La sœur d’une Israélienne kidnappée à Bagdad s’en prend au Premier ministre irakien
Étudiante en doctorat à Princeton, Elizabeth Tsurkov a disparu en mars 2023 alors qu'elle faisait des recherches sur les mouvements chiites irakiens dans le cadre de ses études
La sœur d’Elizabeth Tsurkov, chercheuse et ressortissante israélo-russe qui avait été kidnappée l’année dernière à Bagdad et qui est retenue en captivité depuis, a dénoncé le Premier ministre irakien Mohammed Shia’ Al Sudani lors d’un événement qui avait lieu aux États-Unis. Elle a accusé le gouvernement de ne pas faire suffisamment pour obtenir sa libération.
« Elle est retenue en otage dans votre pays », a dit Emma Tsurkov pendant cet événement qui était organisé à l’Atlantic Council, à Washington DC.
« Vous ne faites rien pour la sauver. Et vous ne pouvez pas le faire parce que ce sont des partenaires de votre gouvernement. Ce sont des employés du gouvernement irakien et vous devriez avoir honte de ne pas agir, d’une manière ou d’une autre, pour aider à la sauver », a continué Tsurkov. « Elle est innocente et vous le savez ».
Tsurkov dit depuis longtemps que Sudani est en mesure de garantir la remise en liberté de sa sœur, mais qu’il a choisi de ne rien faire.
Étudiante en doctorat à l’université de Princeton, Elizabeth Tsurkov avait disparu à la fin du mois de mars 2023 alors qu’elle faisait des recherches sur les mouvements chiites irakiens dans le cadre de ses études. Elle avait probablement utilisé son passeport russe pour pénétrer sur le sol irakien, Israël et l’Irak n’entretenant aucune relation diplomatique.
Après avoir mené une enquête sur sa disparition, les autorités israéliennes avaient révélé, au mois de juillet dernier, que la jeune femme avait été enlevée, disant que la milice armée Kataeb Hezbollah, qui est soutenue par l’Iran, était impliquée dans ce kidnapping.
Le Bureau du Premier ministre avait annoncé dans un communiqué émis à l’issue des investigations que l’État juif « considère l’Irak comme responsable de son sort et de sa sécurité ». Il avait souligné que Tsurkov s’était rendue en Irak de sa propre initiative – la loi israélienne interdit aux citoyens d’entrer dans des pays ennemis, même sous couvert d’un passeport étranger.
Le gouvernement irakien avait fait savoir qu’il avait lancé une enquête après l’annonce, par les officiels israéliens, de l’enlèvement de la jeune chercheuse.
Au mois de novembre, une chaîne satellitaire irakienne avait diffusé des images de Tsurkov où elle demandait, en hébreu, à être libérée et où elle « admettait » être une espionne occidentale. La vidéo semblait avoir été tournée sous la contrainte.