Le Canada cesse ses exportations d’armes vers Israël
Israel Katz blâme Ottawa pour sa "mesure qui porte atteinte au droit d'Israël à l'autodéfense face aux assassins du Hamas"
Le Canada va cesser d’envoyer des armes vers Israël a annoncé mardi une source gouvernementale après un vote non contraignant la veille des députés pour cesser le transfert d’armes à Israël actuellement en guerre contre le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
« Nous sommes dans une situation où la réalité sur le terrain ne nous permet plus » d’exporter des armes, a déclaré cette source à l’AFP.
Le Parlement canadien avait adopté lundi une motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » et demandant au gouvernement de « cesser l’approbation et le transfert » d’armes à « destination d’Israël ».
Cette motion s’inscrivait dans le cadre d’un vote plus large appelant la communauté internationale à œuvrer en faveur d’une solution à deux États pour résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens, conformément à la politique du gouvernement canadien.
« Depuis le 7 octobre, nous n’avons approuvé que des permis pour des marchandises non létales. Et compte tenu de l’évolution rapide de la situation sur le terrain, nous n’avons approuvé aucun permis depuis le 8 janvier », avait indiqué la cheffe de la diplomatie canadienne Mélanie Joly, qui s’était rendue la semaine dernière au Moyen-Orient.
Les licences de vente d’armées accordées par le Canada depuis le début du conflit entre Israël et les terroristes du Hamas il y a cinq mois concernaient uniquement l’exportation d’équipements non létaux, comme des « outils de communication », a indiqué la source gouvernementale.
Tout en rappelant le droit d’Israël à se défendre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a adopté une position de plus en plus critique à l’égard de l’opération militaire menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
D’après Radio-Canada, Ottawa a exporté plus de 21 millions de dollars canadiens de matériel militaire vers Israël en 2022 et 26 millions en 2021, plaçant ainsi Israël parmi les 10 principales destinations des exportations d’armes canadiennes.
Le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz a qualifié de « malheureuse » la décision canadienne qui « sape le droit d’Israël de se défendre ». « L’histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien », a-t-il asséné dans un bref communiqué.
« L’Histoire jugera sévèrement les actes actuels du Canada », a-t-il ajouté.
Aux Etats-Unis, le sénateur indépendant Bernie Sanders a lui salué sur X (ex-Twitter) la décision du Canada. « Compte tenu de la catastrophe humanitaire à Gaza, notamment de la famine généralisée et croissante, les Etats-Unis ne devraient pas fournir un sou de plus à la machine de guerre de (Benjamin) Netanyahu », le chef du gouvernement israélien, a-t-il commenté.
La question de la livraison d’armes à Israël a déclenché des poursuites judiciaires dans plusieurs pays dans le monde, notamment au Danemark et aux Pays-Bas.
Au Canada, une coalition d’avocats et de citoyens d’origine palestinienne a déposé début mars une plainte contre le gouvernement pour suspendre les exportations d’armes vers Israël, en l’accusant de violer le droit international mais aussi son droit interne.