La Haute Cour autorise la démolition du domicile d’un terroriste
L' habitation de l'un des terroristes à l'origine de la mort des frères Yaniv sera détruite ; le juge de la Haute Cour a noté que ces démolitions étaient un outil justifié de dissuasion contre les attentats
La Haute Cour de justice a rejeté un recours, lundi, qui réclamait d’empêcher l’armée israélienne de démolir l’habitation de l’un des terroristes présumés impliqués dans le meurtre de deux jeunes frères israéliens, dans un attentat commis fin février.
Le 26 février, Abdel Fattah Hussein Kharousha, 49 ans, membre du groupe terroriste palestinien du Hamas, avait abattu Hallel Yaniv, 21 ans, et Yagel Yaniv, 19 ans, qui traversaient la ville palestinienne de Huwara en voiture.
Kharousha avait pris la fuite et il avait finalement été tué pendant un raid israélien à Jénine, le 7 mars. Ses fils, Khaled et Muhammed Kharousha, avaient été placés en détention suite à une opération à Naplouse, le même jour. Ils avaient été mis en examen pour meurtre, ayant aidé à préparer l’attaque.
L’armée avait démoli le domicile de Kharousha Sr., le mois dernier.
Le juge Yechiel Kasher a donné lundi le feu vert à la démolition de l’habitation de Khaled Kharousha, située dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie (Muhammed Kharousha vivait, pour sa part, avec son frère).
Le juge Kasher a noté dans son jugement qu’il y avait des preuves que la démolition des maisons des terroristes était un outil de dissuasion contre les attentats.
Les militaires avaient déjà cartographié le domicile de Khaled Kharousha au mois de mai dernier.
Israël démolit régulièrement les maisons des Palestiniens accusés d’avoir perpétré des attaques terroristes meurtrières ainsi que de leurs complices. L’efficacité de cette politique a fait l’objet de vifs débats, même au sein des services de sécurité israéliens. Cette politique israélienne est décriée par des organisations de défense des droits humains pour qui elle s’apparente à un châtiment collectif.
Le processus de démolition prend généralement plusieurs mois, le temps que des préparatifs soient menés et que l’ordre passe par les tribunaux. Les forces de sécurité attendent souvent le moment optimal pour entrer dans les villes ou les quartiers palestiniens en vue de l’opération.
Des actes d’accusation avaient été déposés contre Khaled et Muhammed Kharousha au mois de mai, les accusant d’avoir intentionnellement causé la mort – l’équivalent du meurtre selon le tribunal militaire – et d’infractions à la législation sur les armes.
Les deux frères avaient aidé leur père à planifier l’attaque et ils avaient recueilli des renseignements.
Au départ, les fils étaient censés rejoindre leur père lors de l’attaque proprement dite, mais dans les jours précédant la fusillade du 26 février, ils avaient convenu que Kharousha l’exécuterait seul, selon l’acte d’accusation.
L’assassinat des frères Yaniv avait déclenché la colère de certains résidents d’implantations, qui avaient saccagé Huwara quelques heures après la fusillade, incendiant des maisons et des voitures et attaquant des personnes dans ce que certains, au sein de l’armée, avaient qualifié de « pogrom« .
Depuis un an et demi, la violence s’est intensifiée en Cisjordanie, avec une augmentation des tirs palestiniens contre des civils et des soldats israéliens, des arrestations quasi-quotidiennes par l’armée et une recrudescence des actes de vengeance commis par des résidents d’implantations juifs extrémistes contre des Palestiniens.