Israël en guerre - Jour 66

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La presse arabe rejette en bloc les preuves d’Israël sur l’explosion à l’hôpital à Gaza

À l'exception de certains médias basés dans le Golfe, les médias arabes n'accordent que peu de crédit aux éléments prouvant que l'explosion a été causée par le Jihad islamique palestinien

Des centaines de Marocains participant à une manifestation en solidarité avec les Palestiniens de Gaza à la suite d'une explosion près de l'hôpital al-Ahli, ou hôpital baptiste à Rabat, au Maroc, le 17 octobre 2023. (Crédit : AP Photo)
Des centaines de Marocains participant à une manifestation en solidarité avec les Palestiniens de Gaza à la suite d'une explosion près de l'hôpital al-Ahli, ou hôpital baptiste à Rabat, au Maroc, le 17 octobre 2023. (Crédit : AP Photo)

La plupart des médias arabes n’ont pas modifié leur couverture de l’explosion de l’hôpital de Gaza survenue mardi soir, bien qu’Israël ait apporté plusieurs preuves que la destruction du site avait été causée par une roquette lancée par le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien depuis l’intérieur de la bande de Gaza, et non par une frappe aérienne israélienne.

Des foules en colère sont descendues dans les rues de Cisjordanie, du Liban, de Jordanie et d’autres pays de la région dans la nuit de mardi à mercredi, la fureur populaire ayant éclaté à la suite du nombre élevé de morts revendiqué par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans l’explosion de Gaza attribuée à Israël.

Les ministres arabes des Affaires étrangères, dont ceux des pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, ont unanimement rejeté la responsabilité de l’explosion sur l’armée israélienne, plusieurs d’entre eux indiquant dans leurs déclarations que 500 Palestiniens avaient péri, bien que les chiffres fournis par le ministère de la Santé, sous contrôle du Hamas, n’aient pas été corroborés.

Tsahal a présenté des preuves à l’appui de leur affirmation selon laquelle l’explosion avait été causée par une roquette mal tirée par des terroristes palestiniens, et non par une frappe aérienne israélienne, notamment l’enregistrement d’une conversation interceptée entre des responsables du Hamas affirmant que l’explosion avait été causée par un projectile du Jihad islamique palestinien qui n’avait pas atteint sa cible.

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, montrant à la presse un graphique de tirs de roquettes présumés près de l’hôpital al-Ahli à Gaza, lors d’une conférence de presse, à Tel Aviv le 18 octobre 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Même les Émirats arabes unis, considérés comme l’un des pays de la région entretenant les meilleures relations diplomatiques avec Jérusalem, et l’Arabie saoudite, qui était sur le point de normaliser ses relations avec Israël avant que la guerre n’éclate, ont déclaré dans des communiqués distincts qu’ils « condamnaient fermement l’attaque israélienne ».

Les médias des deux monarchies pétrolières du Golfe, tels que le Saudi Arab News et le Khaleej Times et Gulf News, basés aux Émirats arabes unis, ont toutefois brossé un tableau relativement neutre de l’explosion de mardi soir, affirmant qu’Israël et le Hamas s’étaient rejetés la responsabilité de la tragédie.

Le New Arab, un journal panarabe basé à Londres, a également présenté une version nuancée des événements dans sa version anglaise, mais son édition arabe a accusé Israël de commettre un « génocide » lors de son attaque présumée contre l’hôpital et a dénoncé le président américain Joe Biden pour avoir adopté la version israélienne.

Al Jazeera, une chaîne d’information appartenant au gouvernement qatari qui soutient le Hamas, a également imputé l’explosion survenue près de l’hôpital à un raid aérien de Tsahal, accusant Israël d’avoir commis un « massacre ».

En Égypte et en Jordanie, la presse a également présenté une version assez unilatérale des événements, acceptant le récit du Hamas malgré les clarifications de Tsahal approuvées par le président américain.

L’Égypte et la Jordanie sont les pays arabes dont les accords de paix avec Israël sont les plus anciens. Les relations sont cependant considérés comme relevant d’une « paix froide », car la coopération diplomatique et sécuritaire ne s’est jamais traduite par des liens entre les peuples, et l’opinion publique dans les deux pays reste très hostile à Israël des décennies après la signature des traités.

Les deux pays partagent une frontière avec Israël et les Territoires palestiniens, et tous deux ont exprimé leur inquiétude quant à un éventuel afflux de réfugiés palestiniens à la suite de la guerre.

Le Jordan Times a déploré la prétendue politique de deux poids deux mesures de l’Occident, citant un activiste qui a déclaré que « nous entendons toujours l’Occident se vanter de garantir les droits de l’Homme des personnes dans la pratique et dans les conventions, mais cela n’est pas appliqué dans le cas des habitants de Gaza ».

Des manifestants tenant un drapeau palestinien sur lequel on peut lire en arabe « Inondation d’Al-Aqsa », alors qu’ils quittent la prière du vendredi à la mosquée Azhar, la principale institution islamique du monde musulman sunnite, au Caire, en Égypte, le 13 octobre 2023. (Crédit : Crédit : Amr Nabil/AP Photo)

Une tribune du journaliste Amer al-Sabaileh dans le même journal accusait Israël de déstabiliser toute la région, non seulement par sa guerre à Gaza, mais aussi par ses fréquentes attaques contre les aéroports syriens. Bien que l’armée israélienne n’ait jamais revendiqué de raids spécifiques, Israël a reconnu avoir mené des frappes aériennes dans le cadre de sa politique de lutte contre la contrebande d’armes iraniennes à destination du groupe terroriste chiite du Hezbollah, son mandataire libanais, via des vols transitant par la Syrie.

Dans le journal égyptien Ahram, un article d’opinion rédigé par Salman Abu Sitta reproche aux dirigeants européens de « se jeter les uns sur les autres pour rendre hommage à l’État sioniste d’Israël ». L’article, intitulé « Le retour des barbares », compare les visites des dirigeants occidentaux en Israël depuis le début de la guerre à l’invasion de la Terre sainte par les croisés du XIe siècle, notant que « les croisés ont disparu, mais on se souvient de leur bilan sanglant ».

Le Maroc, un autre pays arabe qui a normalisé ses relations avec Israël en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham après les Émirats arabes unis, a également largement ignoré la version israélienne des événements. Une tribune de Samir Shawky publiée sur le site d’information Al-Yaoum 24 affirme que la violence des Mongols, qui ont fait des ravages dans le monde arabe au XIIIe siècle, n’est rien en comparaison de la « barbarie » du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement contre Gaza, et fustige « l’Occident hypocrite » qui adopte et répète la version israélienne.

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