Israël en guerre - Jour 366

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Israël : il n’y a pas de pénurie de nourriture, d’eau ou de fournitures humanitaires à Gaza

Les agences de l'ONU déplorent des conditions « inhumaines » dans la bande de Gaza, sans toutefois parler de pénurie. Selon le ministère de la Défense, la situation est « surveillée au quotidien »

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Des Palestiniens dans une école de l’UNRWA à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 octobre 2023. (Crédit : Atia Mohammed/Flash90)
Des Palestiniens dans une école de l’UNRWA à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 octobre 2023. (Crédit : Atia Mohammed/Flash90)

L’unité du ministère de la Défense chargée de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza a déclaré mardi qu’il n’y avait pas de pénurie de nourriture, d’eau ou d’autres fournitures humanitaires dans le territoire, et que les stocks de fournitures essentielles étaient surveillés quotidiennement.

Lors d’une conférence de presse, le colonel Elad Goren, de l’unité de coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) du ministère de la Défense, a précisé que, dans le contexte de la guerre que se livrent Israël et le Hamas, les niveaux d’aide humanitaire à Gaza étaient bien supérieurs aux niveaux minimaux requis par le droit international, et que la situation humanitaire était surveillée en temps réel.

Des agences des Nations Unies telles que l’UNICEF ou le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) ou encore des agences internationales comme l’Organisation mondiale de la santé déplorent la situation dans l’enclave et demandent davantage d’aide, sans pour autant faire état de pénuries de fournitures essentielles.

Les autorités sanitaires de Gaza, contrôlées par le Hamas, affirment que plus de 10 000 Palestiniens ont été tués dans les combats, mais les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante, et on pense qu’ils incluent ses propres terroristes et hommes armés, ainsi que des Palestiniens tués par les centaines de roquettes égarées, tirées par des groupes terroristes.

L’opération de Tsahal à Gaza a été déclenchée par l’attaque transfrontalière perpétrée par le Hamas, le 7 octobre dernier, au cours de laquelle quelque 1 400 personnes, pour la plupart des civils, ont été sauvagement tuées dans des communautés du sud d’Israël.

Lors de la conférence de presse du COGAT, Goren, qui dirige le département civil de l’unité, a déclaré que l’agence était en contact quotidien avec les agences internationales – dont celles de l’ONU – sur le terrain et que ses propres experts évaluaient chaque jour la situation humanitaire à Gaza.

Des camions d’aide humanitaire arrivent du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l’Égypte, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 octobre 2023. (Crédit : Atia Mohammed/Flash90)

« Nous vérifions l’état des stocks et les pénuries signalées », a expliqué M. Goren.

« Je peux affirmer que nous sommes bien au-dessus des niveaux minimums auxquels nous sommes tenus en vertu du droit international », a-t-il poursuivi, faisant référence aux fournitures essentielles que l’armée israélienne s’est engagée à fournir.

Goren a redit qu’il y avait suffisamment de nourriture à Gaza « pour les semaines à venir », ajoutant que bien que l’approvisionnement en eau soit inférieur aux volumes habituels, il « répond aux besoins humanitaires ».

Il a rappelé que deux conduites d’eau d’Israël à Gaza sur trois fonctionnaient, de même que certaines usines de dessalement et installations de traitement de l’eau qui fournissent au territoire 90% de son eau en temps de paix, en particulier dans le sud de Gaza.

Ces installations fonctionnent avec du carburant fourni par l’ONU, a rappelé Goren, mais certaines usines de dessalement disposent également de panneaux solaires.

Israël a interdit l’entrée de carburant à Gaza, au motif que le Hamas disposait, selon lui, de stocks suffisants pour les besoins humanitaires de base, et que toute fourniture supplémentaire ne ferait qu’aider le groupe terroriste à alimenter son vaste réseau de tunnels, qu’il utilise pour agir contre les soldats de Tsahal.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a admis, dans son point de situation du 6 novembre, que du carburant avait été stocké à Gaza avant la guerre, utilisé depuis pour permettre le pompage dans 120 puits dans Gaza.

Des Palestiniens remplissent des bidons d’eau dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 octobre 2023. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

L’UNRWA a pour sa part déclaré, dans son point de situation du 6 novembre, qu’il y avait « une grave pénurie d’installations sanitaires, notamment de toilettes et de douches », ce qui génère des temps d’attente d’une à deux heures pour en bénéficier.

Goren a également souligné que des équipements et fournitures médicales adéquats sont disponibles à Gaza, mais « gérés par le Hamas, qui garde les fournitures médicales pour lui et ses terroristes, et décide ensuite de ce qui sera donné aux hôpitaux et à quel moment ».

Il a ajouté que « plus de 500 camions » sont entrés dans Gaza par le point de passage de Rafah depuis le début de la guerre, avec à leur bord « des centaines de tonnes d’équipement, sous forme d’eau, nourriture, matériel médical et produits d’hygiène ».

Après avoir dit qu’il n’y avait pas de pénurie de fournitures dans le territoire, il a tout de même reconnu que l’accès à certains produits de première nécessité était plus difficile dans la partie nord de la bande de Gaza, où se déroulent les combats les plus intenses.

Dans le point de situation fait lundi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué qu’en raison du manque de boulangeries ouvertes dans le nord de Gaza, les gens font du pain plat avec de la farine, qu’ils font cuire chez eux.

Il a ajouté que, dans le sud de Gaza, l’accès au pain était également difficile dans la mesure où, a-t-il dit, 11 boulangeries ont été détruites par Tsahal, mais que neuf au moins sont encore ouvertes dans le sud et fournissent du pain aux réfugiés dans les abris civils de l’ONU.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a ajouté que l’aide alimentaire aux personnes déplacées dans le nord de Gaza avait été « presque complètement interrompue ces derniers jours » en raison de l’intensification des opérations terrestres israéliennes.

Selon la même source, 14 des 35 hôpitaux auraient cessé de fonctionner et 51 des 72 établissements de soins primaires auraient fermé leurs portes en raison de dégâts importants ou par manque de carburant alors que le nombre de personnes déplacées s’élèverait à 1,5 million à Gaza – 717 000 auraient trouvé refuge dans 149 installations de l’UNRWA, 122 000 dans les hôpitaux, églises et bâtiments publics, 110 000 dans 89 écoles non affiliées à l’UNRWA et le reste dans des familles d’accueil.

Des Palestiniens dans un centre de l’UNRWA à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 octobre 2023. (Crédit : Atia Mohammed/Flash90)

L’agence a déclaré que la surpopulation était désormais « une préoccupation majeure, dans la mesure où les abris de l’ONU ne sont pas en mesure d’accueillir les nouveaux arrivants. »

L’UNRWA, l’agence de l’ONU qui fournit des services sociaux et humanitaires aux réfugiés palestiniens des guerres de 1948 et 1967, a déclaré qu’il y avait 22 000 personnes déplacées dans le seul centre de formation de Khan Younis, ce qui en fait l’abri le plus surpeuplé de l’UNRWA avec moins de deux mètres carrés par personne, et 600 personnes qui se partagent un cabinet de toilette.

« Les conditions de vie, dans les abris, sont inhumaines et se détériorent de jour en jour… La détérioration des conditions sanitaires, ainsi que le manque d’intimité et d’espace, posent d’énormes risques pour la santé et la sécurité des personnes », signale le point de situation de l’UNRWA du 6 novembre.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a ajouté que « la détérioration des conditions sanitaires, ainsi que le manque d’intimité et d’espace, génèrent des risques pour la santé et la sécurité » et qu’il y a « des milliers de cas d’infections respiratoires aiguës, de diarrhée et de varicelle » dans les abris de l’UNRWA.

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