La Corée du sud repoussera les missiles du nord avec un radar israélien
Séoul a acheté deux dispositifs Green Pine, qui détecteraient des missiles à des centaines de kilomètres, auprès d'ELTA Sytems, une entreprise israélienne publique
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

La Corée du sud a annoncé mardi l’achat de deux systèmes radars à Israël, qui sont censés améliorer sa capacité à détecter des missiles entrants, comme ceux que lancerait la Corée du nord.
Les deux détecteurs de radar Green Pine seront fournis par ELTA Systems LTD., une filiale de l’entreprise publique Israel Aerospace Industries.
Cette transaction survient malgré les efforts mis en oeuvre pour mettre fin à la guerre que les deux pays se mènent depuis 1950.
Cette vente est estimée à 292 millions de dollars, a déclaré un responsable sud-coréen à Reuters.
Dans son annonce, Séoul a indiqué que les systèmes peuvent « repérer et traquer des missiles balistiques de loin et à un stade précoce ». La Corée du nord n’a pas été explicitement mentionnée.

Des analystes sud-coréens estiment que le nouveau radar Green Pine pourrait être dissuasif face à la Corée du nord, potentiellement pour empêcher Pyongyang de lancer des missiles.
La Corée du sud possède déjà des versions précédentes du système Green Pine. La nouvelle variante, que Séoul a annoncé acquérir mardi – la troisième itération, connue comme le Block 3 – est conçue pour donner une alerte rapide à propos d’une attaque et travailler en tandem avec un système anti-missile pour intercepter le projectile entrant.
En 2009, quand Séoul a acheté sa première paire de dispositifs Green Pine, les responsables sud-coréens ont déclaré qu’ils les utiliseraient avec les intercepteurs de missiles.
Le nouveau modèle de système de radar Green Pine est supposé avoir une portée opérationnelle améliorée et serait capable de suivre plusieurs projectiles dans les airs simultanément. C’est une amélioration, comparée aux systèmes actuellement employés en Corée du sud, qui ont une portée de 800 kilomètres.
Cette transaction a été décidée par l’Administration du programme d’acquisition de la Défense coréenne.

Sous la houlette du pacifiste Moon Jae-in en Corée du sud, Séoul a mené une politique d’engagement avec son voisin isolé et équipé de l’arme nucléaire au nord.
En septembre, Moon et le dictateur nord-coréen Kim Jong Un ont accepté de faire baisser les tensions à la frontière lors du troisième sommet de Pyongyang.
Techniquement, les deux pays restent en guerre après que la guerre de Corée en 1950-53 a divisé la péninsule et s’est soldée par un cessez-le-feu au lieu d’un traité de paix.
Mais les relations entre Moon et Kim se sont améliorées après une série de mesures réconciliatrices.
Kim et le président américain Donald Trump ont organisé un sommet historique en juin à Singapour et ont signé un accord vague sur la dénucléarisation, mais peu de progrès ont été faits depuis, et les deux pays se querellent quant à la réelle portée de l’accord.
Des négociations entre le secrétaire d’Etat Mike Pompeo et le bars droit de Kim, Kim Yong Chol, ont été reportées ce mois-ci.
L’AFP a contribué à cet article.