Lapid conserve la direction de son parti avec seulement 29 voix d’avance
Le chef de l'opposition n'a obtenu que 52 % des voix ; il a remercié son adversaire Ram Ben Barak pour "une course équitable"
Le leader de l’opposition Yaïr Lapid a battu son adversaire le député Ram Ben Barak de justesse lors des primaires du parti Yesh Atid, jeudi après-midi. Il s’agit de la première primaire pour la direction du parti depuis sa fondation par Lapid en 2012.
Lapid l’a emporté avec seulement 29 voix d’avance parmi les 720 membres de la conférence du parti, dont 587 ont voté. Lapid a obtenu 308 voix (52,5 %) contre 279 (47,5 %) pour Ben Barak.
Après le dépouillement des résultats, Lapid a remercié Ben Barak « pour cette course équitable ».
« Les primaires sont terminées, mais notre guerre ne fait que commencer », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’il n’y a « personne d’autre que nous qui offre à ce pays une vision et une direction différentes ». « Tout le monde a cédé à [Premier ministre Benjamin] Netanyahu, et nous sommes les seuls à être restés, donc nous sommes les seuls à pouvoir changer les choses », a-t-il ajouté.
« Ce gouvernement est responsable du plus grand désastre qu’ait connu le peuple juif depuis la Shoah, et il n’a qu’un but, et un seul : l’oublier. Nous faire oublier que cela s’est produit sous sa surveillance. Il n’existe aucun pays au monde, pas même un seul, où ces gens resteraient au pouvoir ne serait-ce qu’un jour de plus. »
« Nous avons besoin d’un gouvernement qui recrutera sans crainte des ultra-orthodoxes [dans l’armée], qui rédigera une constitution, qui investira notre argent dans l’enseignement public, les petites entreprises et la technologie, qui renforcera nos liens avec les États-Unis et les pays arabes modérés au lieu de les détruire, qui, au lieu d’insulter les gens, les rassemblera », a ajouté Lapid.
« 2024 est une année électorale. Il y aura des élections. Le changement dont ce pays a besoin commence ici et maintenant. Il est temps d’écrire un nouveau chapitre dans la vie de ce parti, et dans la vie de ce pays. »
Lapid a été Premier ministre pendant la seconde moitié de l’année 2022 dans l’éphémère gouvernement d’unité dirigé par lui et l’homme politique de droite Naftali Bennett.
Malgré son désir déclaré de revenir au poste de Premier ministre, il est actuellement distancé dans les sondages par le parti de Netanyahu, le Likud, et par celui du ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, HaMahane HaMamlahti.
Une enquête de la Treizième chaîne diffusée au début du mois a révélé que si des élections législatives avaient lieu avec les partis politiques actuels, HaMahane HaMamlahti obtiendrait 34 sièges, le Likud en obtiendrait 17 et Yesh Atid en obtiendrait 14.
Annoncé pour la première fois à la fin de l’année dernière, quelques jours seulement avant les attaques du groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre, le scrutin a été reporté par rapport à sa date initiale de décembre en raison de la guerre.
S’adressant à ses partisans dans un message vidéo posté sur X jeudi après-midi, Lapid a fait appel à leur « force et à leur soutien », affirmant que si le parti veut faire bonne figure lors des prochaines élections législatives, sa « victoire doit être convaincante ».
Ben Barak n’a pas présenté de défi fort au leader de longue date, déclarant à maintes reprises qu’il ne diffère pas substantiellement de Lapid dans ses perspectives politiques et qu’il se présente principalement pour promouvoir la « démocratisation » du parti, qui a été sous la même direction pendant plus de dix ans.
« Je pense que le renouvellement et le rafraîchissement sont une bonne chose pour le parti », a déclaré Ben Barak au quotidien Israel Hayom le mois dernier.
« La différence entre Lapid et moi est que j’ai une méthode de gestion collaborative – je suis souvent attentif et à l’écoute et je n’ai pas peur de changer mes décisions si j’entends une opinion différente. Au contraire, j’encourage les opinions différentes et les personnes fortes autour de moi. Et Lapid travaille différemment », a-t-il ajouté.
Ancien chef adjoint de l’agence de renseignement du Mossad, Ben Barak est entré en politique en 2019 et a été président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense dans le précédent gouvernement Lapid-Bennett.
Il a récemment fait des vagues au niveau international lorsqu’il a appelé la communauté internationale à accueillir les réfugiés palestiniens de la bande de Gaza, un appel qui, selon lui, a été mal compris et considéré comme un appel au transfert de population.
S’adressant à la chaîne publique Kan après sa défaite, Ben Barak a déclaré qu’étant donné que « la moitié du parti » le soutenait, il insisterait probablement pour prendre la deuxième place sur la liste lors des prochaines élections législatives, et a ajouté qu’il se présenterait à nouveau à la direction du parti.