « la communauté internationale a actuellement un rôle important à jouer et qu’elle doit agir pour s’assurer que le Liban mette fin à ces agressions le long de sa frontière », poursuit le communiqué.
Le message reflétait manifestement une intensification des pressions exercées par Israël sur les États-Unis et d’autres membres de la communauté internationale pour rétablir le calme à la frontière par la voie diplomatique. Jérusalem espère que les États-Unis, la France ou d’autres médiateurs étrangers parviendront à faire appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU).
Cette résolution a mis fin à la deuxième guerre du Liban en 2006 et appelait au désarmement de toutes les forces armées non étatiques au Liban – à savoir le Hezbollah – ainsi qu’à un retrait de toutes les forces armées de la région située entre la frontière israélo-libanaise et le fleuve Litani, à l’exception de l’armée libanaise et de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la FINUL.
Cependant, au fil des ans, le Hezbollah n’a cessé de violer la résolution, en amassant des armes et des forces près de la frontière, sans véritable intervention de la FINUL.
Les attaques menées par le Hezbollah le long de la frontière nord avec le Liban n’ont jamais cessé depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Les échanges de tirs quotidiens avec le Hezbollah et les groupes palestiniens alliés font craindre une conflagration plus large.
Dans la nuit de lundi à mardi, le Hezbollah a tiré plusieurs missiles antichars depuis le sud du Liban sur une maison de la ville de Metoula, dans le nord d’Israël. Selon David Azoulay, chef du Conseil régional de Metoula, une quinzaine de maisons de cette ville du nord ont été endommagées et une a été complètement détruite lors de l’attaque.
L’attaque n’a pas fait de blessés. Metoula a été en grande partie évacuée de ses habitants, en raison des attaques du Hezbollah.
Jusqu’à présent, les accrochages à la frontière ont causé la mort de quatre civils du côté israélien, ainsi que celle de six soldats de Tsahal. Plusieurs roquettes ont également été tirées depuis la Syrie, mais n’ont pas fait de blessés.
Du côté libanais, plus de 120 personnes ont été tuées, selon un bilan de l’AFP. Le Hezbollah a déclaré lundi que deux autres de ses membres avaient été tués, ce qui porte le total du groupe à 100, dont certains ont été tués en Syrie.
Les responsables israéliens de la Défense estiment que le bilan du Hezbollah est plus lourd et que le groupe terroriste dissimule le nombre réel de morts dans ses rangs.
Seize autres terroristes palestiniens ont également été tués du côté libanais de la frontière, ainsi qu’au moins 14 civils et trois journalistes.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.