Israël en guerre - Jour 371

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Le cabinet indique que Katy Perry accepte la fin de son mandat

La cheffe de l'Administration pénitentiaire israélienne renonce à une prolongation de son mandat suite aux tensions persistantes avec le ministre de la Sécurité nationale

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La lieutenante-générale Katy Perry, chef de l'Administration pénitentiaire israélienne, assistant à une audience de la réunion de la commission de la Sécurité nationale de la Knesset, à Jérusalem, le 22 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
La lieutenante-générale Katy Perry, chef de l'Administration pénitentiaire israélienne, assistant à une audience de la réunion de la commission de la Sécurité nationale de la Knesset, à Jérusalem, le 22 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi que la commissaire en chef de l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS), Katy Perry, avait « exprimé sa volonté » de mettre fin à son mandat après trois ans de travail, dans un contexte de querelles répétées avec le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui supervise l’IPS et qui avait refusé de prolonger le mandat de Perry.

Le ministre d’extrême-droite a envoyé une longue lettre à Perry le mois dernier pour lui dire qu’il n’avait pas confiance en son leadership.

En réponse, Perry a dénoncé la décision de Ben Gvir, la décrivant comme « une décision sans surprise d’un ministre irresponsable », et a rejeté ses allégations contre elle comme étant « infondées et sans fondement ».

Le mandat de Perry se termine ce mois-ci et elle avait annoncé en juillet qu’elle ne demanderait pas de prolongation de son mandat. Mais fin décembre, elle avait informé Ben Gvir qu’elle souhaitait rester à la tête du service, invoquant la guerre en cours et l’instabilité de la sécurité pour justifier son revirement.

Cette querelle a provoqué des tensions au sein de la coalition, le parti HaMahane HaMamlahti accusant la décision de Ben Gvir de violer les termes de son accord de coalition au sein du gouvernement d’urgence, selon lequel les hauts fonctionnaires de l’État ne seraient pas remplacés.

Le Premier ministre est intervenu dans l’affaire, appelant Perry et Ben Gvir à trouver un accord « sur la continuité du commandement et la préparation de l’administration pénitentiaire en temps de guerre », a indiqué le bureau de Netanyahu.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, au centre, écoutant la cheffe de l’Administration pénitentiaire israélienne, Katy Perry, à gauche, lors d’une visite à la prison de Nafha, le 6 janvier 2023. (Crédit : Administration pénitentiaire israélienne)

« Compte tenu des nombreux défis auxquels l’organisation est confrontée, le Premier ministre a demandé d’agir pour préserver l’organisation … [dans] l’intérêt national du pays », lit-on dans le communiqué, ajoutant que Perry a « exprimé sa volonté de mettre fin à son mandat ».

Le bureau de Netanyahu a déclaré qu’il avait remercié Perry pour ses « 36 années de service, au cours desquelles elle a opéré de nombreux changements dans l’organisation ».

Perry a déclaré à la Douzième chaîne que l’annonce mettant fin à son mandat avait été faite avec son consentement. Elle a indiqué qu’elle avait initialement proposé de rester au vu de la guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, mais que « cela n’avait pas aidé finalement ».

Dans la longue lettre adressée à Perry à la fin de l’année dernière, Ben Gvir a établi une liste de ce qu’il considérait comme ses échecs à la tête de l’IPS, et a déclaré qu’elle avait refusé de mettre en œuvre ses politiques et qu’elle avait été jusqu’à agir pour les contrecarrer alors qu’il était ministre.

« Comme vous le savez, au cours de l’année écoulée, des failles et des divergences sont apparues entre nous au point de susciter une méfiance absolue, quelque chose qui ne peut être apaisé et qui nuit au travail [de l’IPS] », avait écrit Ben Gvir à Perry.

« Vous vous êtes abstenu de mettre en œuvre mes politiques et avez plus d’une fois agi à l’encontre de celles-ci », a-t-il poursuivi.

Ben Gvir a reproché à Perry plusieurs incidents survenus au cours de son mandat, en premier lieu ce qu’il a qualifié de négociations menées par l’IPS avec des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël sur les conditions de leur réclusion, afin d’éviter une grève de la faim.

« L’IPS, sous votre direction, a agi par tous les moyens et à n’importe quel prix afin d’apaiser les maudits terroristes et d’obtenir le ‘calme’ dans les prisons », avait indiqué le ministre.

Il avait également accusé Perry d’avoir mal géré les événements survenus à la prison de Rimonim en juin, après que l’IPS a refusé d’autoriser le fils du chef d’une famille du crime organisé à quitter la prison pour assister aux funérailles de son père, qui avait été tué par balle.

Ben Gvir avait affirmé que l’IPS avait perdu le contrôle de la prison au cours des émeutes et de l’incident qui ont suivi.

Katy Perry, cheffe de l’Administration pénitentiaire israélienne arrivant pour témoigner devant une commission d’enquête de l’État sur l’évasion de prisonniers de sécurité de la prison de Gilboa, à Modiin, le 13 janvier 2022. (Crédit : Flash90)

Après avoir énuméré deux autres incidents, le ministre avait écrit que la confiance entre lui et Perry « ne pouvait pas être restaurée » et avait déclaré qu’il ne prolongerait donc pas son mandat.

Perry avait rejeté les allégations de Ben Gvir.

« C’est une décision prise sans surprise par un ministre irresponsable, coutumier des affirmations gratuites et infondées, totalement déconnecté de la réalité et d’une puérilité qui témoigne de son incompréhension de l’administration pénitentiaire », avait déclaré Perry par voie de communiqué.

Réagissant à la décision de Ben Gvir, HaMahane HaMamlahti a averti à la fin du mois dernier que le remplacement de hauts fonctionnaires « en ce moment nuit au fonctionnement du pays en temps de guerre et n’est pas correct ».

Dans une déclaration à la presse, le parti a alors ajouté : « Nous attendons du Premier ministre qu’il empêche cette atteinte à la sécurité du pays et qu’il ne permette pas que des décisions basées sur des considérations politiques soient prises dans la manière de gérer l’opération [à Gaza]. »

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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