L’agence USAID va licencier 85 % de ses employés palestiniens
L’Agence américaine pour le développement va licencier de nombreux employés palestiniens en maintenant toutefois ses bureaux de Gaza et de Cisjordanie ouverts
L’Agence pour le Développement international des Etats-Unis (USAID), responsable de l’aide à l’étranger pour les civils, se préparerait à licencier la majorité de son personnel palestinien, alors que la dernière partie de l’aide américaine pour les civils palestiniens a été versée.
USAID devrait licencier 85 % de son personnel local de sa mission en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, réduisant son personnel d’environ 100 employés à 14, selon un reportage de la radio NPR ce jeudi, citant des sources internes.
La grande majorité des employés étaient des Palestiniens ou des Arabes israéliens, même s’il y avait un petit nombre des Juifs israéliens, a avancé la radio.
Le mois dernier, USAID a lancé des entretiens obligatoires de fin de contrat pour son personnel en préparation de licenciements que les employés de l’agence s’attendent à se voir notifier en juillet.
Un certain nombre d’employés a affirmé à NPR qu’ils avaient déjà été informés des licenciements à venir, et un officiel de l’agence a confirmé à la station de radio qu’USAID prenait des mesures pour réduire son « empreinte du personnel ».
L’officiel anonyme a déclaré que les bureaux locaux d’USAID resteraient ouverts malgré les licenciements, dont l’administration Trump est responsable, selon lui, après avoir coupé des milliards de dollars d’aide destinée aux Palestiniens.
« Nous ne prenons pas actuellement de mesures pour fermer la mission USAID en Cisjordanie et à Gaza, a-t-il déclaré. Etant donné la cessation des programmes USAID en Cisjordanie et à Gaza, et notre engagement à gérer correctement les dollars du contribuable, nous avons commencé à prendre des mesures pour réduire notre empreinte en personnel. »
USAID a fourni plus de 5,5 milliards de dollars aux Palestiniens depuis 1994 en matière d’infrastructure, de santé, d’éducation, de gouvernance et de programmes d’aide humanitaire. Tous ces programmes visaient à soutenir la création finale d’un Etat indépendant.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain Donald Trump a coupé des centaines de millions de dollars d’aide aux Palestiniens, dont tout son soutien à l’agence pour les réfugiés palestiniens des Nations unies et près de 200 millions alloués à des programmes humanitaires en Cisjordanie et à Gaza.
L’année dernière, les coupes brutales ont mis un terme à l’assistance alimentaire apportée à 180 000 Palestiniens au nom du Programme mondial alimentaire, et ont retiré les fonds alloués à plusieurs initiatives de santé dans des hôpitaux. Des projets d’infrastructure, dont des usines de traitement des eaux absolument fondamentales dans Gaza sous blocus, ont aussi été mise à l’arrêt au cours des derniers mois.
La Maison-Blanche a déclaré que les coupes d’aides sans précédent visaient à faire pression sur l’Autorité palestinienne, qui a rejeté les efforts de paix de Trump depuis qu’il a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël en 2017. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem est – qui a été capturée à la Jordanie pendant la guerre des Six Jours en 1967 et ensuite annexée – comme la capitale de leur futur Etat.
Contrairement à ses prédécesseurs républicains et démocrates, Trump a refusé de soutenir une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien. Son équipe de paix, menée par son beau-fils Jared Kushner, a repoussé, à plusieurs reprises, la publication d’un plan de paix qu’elle affirme préparer. On ne sait pas clairement quand il sera présenté.
L’équipe de Kushner a peu communiqué sur sa proposition. Mais ses déclarations publiques limitées ont indiqué qu’il y aura une demande importante pour des investissements économiques pour les Palestiniens, sans pour autant donner de signal que cela répondra à leur demande d’indépendance.
Jeudi, Kushner a déclaré aux diplomates que le plan serait présenté après l’intronisation du nouveau gouvernement israélien et après le mois musulman saint du Ramadan, qui se termine le 5 juin.
Pourtant, le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh a déclaré que le plan de paix de Trump était « mort-né ».
« Il n’y a pas de partenaires pour Trump en Palestine. Il n’y a pas de partenaires arabes pour Trump et il n’y a pas de partenaires européens pour Trump », a déclaré Shtayyeh lors d’un long entretien cette semaine pour l’agence AP.
Shtayyeh a été critiqué par l’envoyé spécial pour la paix de Trump, Jason Greenblatt, pour ses commentaires.
Les agences ont contribué à cet article.