Le chef du Pentagone prône le soutien à Israël et la stabilité régionale
Lloyd Austin a parlé aux chefs de la diplomatie israélienne, qatarie et allemande, disant que les États-Unis ne cherchent pas le conflit contre Téhéran mais qu'ils défendront l'État juif et les forces américaines déployées dans la région
WASHINGTON — Le secrétaire d’État à la Défense américain Lloyd Austin s’est entretenu au téléphone avec différents homologues moyen-orientaux et européens dans la journée de lundi. Des échanges où il a fait part de son soutien à Israël après l’attaque qui a été lancée par l’Iran, dans la nuit de samedi à dimanche mais où il a aussi souligné la nécessité de préserver la sécurité régionale pour prévenir une propagation du conflit, a noté le Pentagone.
L’Iran avait lancé des centaines de missiles et de drones, samedi, après une frappe israélienne présumée qui avait pris pour cible un bâtiment de son ambassade en Syrie. Presque tous les drones et autres projectiles ont été abattus avant de pénétrer sur le territoire israélien.
Les États-Unis avaient été informés par Téhéran de l’attaque au préalable et Washington n’a pas cherché à entrer en conflit avec l’Iran, a indiqué le Pentagone.
Israël subit les pressions de ses alliés qui appellent l’État juif à la retenue et à éviter une escalade susceptible d’embraser la région, au moment même où Jérusalem examine la nature de sa réponse aux tirs de barrage de la république islamique. Le chef d’état-major de Tsahal, pour sa part, a déclaré que le pays était bien déterminé à riposter.
Austin s’est entretenu séparément, lundi, avec le prince Salman bin Hamad Al-Khalifa, le Premier ministre de Bahreïn ; avec le ministre de la Défense israélienne Yoav Gallant, avec le chef de la Défense allemande Boris Pistorius et avec celui du Qatar, Khalid bin Mohamed Al Attiyah. Dans ces appels téléphoniques, il a condamné l’attaque commise par l’Iran et il a précisé que Washington ne voulait pas d’escalade du conflit, selon le Pentagone.
Austin a ainsi déclaré à ses homologues que « si les États-Unis ne cherchent pas l’escalade, nous continuerons toutefois à défendre Israël et les forces américaines », a dit le Pentagone. Au cours de son échange avec Gallant, il a exprimé le soutien des Américains à la défense d’Israël et « il a réaffirmé la nécessité de maintenir l’objectif stratégique de la stabilité régionale ».
« C’est à Israël de décider si le pays ripostera ou non à l’attaque iranienne », avait indiqué un porte-parole du Pentagone dans la matinée de lundi.
Le site d’information Axios a annoncé que lors de la conversation entre les deux hommes, Gallant a expliqué à Austin que l’État juif « n’a pas d’autre choix que de répondre » à l’agression de Téhéran dans la mesure où des missiles balistiques ont été utilisés à cette occasion.
Selon des sources qui ont été citées par le site, Gallant a aussi dit à Austin « qu’Israël ne peut pas accepter une situation où l’Iran va finir par répondre par une attaque directe à chaque fois qu’Israël s’en prendra à des cibles en Syrie ».
L’Iran avait lancé un assaut sans précédent en direction du territoire de l’État juif, dans la nuit de samedi à dimanche, tirant plus de 300 drones d’attaque et autres missiles. Selon l’armée israélienne, 170 drones, 30 missiles de croisière et 120 missiles balistiques avaient été envoyés vers le sol israélien.
99 % ont été interceptés par les systèmes de défense antiaérienne.
La majorité a été abattue avant d’atteindre Israël avec l’aide des États-Unis, de la Jordanie et d’autres alliés. L’attaque n’a fait qu’une seule blessée, une petite Bédouine, qui a été grièvement touchée par des éclats d’obus qui sont retombés au sol dans le désert du Neguev. Les infrastructures de la base militaire de Nevatim ont été légèrement endommagées, a noté l’armée israélienne, mais elle n’a pas été placée dans l’obligation d’interrompre ses opérations.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a averti dans la soirée de lundi « qu’il y aura une réponse » à l’attaque lancée par la république islamique. Il a tenu ces propos alors qu’il s’entretenait avec les soldats stationnés sur la base Nevatim, dans le sud d’Israël, qui a essuyé des dégâts mineurs lors de l’agression.
« L’Iran a voulu porter atteinte aux capacités stratégiques de l’État d’Israël – c’est quelque chose qui n’était jamais arrivé auparavant », a-t-il dit.
« Nous regardons vers l’avenir, nous examinons les démarches que nous entreprendrons et il y aura une réponse à ce lancement d’un si grand nombre de missiles, de missiles de croisière et de drones en direction du territoire de l’État d’Israël, » a-t-il déclaré.