La députée LFI Ersilia Soudais, militante pro-Palestine, ne se rendra pas en Israël
La raison : aucun officiel israélien n'a accepté de rencontrer cette délégation française en raison de la présence d'Ersilia Soudais, connue pour ses positions anti-Israël
Le « Collectif des Français d’Israël contre la venue de la députée LFI Ersilia Soudais » dans le pays a annoncé la semaine dernière que ce voyage n’aura pas lieu, « du moins pour le moment ».
Dimanche 18 juin, sur Twitter, la députée Renaissance Amelia Lakrafi, qui devait faire partie du voyage en question organisé par l’Assemblée nationale, a en effet annoncé le report du déplacement.
La raison : aucun officiel israélien n’a accepté de rencontrer cette délégation française en raison de la présence d’Ersilia Soudais, militante pro-palestinienne connue pour ses positions anti-Israël.
« Les positions excessives de Mme Soudais (et le refus de s’excuser comme le demande la communauté française sur place), n’ont pas permis d’établir un agenda remplissant les objectifs de ce déplacement », a expliqué Amelia Lakrafi.
« Cette mission de terrain visait à informer, au mieux, à notre retour, les membres de notre commission sur les évolutions socio-politiques et géopolitiques à l’œuvre en Israël », a-t-elle ajouté. « Compte tenu de l’importance des enjeux – pour l’avenir du pays, pour le processus de paix israélo-palestinien mais également pour l’ensemble des pays de la région – il s’agissait de rencontrer des représentants de la classe politique ainsi que des chercheurs et personnalités issues de la société civile. Il me semblait utile d’analyser de manière approfondie dans le cadre de nos travaux, l’émergence des nouvelles dynamiques au sein de la société israélienne. Enfin, établir un point d’étape des différents rapprochements effectués entre Israël et certains États du monde arabe, qu’il s’agisse des accords d’Abraham et de l’accord israélo-libanais relatif à la délimitation de la frontière maritime. J’ai donc préféré ajourner notre déplacement. »
— Amelia Lakrafi (@Amelia_LKF) June 18, 2023
« Nous nous réjouissons bien entendu de cette nouvelle », a réagi le collectif, fondé par Julien Bahloul, ancien journaliste qui intervient souvent sur Twitter, qui avait lancé une pétition et prévoyait d’éventuelles manifestations en cas de venue d’Ersilia Soudais. « Ses multiples provocations, ses propos ignobles sur la Shoah, son soutien à Hamouri, son hommage à Godard, son absence de solidarité pour les Français du sud d’Israël sous les missiles palestiniens… autant de raisons qui rappellent pourquoi la députée Soudais n’a pas sa place sur le territoire israélien. »
La députée, membre de la France insoumise (LFI), parti d’extrême gauche, nourrit une obsession nocive et malveillante à l’égard d’Israël depuis de nombreux mois, multipliant les prises de position douteuses.
L’AJC, organisation juive, s’était aussi opposée à sa venue après l’annonce du voyage, listant ses positions anti-Israël : « Ersilia Soudais s’est illustrée par des prises de position idéologiques et radicales en la matière : soutien à Salah Hamouri condamné en justice pour sa participation aux activités de l’organisation terroriste FPLP ; soutien aux campagnes BDS, illégales en France en raison de leur caractère discriminatoire et souvent violent ; vote en faveur de la résolution indigne associant éhontement Israël à un régime d’apartheid. Mais Ersilia Soudais est allée aussi plus loin et n’hésite pas à verser dans l’outrance lorsqu’elle manipule la question de l’antisémitisme [ainsi en rejoignant le groupe d’études sur l’antisémitisme de l’Assemblée malgré ses positions, NDLR] ou se vautre carrément dedans en s’essayant à la nazification d’Israël et/ou à la banalisation de la Shoah : rencontre avec des antisionistes notoires à l’Assemblée nationale présentée comme une invitation à évoquer ‘la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité envers le peuple palestinien’ ; qualification de l’expulsion de Salah Hamouri de ‘déportation’ ; concurrence victimaire et équivalence posée entre la Shoah et la situation en Palestine dans un message pour honorer la mémoire du cinéaste Godard. La liste de ses déclarations infamantes est longue. Ersilia Soudais n’a rien à faire dans cette mission, le sérieux et l’impartialité qu’elle requiert la disqualifient totalement d’y jouer un quelconque rôle. Celle-ci devrait elle-même, en responsabilité, décider de s’en retirer. »
Contactée par le Times of Israel à plusieurs reprises il y a plusieurs mois au sujet des polémiques causées par ses prises de parole, Ersilia Soudais n’a jamais répondu, et n’a par ailleurs jamais assumé ses positions face à ses contradicteurs, les gardant uniquement pour des foules déjà acquises.
Professeure de français dans un collège de Bussy-Saint-Georges, Ersilia Soudais a fait à 34 ans son entrée à l’Assemblée nationale l’an dernier grâce à sa victoire dans la 7e circonscription de Seine-et-Marne, après avoir baigné dans la politique « depuis toute petite ».
Fille du journaliste politique Michel Soudais, l’un des responsables de l’hebdomadaire de gauche Politis, Ersilia Soudais est née et a grandi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où elle a habité jusqu’à l’âge de 22 ans.
Le parti La France insoumise, fondateur de la Nupes, a à plusieurs reprises été accusé de laxisme face à l’antisémitisme, encore récemment avec l’accueil à Paris de Jeremy Corbyn, ex-patron du Parti travailliste britannique exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l’antisémitisme, par Danièle Obono et Danielle Simonnet, devenues députées.
Auparavant, le chef du parti, Jean-Luc Mélenchon, ou encore le militant d’extrême gauche Taha Bouhafs, condamné pour racisme l’an dernier et accusé d’agression sexuelle, avaient eux aussi été accusés d’accointances avec l’antisémitisme.
L’AFP a participé à cet article.