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La commission électorale étudie une demande d’interdiction du Likud en ligne

Yitzhak Haddad, qui s'est rétracté après avoir annoncé qu'il était un "militant secret", réfute tout lien avec le parti au pouvoir, ses propos étaient "une blague"

Le directeur de campagne du Likud Jonathan Orich et le chargé de campagne Yitzhak Haddad (dans le fond) assistent à une réunion de la commission centrale électorale à la Knesset le 3 avril 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le directeur de campagne du Likud Jonathan Orich et le chargé de campagne Yitzhak Haddad (dans le fond) assistent à une réunion de la commission centrale électorale à la Knesset le 3 avril 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La commission centrale électorale a accepté mercredi d’étudier une requête appelant à interdire le Likud de Benjamin Netanyahu de faire campagne sur les réseaux sociaux. Une organisation de surveillance affirme en effet que le parti au pouvoir a déployé une armée de faux comptes sur Twitter.

La requête a été déposée en début de semaine par Kakhol lavan en réaction au rapport publié par un groupe de surveillance israélien qui a assuré avoir détecté un réseau de bots sur les réseaux sociaux répandant des messages de soutien au Premier ministre en amont des élections prévues la semaine prochaine.

Le projet Big Bots aurait ainsi identifié 154 comptes utilisant des faux noms et 400 autres soupçonnés d’être faux. Les chercheurs ont dit avoir trouvé plus de 130 000 tweets émanant de « centaines de comptes artificiels ou anonymes » dépourvus de noms ou de photos de profil, et qui ne se disaient pas liés au Likud de Benjamin Netanyahu. Ils ont également identifié « des centaines de comptes authentiques » soutenant la candidature du Premier ministre.

Parmi les cibles de ces messages figurent des journalistes et des personnalités publiques considérées comme hostiles à Benjamin Netanyahu, notamment son principal adversaire, Benny Gantz, le chef du parti centriste Kakhol lavan.

Le rapport a également désigné le personnage majeur derrière ces réseaux : Yitzhak Haddad, qui a confié à un détective privé lors d’une conversation enregistrée qu’il était un « militant secret » de la campagne sur les réseaux sociaux. Il a indiqué au détective que cette initiative de soutien de Benjamin Netanyahu impliquait « beaucoup d’argent » et qu’il était en contact avec des cadres du Likud.

Lors de l’audition, Yitzhak Haddad a néanmoins réfuté tout lien avec le parti, affirmant que son compte Twitter était personnel.

« Je ne suis ni un militant politique ni un militant secret », s’est-il ainsi défendu devant le panel.

Interrogé sur ses commentaires qui ont été enregistrés, l’intéressé a expliqué : « Quelqu’un m’a contacté par téléphone sur un autre sujet. »

Le président de la Commission électorale centrale, le juge de la Cour suprême Hanan Melcer (à gauche) rencontre la directrice des élections de Facebook, Katie Harbeth, le 3 février 2019. (Autorisation)

« Ça m’a paru très étrange, mais je voulais savoir qui c’était », a-t-il dit. « C’est lui qui a évoqué le sujet du militantisme politique de droite, alors je lui ai dit que j’étais un militant secret. »

Le président de la commission, le juge de la Cour suprême Hanan Melcer, a paru peu convaincu par les arguments d’Yitzhak Haddad.

« Que vouliez-vous dire quand vous avez dit que cela impliquait beaucoup d’argent ? », lui a-t-il ainsi demandé.

« Je voulais dire que si un tel réseau existait, cela devait sûrement coûter beaucoup d’argent », a-t-il répondu au juge. « Mais je n’en ai aucune idée, je ne comprends pas ce genre de choses. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu accueille Giora Ezra, militant d’extrême droite du Likud, lors d’une conférence de presse à la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 1er avril 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

« Alors pourquoi avoir dit au téléphone que vous étiez en contact avec des avocats du Likud », a insisté Hanan Melcer.

« C’était une blague, pour le bien du sionisme », a rétorqué M. Haddad.

Insensible au trait d’humour de son interlocuteur, le juge Melcer lui a alors demandé si la conversation avait eu lieu durant Pourim, la fête juive où les canulars et blagues sont de rigueur.

Le directeur de la campagne du Likud sur les réseaux sociaux Yonatan Orich a également été entendu par la commission. Il a nié le lien entre son parti et ces faux comptes, qualifiant les conclusions de Big Bots de « faux rapport ».

« Le Likud ne dirige aucun bot ni réseau en ligne », a-t-il assuré au panel, ajoutant que toutes ses activités de campagne numérique étaient consignées.

L’audience a eu lieu un jour après que le juge Melcer a demandé à la police d’enquêter sur de possibles violations des règles de campagne par le Likud pour son financement d’une initiative en ligne appelant à la mobilisation des électeurs de droite.

Le président de la commission électorale a appelé à l’ouverture d’une enquête criminelle après les déclarations du directeur général du Likud, Tzuri Siso, lequel a indiqué au panel que le parti était derrière l’initiative Move to the Right (« Passez à droite »).

D’après le quotidien Haaretz, le Likud l’aurait financé à hauteur de 15 millions de shekels (soit près de 4 millions d’euros).

Benny Gantz, le chef du parti Kakhol lavan, visite le marché de Mahane Yahuda à Jérusalem, le 28 mars 2019. (Crédit : Sharia Diamnet)

Les aveux de Tzuri Siso ont marqué un tournant et sont venus contredire les propos tenus jusque-là par le Likud, qui affirmait qu’il n’avait pas de liens directs avec l’initiative ‘Passez à droite’, alors que les lois de transparence électorale exigent le signalement de telles opérations de la part d’un parti.

Hanan Melcer a pressé le Likud d’accorder ses violons et l’a sanctionné d’une amende de 15 000 shekels (3 700 euros) et recommandé l’ouverture d’une enquête policière — à conclure sous trois mois et à présenter au procureur général et au contrôleur de l’Etat.

Après la publication lundi, Benjamin Netanyahu a démenti avec sarcasme ces révélations lors d’une conférence de presse, en déclarant qu’il pensait que c’était un poisson d’avril. Il l’a qualifié de « diffamation » de la part des médias s’appuyant sur une « fausse enquête ».

« Presque tous ces exemples, peut-être même tous, se sont avérés être de vraies personnes ? Elles ont un nom, elles ont un visage, une famille et pire : ils ont leurs propres opinions. Des gens indépendants », a fait savoir Benjamin Netanyahu. « Aucun d’eux n’est faux. »

Même si le rapport ne clamait pas que les comptes n’étaient pas gérés par de vraies personnes, plusieurs utilisateurs de Twitter mentionnés se sont exprimés auprès des médias pour prouver leur existence.

Lors de la conférence de presse, Benjamin Netanyahu était accompagné de Giora Ezra pour prouver que ses soutiens en ligne étaient authentiques.

Mais il a vite subi un revers de bâton après que des tweets d’Ezra homophobes, insultants et racistes visant des rivaux du Premier ministre, des journalistes et des personnalités publiques ont fait surface.

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