L’agent de mannequins israélien Shai Avital mis en examen pour délits sexuels
Shai Avital est accusé de deux agressions, dont l'une contre une jeune fille de 16 ans ; 24 autres plaintes font encore l'objet d'une enquête

Les procureurs ont déposé lundi devant le tribunal de première instance de Tel Aviv des accusations de délit sexuel contre l’agent de mannequins Shai Avital, soupçonné d’avoir agressé deux femmes, dont l’une avait 16 ans au moment des faits.
Avital, 45 ans, a été extradé au début du mois des Pays-Bas après avoir passé plus d’un an en fuite alors que la police israélienne cherchait à l’interroger sur des dizaines de plaintes pour agression sexuelle.
Il a été inculpé pour attentat à la pudeur, attentat à la pudeur par la force et attentat à la pudeur en profitant d’une femme en état d’inconscience ou dans un autre état qui l’empêche de donner son libre consentement.
Les accusations ont été déposées le lendemain de la conclusion, par la police, de l’enquête sur les deux affaires à l’origine de l’ordre d’extradition et de l’existence de preuves suffisantes pour soupçonner qu’un crime a été commis.

Bien que 24 autres femmes aient porté des accusations contre Avital – dont deux de plus depuis son retour dans le pays – les procureurs n’ont engagé des poursuites que pour les deux affaires ayant fait l’objet d’une enquête approfondie jusqu’à présent. La police continue d’enquêter sur les autres accusations.
Selon l’acte d’accusation, les deux incidents se sont produits lorsqu’Avital était propriétaire de l’agence Elite Model Israel.
Dans l’un des incidents de 2019, une femme qui travaillait au bar d’un club de Tel Aviv a fait la connaissance d’Avital. Elle affirme que lors d’un événement où elle travaillait au bar, Avital l’a emmenée dans une arrière-salle, a fermé la porte, s’est allongé sur elle et l’a embrassée bien qu’elle ait fermé la bouche et essayé de le repousser.
La femme allègue également qu’Avital a saisi ses seins sous sa chemise. Elle a dit aux enquêteurs qu’elle avait essayé de s’échapper et avait frappé à la porte de la chambre pour demander de l’aide. Avital se serait alors approché d’elle par derrière et aurait glissé sa main dans son pantalon tout en la forçant à se tourner et à lui faire face. La porte a été ouverte de l’extérieur et la femme s’est échappée.

La femme a déclaré aux enquêteurs qu’après l’incident, elle en a parlé à un autre employé du bar, a vérifié auprès de la sécurité s’il y avait une caméra de surveillance dans la pièce et a appelé un ami pour lui raconter ce qui s’était passé, selon la Douzième chaîne. La police a recueilli le témoignage de toutes les personnes à qui la femme dit avoir parlé.
Avital affirme qu’il n’a pas attaqué la femme et que les deux étaient allés dans la chambre ensemble pour consommer de la cocaïne, selon le rapport.
Dans l’autre affaire, une femme âgée de 15 ans en 2014 a fait la connaissance d’Avital et les deux ont eu une relation professionnelle au cours de laquelle ils se sont rencontrés à plusieurs reprises. En 2015, Avital aurait dit à la jeune fille qu’il avait un cheval et lui aurait demandé de le rejoindre pour une promenade. Au ranch, Avital a offert à la fille une pilule qu’il a présentée comme de l’ecstasy, qu’elle a prise, mais peu après, elle a commencé à se sentir engourdie et à ne plus contrôler son corps, selon les procureurs.
Elle affirme qu’Avital était conscient de son état et en a profité pour commettre plusieurs attentats à la pudeur, notamment en frottant son pénis contre elle et en mettant ses mains sous ses vêtements pour lui toucher les parties intimes. Lorsqu’ils sont ensuite retournés à l’appartement d’Avital, il se serait dévêtu jusqu’aux sous-vêtements et aurait appelé la jeune fille pour qu’elle le rejoigne, mais celle-ci aurait appelé une amie pour qu’elle vienne la chercher.
Avital affirme qu’il n’a pas donné de pilule à la fille, qu’il ne l’a pas attaquée et qu’ils n’ont fait que monter à cheval, selon la Douzième chaîne.
Les procureurs ont demandé qu’Avital soit maintenu en détention jusqu’à la fin de la procédure, déclarant au tribunal que le nombre d’accusations déposées par des femmes contre lui montre « le mode d’action offensif du défendeur et l’exploitation de sa position » et accusant également Avital d’avoir « une libido incontrôlable ».
Au début du mois, la police a organisé la première confrontation entre le suspect et la femme qui affirme avoir été agressée au ranch.
Avital, qui nie tout acte répréhensible, a quitté Israël en 2021 peu avant que les médias ne fassent état d’une série d’accusations à son encontre.