Jordan Bardella, « un ami extrême d’Israël », selon ses hôtes israéliens
L'ancien député français LR (droite), Meyer Habib, a accompagné le chef du parti français d'extrême droite

Jordan Bardella, le chef du parti français d’extrême droite Rassemblement national, a entamé mercredi une visite sans précédent pour sa formation en Israël pour assister à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme, à l’invitation du gouvernement israélien.
Il s’est rendu sur les lieux du massacre du festival Nova, où plus de 360 personnes ont été tuées ou enlevées le 7 octobre 2023 lors du pogrom mené par le Hamas dans le sud d’Israël.
Selon Paris, l’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 50 Français.
Le jeune président du RN, qui s’est recueilli devant des stèles, a longtemps écouté un jeune homme de 25 ans, survivant de la tuerie, et l’a remercié pour son témoignage : « vous avez beaucoup de courage, c’est important que les gens en France se rendent compte de ce qui s’est passé ici », lui a-t-il dit.
Accompagné par le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli (Likud), ainsi que par l’ancien député français LR (droite), Meyer Habib, Bardella doit se rendre sur d’autres sites de l’attaque sans précédent du mouvement terroriste islamiste palestinien, le 7-Octobre.
Interrogé par des journalistes français l’accompagnant, Bardella a affirmé qu’Israël et la France avaient « les mêmes adversaires », établissant un parallèle entre l’attaque du Hamas en Israël et les attentats jihadistes du 13 novembre 2015 en France.
Dans la même région, à Netiv Haasara, M. Bardella a ensuite rencontré Sabine Taasa, une Franco-Israélienne dont le mari et le fils aîné ont été tués lors de l’attaque du Hamas.
« Il faut occuper Gaza », lui a-t-elle dit, « on n’a pas demandé cette guerre, j’espère que l’Europe pourra le comprendre ». Au cours de la conversation, M. Bardella a lui estimé que le conflit dans la bande de Gaza était celui de « la civilisation contre la barbarie ».
Auprès des journalistes français l’accompagnant, il s’est refusé à tout commentaire « sur des opérations militaires qui sont en cours ».
De retour à Jérusalem, il s’est rendu en fin d’après-midi au mémorial de la Shoah de Yad Vashem.
Interrogé sur la déportation des Juifs de France lors d’une rencontre avec la presse à Netiv Haasara, M. Bardella a répondu : « Je considère que le régime de Vichy a pris une part bien plus qu’active dans la collaboration avec l’Allemagne nazie et que le régime de Vichy portait en lui le déshonneur de la France. »
« Mais pour moi, la France était à Londres, aux côtés du général de Gaulle », a-t-il ajouté, précisant néanmoins que « la France, par le régime de Vichy [était] en partie responsable » de la Déportation.
Il doit prendre la parole lors d’une grande conférence sur l’antisémitisme qui se tient jeudi à Jérusalem.
Son invitation a suscité de vives réactions en Israël et parmi d’autres invités internationaux à l’évènement – notamment l’intellectuel français Bernard-Henri Lévy qui a annulé sa venue – le RN restant nécessairement associé à l’entourage douteux de Marine Le Pen et aux propos antisémites de son fondateur Jean-Marie Le Pen, décédé en janvier 2025, malgré ses efforts de dédiabolisation, notamment envers la communauté juive.
« Jordan Bardella n’est pas un homme d’extrême droite, mais un ami extrême d’Israël », ont répondu les organisateurs de la conférence, parmi lesquels le ministère de la Diaspora, dans un communiqué.
L’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 otages enlevés lors de cette attaque, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l’armée israélienne.