La Serbie, premier pays européen, va déménager son ambassade à Jérusalem
La Serbie emboîte ainsi le pas aux Etats-Unis et au Guatemala qui avaient transféré leurs ambassades de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018
La Serbie va déménager son ambassade en Israël, de Tel-Aviv à Jérusalem, devenant ainsi le « premier pays » européen à suivre l’exemple des Etats-Unis, a annoncé vendredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Je remercie mon ami le président de Serbie (…) pour la décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et pour y transférer l’ambassade de son pays », a déclaré dans un communiqué en hébreu M. Netanyahu, précisant que ce transfert allait être fait « d’ici juillet 2021 ».
« Je voudrais également remercier mon ami le président Trump pour sa contribution à cette réalisation », a ajouté M. Netanyahu.
La Serbie emboîte ainsi le pas aux Etats-Unis et au Guatemala qui avaient transféré leurs ambassades de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018, brisant le consensus international sur la Ville sainte, et provoquant la colère des Palestiniens.
Le statut de Jérusalem est en effet l’une des questions les plus épineuses en vue d’un règlement du conflit israélo-palestinien.
L’ONU considère que cette question doit faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens, et qu’en attendant les capitales ne doivent pas établir à Jérusalem leur représentation diplomatique en Israël.
Cette nouvelle intervient aussi moins d’un mois après l’annonce d’un accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, favorisé aussi par l’intervention des Etats-Unis, premier partenaire d’Israël.
Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti ont signé vendredi, à la Maison Blanche sous les yeux de Donald Trump, un accord sur une « normalisation économique » censé contribuer à régler l’un des plus épineux conflits territoriaux du Vieux Continent.
« La Serbie et le Kosovo se sont engagés en faveur d’une normalisation économique », a annoncé le président des Etats-Unis depuis le Bureau ovale.
« Cela a pris des décennies car il n’y avait personne pour tenter le coup », a-t-il ajouté. « Il y avait beaucoup de disputes et maintenant il y a beaucoup d’amour », « l’économie peut rassembler les gens ».
Présenté comme « historique » par la Maison Blanche, cet accord ne règle toutefois pas a priori le différend politique profond entre les deux pays des Balkans.
Belgrade refuse de reconnaître l’indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo après la guerre de la fin des années 1990, qui a fait 13.000 morts. Et la Serbie est soutenue par ses alliés russe et chinois, tandis que les Américains figurent parmi ceux qui avaient immédiatement reconnu le nouvel Etat kosovar.
Les dirigeants serbe et kosovar étaient réunis depuis jeudi à Washington sous la médiation de Robert O’Brien, conseiller à la sécurité nationale du président Trump, et de l’émissaire américain Richard Grenell.
Ce sommet de Washington, inhabituel dans un processus traditionnellement mené par les Européens, visait officiellement à promouvoir le seul « renforcement des relations économiques » entre les deux pays.