Lapid : « Il y a une mince chance de parvenir à un accord sur la question des otages »
Le chef de l'opposition rappelle que tout Israélien sain d'esprit est pour l'éradication du Hamas, mais "qu'il n'y aura pas de victoire si les otages ne sont pas restitués"
Israël dispose d’une étroite marge de manœuvre pour négocier un accord de libération de ses otages à Gaza, a déclaré lundi le chef de l’opposition Yaïr Lapid, citant des conversations récentes avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le président français Emmanuel Macron.
« Les Américains, les Français, les Qataris et les Égyptiens pensent qu’il y a maintenant une possibilité de parvenir à un accord concernant les otages, qui ne sera pas bien longue », a déclaré Lapid aux journalistes lors de la réunion hebdomadaire des factions de son parti Yesh Atid à la Knesset.
« Personne ne peut définir exactement ce que représente ‘pas bien long’, qu’il s’agisse de deux ou de trois semaines, mais c’est le délai pendant lequel ils pensent encore qu’un accord pourra être conclu », a-t-il déclaré, affirmant que le gouvernement israélien « ne peut pas ignorer la moindre chance, aussi minime soit-elle, de conclure un accord concernant les otages ».
Le Premier ministre Benjamin « Netanyahu devrait cesser cette expérience politique terrible et cynique visant à nous diviser – comme s’il y avait ceux qui étaient en faveur des otages et, à l’inverse, ceux qui étaient en faveur de la victoire », a poursuivi Lapid.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a proposé un plan de trêve de quatre mois et demi au cours duquel les otages seraient libérés en trois étapes, et qui conduirait à la fin de la guerre, a rapporté Reuters, en réponse à une proposition de plan envoyée il y a deux semaines par les médiateurs qatari et égyptien et soutenue par les États-Unis et Israël.
Netanyahu a rejeté les exigences « délirantes » du Hamas, affirmant que seule la pression militaire permettrait d’obtenir la libération des Israéliens retenus captifs dans la bande de Gaza.
S’agissant de l’équilibre entre les deux objectifs de la guerre, à savoir renverser le Hamas et obtenir la libération des personnes détenues à Gaza, Lapid a déclaré aux journalistes que « tout citoyen israélien sain d’esprit est en faveur de la victoire sur le Hamas », mais « qu’il n’y aura pas de victoire si les otages ne sont pas restitués ».
« Ces personnes ont été abandonnées par le gouvernement et l’establishment de la sécurité. Or, le gouvernement et l’establishment de la sécurité ont l’obligation morale de les ramener à la maison », a-t-il affirmé, ajoutant qu’une opération dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, dernier grand bastion du Hamas dans la bande de Gaza, « devrait faire partie d’un plan stratégique organisé pour le lendemain » de la guerre.
« Il y a plus de travail politique à faire avec les Américains et surtout avec les Égyptiens. Ce sera un type d’opération complètement différent de ce que nous avons vu dans le nord de la bande de Gaza ou dans les principaux camps. L’État d’Israël a besoin de temps pour la préparer. Les otages doivent être ramenés à la maison maintenant. »
La semaine dernière, Lapid a proposé d’entrer au gouvernement pour remplacer le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s’est opposé à un accord prévoyant des concessions importantes en faveur du Hamas.