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Le chef de la police ne licenciera pas Elazar Kahana, Baharav-Miara ayant déclaré la procédure illégale

Daniel Levy affirme désormais que cette décision s'inscrivait dans le cadre d'une série plus large de nominations de commissaires adjoints, qui ont toutes été gelées

Le conseiller juridique de la police, Elazar Kahana, lors d'une cérémonie du Jour de l'Indépendance, au quartier général de la police, à Jérusalem, le 9 mai 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le conseiller juridique de la police, Elazar Kahana, lors d'une cérémonie du Jour de l'Indépendance, au quartier général de la police, à Jérusalem, le 9 mai 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le chef de la police israélienne, Daniel Levy, est revenu jeudi sur la procédure qu’il avait entamée pour démettre de ses fonctions le principal conseiller juridique de la police, après que la procureure générale, Gali Baharav-Miara, lui eut fait savoir la semaine dernière que ses actions étaient illégales.

Selon les médias israéliens, Levy a expliqué ce revirement manifeste en déclarant que cette décision s’inscrivait dans le cadre d’une série plus large de nominations de commissaires adjoints, dont celle d’Elazar Kahana, le principal conseiller juridique des forces de police, qui avait été suspendue.

Dans une lettre envoyée à Levy la semaine dernière, Baharav-Miara a averti que le chef de la police était légalement tenu de se conformer à ses instructions d’interrompre la procédure de licenciement, après qu’il eut initialement qualifié son intervention « d’usurpation de facto ».

« La gravité de cet incident, au cours duquel la police israélienne – qui est responsable du respect de la loi – ignore les instructions légales en prétendant être indépendante, ne peut être sous-estimée », a souligné la procureure générale dans sa lettre adressée à Levy.

L’annonce de Levy qu’il allait affecter Kahana à un autre poste – et l’injonction de Baharav-Miara qui s’en est suivie – a encore aggravé le conflit entre la procureure générale et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir au sujet des efforts de ce dernier pour promouvoir un officier inculpé pour avoir lancé une grenade incapacitante sur des manifestants anti-gouvernement en mars 2023, qui avait blessé une femme.

Baharav-Miara a qualifié la décision de Ben Gvir de promouvoir le surintendant de police Meïr Suissa et de le nommer commandant du commissariat de police de Tel Aviv Sud « d’illégale ». En septembre, elle a indiqué à la Haute Cour de justice que le ministre d’extrême-droite ne devrait pas être autorisé à faire appel à un avocat indépendant pour lutter contre une décision d’un tribunal de première instance gelant sa décision.

Le chef de la police israélienne Daniel Levy, à proximité des lieux d’une attaque terroriste au couteau, à la porte de Damas, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 septembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Kahana s’est également opposé à la promotion de Suissa, estimant qu’elle était contraire au règlement de la police en raison des poursuites judiciaires en cours contre lui.

La procureure générale a envoyé à Levy une lettre datée de mardi l’informant qu’elle bloquait sa décision de démettre Kahana de ses fonctions de médiateur, après la révélation par le quotidien Haaretz du fait que le chef de la police avait dit à Kahana qu’il serait chargé du département des poursuites, bien qu’il ne soit pas candidat à ce poste.

Elle a souligné que pour garantir leur indépendance, la nomination ou la révocation d’un conseiller juridique du gouvernement devait se faire avec son approbation, car ils sont subordonnés à son bureau. Or, Levy ne l’a pas informée au sujet de Kahana. Baharav-Miara a également souligné que le conseiller juridique de la police était placé sous l’autorité de son bureau et que sa révocation nécessitait donc une consultation avec la procureure générale.

Cette affaire survient dans un contexte où la gestion de la sécurité intérieure par le ministre d’extrême-droite est critiquée. Certains l’accusent en effet d’avoir pris le contrôle de la police au cours des deux dernières années et de l’avoir soumise à son autorité. Ben Gvir avait appelé à une forte répression des manifestations anti-gouvernement l’année dernière.

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