Extradé des Pays-Bas, Shai Avital placé en détention peu après son arrivée en Israël
L'agent de mannequins, qui fait l'objet de dizaines de plaintes pour harcèlement sexuel, devra répondre de ses actes et sera confronté à deux de ses victimes présumées

L’ancien agent de mannequins Shai Avital, soupçonné de multiples crimes sexuels, a comparu devant le tribunal pour une audience de mise en détention provisoire mercredi, au lendemain de son extradition vers Israël après plus d’un an de cavale.
Le tribunal de Tel Aviv a ordonné qu’il reste en détention pendant sept jours, jusqu’au 10 janvier, car il craint que, s’il est libre, il ne fasse obstruction à la justice, voire ne prenne à nouveau la fuite. La police avait demandé qu’il soit placé en détention provisoire pendant 10 jours.
Bien que des dizaines de plaintes aient été déposées contre Avital, 45 ans, il n’est formellement accusé d’actes indécents que sur deux femmes, dont l’une était inconsciente au moment de l’agression présumée.
Ordonnant son maintien en détention, la juge Avital Amsalem Gilboa a déclaré que les actions d’Avital dans le passé avaient prouvé qu’il existait une « crainte légitime qu’il se soustraie à la justice ».
Un représentant de la police a déclaré à la cour qu’à la suite des premières informations diffusées par les médias sur les accusations portées contre Avital, celui-ci a été convoqué pour être interrogé mais ne s’est jamais présenté. Un mandat d’arrêt a été émis, mais Avital a préféré prendre la fuite et passer d’un pays à l’autre.
Il a ajouté que la version des événements d’Avital concernant les accusations portées contre lui était « sophistiquée ».

Avital, qui nie tout acte répréhensible, a quitté Israël en 2021 peu avant que les médias ne fassent état d’une série d’accusations à son encontre.
Il a finalement été arrêté il y a cinq mois à Amsterdam. En novembre, les Pays-Bas ont accédé à une demande israélienne d’extradition.
Shai Avital a atterri en Israël mardi après son extradition des Pays-Bas, 18 mois après que la police israélienne a cherché pour la première fois à enquêter sur lui pour des abus sexuels en série. Il doit faire face à une série de plaintes pour harcèlement sexuel.
Avital, 45 ans, était accompagné par des représentants de la police de Tel Aviv sur le vol Amsterdam-Tel Aviv, suite à la décision prise par un tribunal néerlandais en novembre de l’extrader.
L’agent de mannequins a été conduit directement de l’aéroport aux bureaux de la police de Tel Aviv pour y être interrogé, a indiqué la police.
Dans le cadre de son enquête, la police a l’intention de confronter Avital à deux femmes qui affirment que l’agent de mannequins a abusé d’elles sexuellement.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre Avital quittant l’avion à l’aéroport Ben Gurion sous escorte policière.
https://twitter.com/davidkeshe/status/1610308468325617669
Plus tôt, les médias israéliens ont publié des images d’Avital assis à l’arrière d’un vol commercial, aux côtés de deux agents de sécurité.
On pouvait y voir Avital, qui n’était pas menotté, sourire lorsque les journalistes lui ont demandé s’il avait quelque chose à dire aux victimes, ce à quoi il n’a pas répondu.
Cependant, Avital a déclaré plus tard aux journalistes à bord de l’avion qu’il « a beaucoup à dire ». « Après avoir donné ma version des faits dans le cadre de l’enquête, vous entendrez beaucoup parler de moi », avant d’ajouter que son séjour en détention néerlandaise « n’a pas été facile », a rapporté le site d’information Ynet.
שותק, מחייך ולא אומר מילה – שי אביטל עלה על המטוס בדרך לישראל | תיעוד@daniel_elazar pic.twitter.com/9oxwouNwrw
— כאן חדשות (@kann_news) January 3, 2023
Un passager de l’avion aurait dit à Avital qu’étant donné le nombre de plaintes déposées contre lui, il devrait être « directement incarcéré ».
« Avital est une personne à qui il ne faut pas faire confiance, et il devrait rester en détention jusqu’à la fin de la procédure judiciaire », a déclaré à Ynet Me Ben Maoz, qui représente certaines des personnes qui ont porté plainte.
Les avocats d’Avital ont déclaré dans un communiqué que leur client « donnera sa version à la police ».
Les autorités ont déclaré qu’elles cherchaient à faire juger Avital pour deux chefs d’accusation distincts d’inconduite sexuelle, a indiqué le bureau de la Procureure générale dans une déclaration antérieure, bien que la police ait déclaré qu’elle enquêtait sur d’autres plaintes.

Des journalistes israéliens ont publié des rapports d’enquête sur le comportement d’Avital envers les femmes dès 2008, mais une enquête criminelle officielle n’a été ouverte qu’en juillet 2021, après que la Treizième chaîne a publié des preuves de l’envoi, par Avital, de messages menaçants à des mannequins.
Des messages à caractère sexuel qu’Avital aurait envoyés à plusieurs femmes, y compris des mineures, ont également été diffusés par la chaîne.
Un certain nombre de femmes ont affirmé qu’Avital s’était exhibé devant elles, et l’une d’entre elles a admis avoir eu des relations sexuelles régulières avec lui contre la promesse de participer à une célèbre émission de télé-réalité.
D’autres femmes l’ont accusé d’attouchements et de baisers non-consentis.
Les accusations portent sur les vingt dernières années.
Dans les SMS publiés, Avital se vante d’avoir des contacts au sein de la police et de ne rien avoir à craindre.