L’attaque à Haïfa n’est pas terroriste, selon les dirigeants druzes et le père de l’assaillant
La police a déclaré que l'attaque était un acte de terrorisme nationaliste mais Jethro Shahin, qui a tué un homme avant d'être abattu, présentait des troubles mentaux avérés

Plusieurs politiciens et dirigeants communautaires druzes ont fait valoir que l’attaque à l’arme blanche perpétrée lundi à Haïfa par un Israélien druze n’était pas liée au terrorisme, invoquant les antécédents de troubles mentaux de l’assaillant.
« D’après une rapide enquête, il aurait été clair pour la police qu’il n’y avait pas d’incident nationaliste ni de terroriste druze », a déclaré le député Hamad Amar du parti de droite Israel Beytenu. « Il n’y a jamais eu de terroriste druze, et il n’y en aura jamais. »
Plus tôt dans la journée, Jethro Shahin, un résident de Shfaram âgé de 20 ans, est sorti d’un bus à la gare Lev Hamifratz de Haïfa et a poignardé cinq personnes, tuant un homme de 70 ans et en blessant quatre autres. Il a été abattu sur place par des civils armés.
La police a déclaré que l’attaque était un acte de terrorisme nationaliste. Amar a noté que l’agresseur souffrait de graves problèmes de santé mentale qui lui ont valu plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Il a ajouté que Shahin percevait une allocation d’invalidité mensuelle du gouvernement pour sa maladie mentale. Lui-même résident druze de Shfaram, Amar a exhorté la police à « présenter ses excuses à tous les jeunes druzes qui se sont sentis extrêmement blessés » par la caractérisation de l’incident comme acte de terrorisme par les forces de l’ordre.
Suqrat Shahin, le père de l’assaillant, a confirmé que son fils souffrait de troubles mentaux lors d’un entretien avec Ynet et s’est dit choqué quand il a appris ce qui s’était passé.
« Nous avons vécu en Allemagne pendant plus de 20 ans, nous avions l’habitude de mener des projets communs contre la violence », a-t-il déclaré. « J’ai élevé mes enfants dans la tolérance et l’amour des autres. Aucun d’entre nous n’a jamais pensé à faire du mal à d’autres personnes, peu importe qui elles sont. »
Shahin ajoute qu’il « est certain que la police reviendra sur sa position selon laquelle l’incident avait un motif nationaliste ».
Le maire adjoint de Shfaram, Faraj Khanifas, a également réfuté le motif nationaliste de l’attaque dans une lettre affirmant que le jeune homme avait des antécédents dans des institutions psychiatriques et avait reçu l’aide du bureau d’aide sociale de la ville.