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La droite boycotte, Kakhol lavan remporte le vote sur une commission stratégique

Le nouveau comité des Arrangements sera composé de 17 députés, 8 du bloc de droite et 9 des partis qui s’opposent à lui

Le chef de Kakhol lavan Benny Gantz (à gauche) s'adressant à la Knesset à côté du président de la Knesset Yuli Edelstein, le 23 mars 2020. (Crédit : Shmulik Grossman / Knesset)
Le chef de Kakhol lavan Benny Gantz (à gauche) s'adressant à la Knesset à côté du président de la Knesset Yuli Edelstein, le 23 mars 2020. (Crédit : Shmulik Grossman / Knesset)

Le parti du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et ses alliés de droite ont boycotté la reprise des travaux au Parlement lundi, dénonçant la conduite « dictatoriale » de leurs rivaux centristes, dans un pays empêtré dans la pire crise politique de son histoire.

Israël est gouverné depuis un an par un gouvernement intérimaire, trois élections n’ayant pas permis d’aboutir à la formation d’un nouveau cabinet. Et à l’impasse politique s’ajoute actuellement la crise sanitaire posée par le nouveau coronavirus, avec 1 442 cas officiellement déclarés et un décès dans le pays.

A l’issue des dernières législatives du 2 mars, le centriste Benny Gantz, principal rival de M. Netanyahu, a été chargé de former un gouvernement, ayant reçu l’appui de 62 députés, contre 58 pour le Premier ministre sortant. Gantz en a désormais 61 après la décision d’Orly Lévy-Abekasis de quitter l’alliance qui la reliait au parti travailliste et au Meretz.

A LIRE : Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Signe de l’étendue de la crise politique : le 16 mars, les activités parlementaires ont été suspendues pour une semaine par le président du Parlement Yuli Edelstein (Likud), les députés tout juste intronisés n’étant pas parvenus à mettre sur pied une commission stratégique (commission des Arrangements) chargée de constituer les commissions parlementaires.

Cette commission est généralement le résultat de négociations entre tous les partis mais comme celles-ci n’ont pas abouti, Kakhol lavan a indiqué privilégier la tenue d’un vote.

Lundi, 61 députés sur les 120 que compte le Parlement israélien ont voté pour la mise en place de la commission des Arrangements.

Avi Nissenkorn, membre du Parlement pour Kakhol lavan, assiste à une conférence d’urgence sur les catastrophes sur les chantiers de construction en Israël, à la Knesset, le 27 mai 2019. (Noam Revkin Fenton/Flash90)

Le nouveau comité sera composé de 17 députés, huit du bloc de droite de Netanyahu et neuf des partis qui s’opposent à lui. Le comité sera dirigé par le Kakhol lavan Avi Nissenkorn.

La commission des Arrangements a voté dans la foulée la création de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, ainsi que celle des finances.

La commission des Affaires étrangères et de la Défense sera dirigée par le numéro 4 de Kakhol lavan Gabi Ashkenazi, qui a occupé ce poste pendant la courte durée de la 22e Knesset.

Oded Forer (Yisrael Beytenu) dirigera celle des finances, qui était auparavant dirigée par le député Yahadout HaTorah, Moshé Gafni.

Le bloc de droite mené par le Likud a boycotté le vote et accusé le parti centriste de passer en force et de vouloir ainsi chasser du pouvoir M. Netanyahu, sous couvert d’urgence posée par la crise du nouveau coronavirus.

« Depuis qu’Israël existe et sous les 22 précédentes législatures, jamais la création du comité et des commissions n’a été soumis à des votes en plénière sans accords » entre partis, a dénoncé lundi le Likud dans un communiqué.

Le parti de droite et ses alliés « ont décidé de boycotter les discussions plénières et de ne pas prendre part à ce processus honteux », a-t-il dit, accusant Kakhol lavan de « conduite dictatoriale et destructrice, animée par la haine ».

« Dans un acte sans précédent, Netanyahu a essayé de paralyser la Knesset », a lancé Benny Gantz devant un hémicycle quasiment vide. « Cela ne s’est pas produit dans d’autres démocraties dignes de ce nom et ça n’arrivera pas en Israël non plus. »

Gantz a exhorté Netanyahu à condamner les appels des ministres du Likud pour qu’Edelstein n’obéisse pas à la décision de la Cour suprême.

Le député Yahadout HaTorah Moshe Gafni a réagi furieusement à la décision de la Haute Cour de justice.

« C’est un événement décisif », a déclare Gafni dans un communiqué. « Les juges de la Cour suprême doivent se rappeler qu’une partie de la nation les soutient, mais que plus de la moitié de la nation est contre eux ».

La Cour suprême saisie

Lorsque le Parlement aura repris ses activités, l’un des objectifs des adversaires de M. Netanyahu est de faire adopter une loi empêchant toute personne inculpée d’être Premier ministre.

Or pour que soit votée une telle loi, il est essentiel que le président du Parlement, aujourd’hui membre du Likud (Yuli Edelstein), soit issu de leurs rangs.

Et le Likud prétend qu’un nouveau président ne peut être désigné qu’une fois un gouvernement formé.

Le Président de la Knesset, Yuli Edelstein, fait un communiqué de presse à la Knesset, le Parlement israélien à Jérusalem, le 27 novembre 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Kakhol lavan, qui pousse pour que son député Meir Cohen obtienne cette place, a fait appel à la Cour suprême pour trancher.

Celle-ci, dans un avis non contraignant publié lundi, a invité le président du Parlement à organiser un vote d’ici mercredi pour qu’un successeur soit désigné. Mais Edelstein a refusé ce qu’il a qualifié « d’ultimatum » invoquant qu’il n’appartenait pas à la Cour suprême de déterminer l’ordre du jour du Parlement.

Dans une autre affaire, la Cour suprême a donné jusqu’à mardi aux députés pour mettre en place la commission des Affaires étrangères et de Défense.

Celle-ci sera chargée de contrôler l’application de la mesure d’urgence – prise la semaine dernière par le gouvernement – autorisant le service de sécurité intérieure (Shin Bet) à collecter des données sur les citoyens pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Un recours contre cette mesure avait été déposé par la Liste arabe unie, troisième force politique du pays (15 sièges), et par des ONG défendant les droits civils.

Le parti Kakhol lavan avait dénoncé « une décision dangereuse », car prise sans le contrôle habituel d’une commission parlementaire.

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