Israël en guerre - Jour 476

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Le réel combat d’un couple contre la stérilité est au cœur d’un film israélien

Le film d'Erez Tadmor, "Neffilot", a sensibilisé les spectateurs et les a encouragés à partager leur histoire ; maintenant à l'affiche aux États-Unis, sera-t-il aussi fécond ?

  • Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
    Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
  • Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
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  • Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
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  • Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
    Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
  • Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)
    Un extrait du film "The Art of Waiting", réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l'aimable autorisation de Tadmor)

Tali, une femme israélienne, et son mari, Liran, essaient d’avoir un bébé. Ils sont désespérés : elle a la trentaine et lui subit les pressions de son père. Le couple estimant être à court de temps et d’options, leur médecin leur propose une solution : la fécondation in vitro, ou FIV.

Cette question, qui concerne de nombreux Israéliens, est au cœur de « Neffilot » [ou « L’art d’attendre » pour son titre américain], le nouveau long-métrage d’Erez Tadmor, qui a été présenté en avant-première aux États-Unis le 22 janvier au Festival international du film de Santa Barbara. Le réalisateur a indiqué au Times of Israel que le film représente un regard sans précédent sur la FIV – et qu’il est inspiré de la façon dont lui et sa femme, Moran Tadmor, sont devenus parents.

Les Tadmor ont deux enfants, âgés de neuf et quatre ans, qui sont tous deux nés par FIV. Erez Tadmor confie que la paternité est pour lui « très sympa ». « On ignore que lorsque on la vit, on retombe amoureux. »

Le processus a duré trois ans pour chaque enfant. « Nous n’avons dit à personne que nous faisions le traitement pour avoir des enfants », relate Erez Tadmor. « Maintenant, c’est plus facile parce que les enfants sont nés. »

Il était également plus facile pour le réalisateur de penser à aborder l’expérience par le biais du cinéma – d’abord dans le court-métrage comique « Sirens » de 2017, qui raconte l’histoire d’un couple se rendant dans un hôpital de Tel Aviv pour des traitements de fertilité pendant une pluie d’attaques de missiles sur la ville depuis la bande de Gaza. L’intrigue était parallèle à l’expérience des Tadmor, qui se rendaient à l’hôpital alors qu’il y avait « beaucoup de missiles sur Tel Aviv », se souvient-il. « C’était effrayant, mais c’est fini maintenant. »

Non seulement « Sirens » a remporté l’Ophir du meilleur court-métrage, mais il a également suscité des discussions sur la FIV.

« Beaucoup de gens m’ont demandé de venir parler de ce sujet dans de nombreux endroits en Israël et dans le monde entier », explique Erez Tadmor. « Tout le monde m’a demandé pourquoi ne pas faire un long-métrage sur le sujet. »

La FIV a fait son apparition avec succès en 1978 avec la naissance de Louise Brown au Royaume-Uni. L’un des médecins qui a présidé à cet événement historique est le regretté Robert Edwards, dont les travaux ont reçu le prix Nobel en 2010.

Dans un reportage publié à l’occasion du 40e anniversaire de Louise Brown, la chaîne CNN a expliqué l’origine latine du mot et que le processus de fécondation « consiste à prélever des ovules dans les ovaires d’une femme et à les mélanger avec du sperme à l’extérieur du corps… Fécondés par ce processus, les ovules deviennent des embryons qui peuvent être placés dans l’utérus d’une femme, où ils peuvent se développer pour devenir un fœtus et éventuellement un bébé ».

Le réalisateur israélien Erez Tadmor. (Autorisation)

« Huit millions de bébés sont nés dans le monde grâce à la FIV et à d’autres traitements de fertilité avancés », indiquait le reportage, citant le Comité international de suivi des technologies de reproduction assistée [International Committee Monitoring Assisted Reproductive Technologies]. Le rapport cite un médecin britannique et consultant en médecine reproductive, Gillian Lockwood, qui a qualifié le nombre de naissances « d’estimation assez prudente ».

Ce mois-ci, New York est devenu le 17e État américain à exiger des compagnies d’assurance maladie qu’elles étendent leur couverture pour les FIV. C’est un processus qui coûte des milliers de dollars aux États-Unis lorsqu’il n’est pas remboursé. Selon un reportage de WRGB-TV, avant l’entrée en vigueur de la loi, « très peu » de mutuelles « couvraient l’ensemble du processus ».

Le gouvernement israélien est beaucoup plus favorable à la FIV, explique le réalisateur. « En Israël, l’État veut que les gens aient des enfants. Ils veulent des enfants. Ils remboursent tout ce qui concerne la FIV – tous les traitements – jusqu’à 44 ans. »

Selon le site web du ministère israélien de la Santé, l’État finance entièrement les deux premières grossesses viables pour tout couple (indépendamment des enfants issus de relations antérieures) ou toute femme célibataire cherchant à fonder une famille seule, jusqu’à son 45e anniversaire.

Dans le film, Liran et Tali découvrent que Liran a peu de sperme, se tournant vers la FIV après d’innombrables visites à l’hôpital – dont une où il apprend qu’un homme âgé bavard essaie de fonder une famille depuis neuf ans.

Une image du film « The Art of Waiting », réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l’aimable autorisation de Tadmor)

« Je voulais que les gens soient sensibilisés à ce sujet, qu’ils le connaissent », indique Erez Tadmor.

Son film familiarise en effet le public à ce processus. « Aujourd’hui, plus de 100 000 personnes sont allées voir le film », se réjouit-il. « Ici en Israël, c’est beaucoup pour un film israélien. »

Une image du film « The Art of Waiting », réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l’aimable autorisation de Tadmor)

Pour certains membres du public, l’histoire a une signification supplémentaire. « Quand je fais des sessions de questions-réponses sur le film, il y a toujours environ huit personnes qui me disent que c’est leur histoire », rapporte le metteur en scène.

Il a fait l’éloge des deux stars de son film – Roy Assaf, qui joue Liran, et Nelly Tagar, qui joue Tali. Il a déjà dirigé Roy Assaf lors d’un précédent projet, « Wounded Land », en 2015, et considère l’acteur comme « l’un des meilleurs ici en Israël ».

Pour « Nefilot », le cinéaste et l’acteur ont co-écrit le scénario. Selon Erez Tadmor, ce dernier a contribué à « beaucoup de situations que j’ai trouvées très profondes, très drôles, hors de la vie [réelle] », notamment celle où Liran fait la queue à l’hôpital pour donner du sperme dans un gobelet en plastique.

Un extrait du film « The Art of Waiting », réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l’aimable autorisation de Tadmor)

Il a qualifié Nelly Tagar de « l’une des grandes stars en Israël en tant qu’actrice, une très grande star de la télévision et du cinéma », comme dans le film d’Avi Nesher « Past Life » de 2016. Le réalisateur révèle qu’il n’était pas certain au début qu’elle puisse incarner Tali, mais il a été convaincu par son audition, qu’il a qualifiée de « très drôle » et « débordante d’émotions ». Dans le film, il dit qu’elle « savait travailler avec humour » et qu’elle a également fait des recherches sur le sujet de la FIV en visitant des hôpitaux et en observant les membres du personnel et les couples qui suivent des traitements de fertilité. « J’étais très heureux de travailler avec elle », commente-t-il.

Au début du film, Liran et Tali tentent de concilier leur carrière avec la fondation d’une famille, confiant leurs espoirs à un médecin (Eli Gorenstein) qui leur adresse un message rassurant.

« Un médecin comme celui-ci est comme Dieu pour eux », affirme Erez Tadmor. « Il est leur dernière option pour faire des enfants. »

Cependant, il leur dit aussi que les traitements de fertilité prennent du temps et qu’ils devront réduire leurs heures de travail. Tali prend les recommandations au sérieux, mais Liran continue toujours de jongler avec un emploi du temps surchargé, s’occupant de son dernier projet immobilier, prenant constamment des appels sur son oreillette, ce qui provoque des tensions avec Tali.

Un extrait du film « The Art of Waiting », réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l’aimable autorisation de Tadmor)

Les familles du couple ajoutent aux tensions. Le père de Liran, Moshe, est heureux de partager à la fois les légumes de son jardin et des commentaires non sollicités sur ses perspectives d’avoir un petit-enfant. La mère de Liran, Nurit, essaie de s’identifier à Tali. Lorsque la maison de Moshe et Nurit à Sderot est détruite par une roquette en provenance de Gaza, ils emménagent avec le couple, emmenant avec eux le frère gay de Liran, Dudu, et la grand-mère. Le réalisateur explique que les parents de Liran craignent que Dudu n’ait pas d’enfants, bien qu’il exprime le souhait de devenir père. Toute la pression des parents retombe néanmoins sur Liran. Ces attentes, associées à l’exiguïté soudaine du logement de Liran et de Tali, provoque un éloignement, reflétant ce que le cinéaste décrit comme une perspective israélienne pour les couples qui souhaitent avoir des enfants.

« Ici, la pression est très forte », estime Erez Tadmor. Selon lui, en Israël, « beaucoup de gens sont issus de la Shoah. Ils voulaient être une grande famille. C’est comme le baby boom en Amérique dans les années 50, 60, beaucoup de gens en Amérique voulaient des enfants ». Il a dit que cela a été le cas en Israël « tout le temps, depuis le début de l’État ».

Une image du film « The Art of Waiting », réalisé par Erez Tadmor et mettant en vedette Nelly Tagar et Roy Assaf. (Avec l’aimable autorisation de Tadmor)

Le père de Tali, interprété par Rami Heuberger, incarne un point de vue contrastant, notamment quand il dit : « Ne faites pas de traitement, ce n’est pas bon pour vous », commente Erez Tadmor. Il a perdu sa première femme – la mère de Tali – quand elle était jeune. Il s’est remarié et a eu beaucoup d’autres enfants. « Il n’a pas besoin de plus d’enfants », explique le réalisateur. « Il en a assez. Il a très peur que Tali soit dans la même situation que sa mère. »

Alors que Tali et Liran affrontent leurs familles et eux-mêmes, ils prennent des décisions importantes sur leur identité et leurs souhaits, reflétant ainsi la trajectoire personnelle du réalisateur dans une période complexe.

« Après quelques années, après le traitement, j’y ai pensé très clairement et très ouvertement », confie ce dernier. « Maintenant, je peux rire du sujet et l’aimer. »

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