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Le 2 février 1943, l’Armée rouge victorieuse des nazis à Stalingrad

En 200 jours et 200 nuits, la bataille, l'une des plus sanglantes de l'histoire, a fait entre un et deux millions de morts, tous camps confondus

Un soldat de l'Armée rouge s'apprêtant à lancer une grenade, le 1er septembre 1942. (Crédit : RIA Novosti archive / CC-BY-SA 3.0)
Un soldat de l'Armée rouge s'apprêtant à lancer une grenade, le 1er septembre 1942. (Crédit : RIA Novosti archive / CC-BY-SA 3.0)

Il y a 80 ans, la bataille de Stalingrad s’achevait par la reddition des troupes nazies face aux forces soviétiques après 200 jours de combats acharnés, un tournant de la Seconde Guerre mondiale devenu symbole de fierté et de patriotisme pour les Russes.

Enjeux multiples

Située à quelque 900 kilomètres au sud-est de Moscou, Stalingrad est avant le conflit mondial une pionnière de l’industrie soviétique dont les usines fabriquent notamment du matériel militaire. La ville compte alors quelque 600 000 habitants.

Etirée sur l’imposante Volga, elle commande l’accès aux riches ressources en pétrole du Caucase, mais aussi la route vers l’Asie centrale et la mer Caspienne.

Pour Adolf Hitler, qui a rompu en juin 1941 le pacte de non-agression germano-soviétique, ce nœud de communication va représenter un enjeu stratégique et économique. Et la « ville de Staline », devenir un objectif symbolique.

Le centre de la ville de Stalingrad après la victoire soviétique contre les forces de l’Axe, le 2 février 1943. (Crédit : RIA Novosti archive / CC-BY-SA 3.0)

200 jours et nuits

La bataille de Stalingrad est déclenchée en juillet 1942. La ville, écrasée sous les bombardements aériens allemands est réduite en un champ de ruines et des combats d’une violence inouïe se déroulent dans les rues, jusque dans les immeubles éventrés, opposant troupes nazies aux soldats et civils soviétiques.

À ces derniers, Staline a lancé un mot d’ordre : « Pas un pas en arrière ! » Des unités spéciales sont chargées de tirer sur quiconque battrait en retraite.

La 6e armée du général allemand Friedrich von Paulus parvient à contrôler 90 % de la ville.

Mais à partir de novembre, une puissante contre-offensive soviétique prend en tenailles les forces ennemies qui se retrouvent piégées en plein hiver dans la cité, sans possibilité de ravitaillement. 

En janvier 1943 commence l’ultime attaque de l’Armée rouge – composée notamment de soldats russes, ukrainiens et bélarusses. La ville en ruines est reprise quartier par quartier. 

Le 2 février, les troupes de von Paulus capitulent. 

En 200 jours et 200 nuits, la bataille, l’une des plus sanglantes de l’histoire, a fait entre un et deux millions de morts, tous camps confondus, selon les sources.

Un char StuG III lancé à l’assaut de Stalingrad en septembre 1942. (Crédit : Bundesarchiv, Bild 183-J21826 / CC-BY-SA 3.0)

De Stalingrad à Volgograd

Née en tant que forteresse de Tsaritsyne en 1589, la cité avait pris le nom de Stalingrad en 1925, en l’honneur de Staline qui avait assuré sa défense face à l’armée blanche durant la guerre civile ayant suivi la révolution d’octobre 1917.

Entièrement reconstruite sur ordre des autorités soviétiques après la Seconde Guerre mondiale, Stalingrad a été rebaptisée Volgograd en 1961, huit ans après la mort de Joseph Staline.

Depuis 2013, la ville « se rebaptise » Stalingrad six fois par an, notamment le 2 février pour l’anniversaire de la fin de la bataille et le 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie.

Dmitry Medvedev au mémorial de la guerre de Mamaev Kurgan, à Volgograd. (Crédit : Volganet.ru / CC BY-SA 3.0)

Une bataille glorifiée

Théâtre de la première reddition de la Wehrmacht depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Stalingrad est glorifiée par les Russes comme l’événement qui sauva l’Europe du nazisme.

Dans le centre de la ville, devenu l’épicentre d’un tourisme mémoriel empreint de nostalgie pour la puissance de l’URSS, seules quelques ruines témoignent encore de la violence des combats.

Sur le Mamaïev Kourgan, une colline stratégique qui fut l’objet de terribles affrontements, les Soviétiques ont inauguré en 1967 un mémorial pharaonique dominé par une statue de la Mère Patrie, une épée brandie vers le ciel.

« Les défenseurs de Stalingrad nous ont laissé un grand héritage : l’amour de la Patrie, la volonté de défendre ses intérêts et son indépendance et la capacité d’être forts face à toutes les épreuves », y avait lancé le président russe Vladimir Poutine en 2018 lors des célébrations des 75 ans de la bataille.

Dans la culture populaire
 
Le cinéma s’est lui aussi emparé de ce tragique épisode à travers des films tels que « Stalingrad » de l’Allemand Joseph Vilsmaier, tourné cinquante ans après la reddition allemande, ou « L’Ennemi aux portes » de Jean-Jacques Annaud (2001). En 2014, le « Stalingrad » du cinéaste russe Fedor Bondartchouk a représenté la Russie aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère. 

Le film repose en partie sur le célèbre roman de Vassili Grossman, Vie et destin, achevé en 1960, une fresque sans concession sur le totalitarisme soviétique, mise à l’index pendant près de trente ans par les autorités soviétiques.

L’histoire du sergent Iakov Pavlov, un des héros de la bataille, est entrée dans la culture populaire via le célèbre jeu vidéo Call of Duty.

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