Israël en guerre - Jour 349

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Le Conseil de sécurité adopte une motion exhortant le Hamas à accepter l’offre israélienne

Le groupe terroriste palestinien a salué la résolution sans pour autant encore l'accepter ; Israël s’abstient d'exprimer publiquement son opposition à l'initiative

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L'ambassadrice américaine aux Nations unies Linda Thomas-Greenfield (au centre) votant lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, au siège de l'ONU,  à New York, le 10 juin 2024. (Crédit : Angela Weiss/AFP)
L'ambassadrice américaine aux Nations unies Linda Thomas-Greenfield (au centre) votant lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, au siège de l'ONU, à New York, le 10 juin 2024. (Crédit : Angela Weiss/AFP)

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi une résolution dirigée par les États-Unis qui exhorte les terroristes palestiniens du Hamas à accepter la dernière proposition d’Israël de libérer des otages en échange d’un cessez-le-feu, alors que Washington cherche à intensifier la pression mondiale sur le groupe terroriste palestinien afin de mettre fin à la guerre à Gaza.

Quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution, seule la Russie s’est abstenue.

Israël s’est prononcé contre la résolution la semaine dernière, s’opposant à certains des amendements apportés au texte.

Les États-Unis ont répondu à l’une de ces préoccupations en rejetant explicitement la création de zones tampons de sécurité israéliennes à Gaza. Cette décision semble avoir suffi à satisfaire Israël, dont le représentant à la réunion de lundi a évité de critiquer la résolution ou de la commenter directement.

« Aujourd’hui, nous avons voté pour la paix », a déclaré l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, à l’issue du vote.

« Le Hamas peut maintenant voir que la communauté internationale est unie », a-t-elle poursuivi.

« Unie derrière un accord qui sauvera des vies et aidera les civils palestiniens de Gaza à commencer à se reconstruire et à guérir. Unie derrière un accord qui permettra aux otages de retrouver leurs familles après huit mois de captivité. Unie derrière un accord qui conduira à un Israël plus sûr et ouvrira la possibilité de progrès supplémentaires, y compris le calme le long de la frontière nord d’Israël avec le Liban », a ajouté Thomas-Greenfield.

Bien que le Hamas n’ait pas encore accepté la dernière proposition, le groupe terroriste palestinien a publié une déclaration saluant l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU.

« Le mouvement [groupe terroriste palestinien] souhaite souligner qu’il est prêt à coopérer avec les médiateurs pour entamer des négociations indirectes sur la mise en œuvre de ces principes qui sont conformes aux exigences de notre peuple et de notre résistance », indique le communiqué du Hamas.

« Nous affirmons également la poursuite de nos efforts et de notre lutte […] pour obtenir [nos] droits nationaux, dont le plus important est de vaincre l’occupation et d’établir un État palestinien indépendant et pleinement souverain, avec Jérusalem pour capitale », ajoute le communiqué.

Les troupes de l’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza, sur une photo approuvée à la publication le 9 juin 2024. (Crédit : Armée israélienne)

L’ambassadeur Gilad Erdan était présent au début de la session, bien que la réponse israélienne au vote ait été prononcée par la diplomate de carrière Reut Shafir Ben Naftali, dans une tentative apparente de dépolitiser le discours en évitant qu’une personne nommée pour des raisons politiques ne le présente.

Ben Naftali n’a pas explicitement confirmé qu’Israël soutenait la dernière proposition, se faisant l’écho des remarques formulées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cours de la semaine écoulée.

« Dès les premiers jours qui ont suivi l’invasion du Hamas et le massacre brutal du 7 octobre, les objectifs d’Israël ont été très clairs : ramener tous nos otages à la maison et démanteler les capacités du Hamas. Israël est déterminé à atteindre ces objectifs : libérer tous les otages, détruire les capacités armées et administratives du Hamas et faire en sorte que Gaza ne constitue pas une menace pour Israël à l’avenir », a-t-elle affirmé.

Netanyahu a évité de faire des commentaires importants sur la proposition, qui n’a pas été entièrement rendue publique et qui est interprétée par certains comme autorisant le Hamas à rester à Gaza sous une forme ou une autre, étant donné que la proposition envisage un cessez-le-feu temporaire dans une première phase avec le groupe terroriste, qui deviendrait ensuite permanent dans sa deuxième phase.

La Douzième chaîne a indiqué lundi qu’elle avait obtenu la proposition israélienne et qu’elle comprenait un engagement à mettre fin à la guerre à Gaza avant même que tous les otages ne soient libérés.

Contrairement à ce qu’a affirmé Netanyahu, le document de quatre pages ne prévoit apparemment pas l’élimination du Hamas en tant que force dirigeante à Gaza et inclut un engagement israélien à mettre fin à la guerre avant même que tous les otages ne soient libérés, a rapporté la Douzième chaîne.

Immédiatement après la diffusion du document, le bureau de Netanyahu l’a qualifié de trompeur et a déclaré que l’affirmation selon laquelle Israël avait accepté de mettre fin à la guerre avant d’atteindre ses objectifs était « un mensonge total ».

« Nous ne nous engagerons pas dans des négociations vides de sens et sans fin »

L’ambassadeur permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, saluant la représentante des États-Unis auprès de l’ONU, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, alors qu’il arrive pour le début d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Moyen-Orient, comprenant la question palestinienne, au siège de l’ONU, à New York, le 10 juin 2024. (Crédit : Michael Santiago/Getty Images/AFP)

Expliquant la décision de Moscou de s’abstenir lors du vote de lundi, l’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vasily Nebenzya, a affirmé qu’il était demandé aux membres du Conseil d’approuver une proposition qu’ils n’avaient pas vue dans son intégralité. Selon lui, les membres ont été informés qu’Israël acceptait la proposition, alors que Netanyahu a insisté à maintes reprises sur le fait que la guerre se poursuivrait jusqu’à ce que le Hamas soit vaincu, ce qui implique que ce dernier est en désaccord avec la proposition présentée par le président Joe Biden.

Si le président américain a déclaré dans son discours que l’accord ne laisserait pas le Hamas à la tête de Gaza, il n’a pas expliqué comment le groupe terroriste serait écarté du pouvoir une fois le cessez-le-feu mis en place.

De nombreux détails de la proposition en trois phases révélés par Biden dans son discours ont été inclus dans la résolution du Conseil de sécurité.

La « clause 14 » de la proposition israélienne relative à la libération des otages a été ajoutée à l’une des versions finales de la résolution. Cette clause stipule que le cessez-le-feu de six semaines de la première phase peut être prolongé tant que les pourparlers entre les parties – visant à finaliser les termes de la deuxième phase – se déroulent pendant cette phase.

Bien que l’intégralité de la proposition israélienne n’ait pas été incluse dans la résolution, le texte « se félicite de la proposition de cessez-le-feu annoncée le 31 mai, qu’Israël a acceptée, appelle le Hamas à l’accepter également et exhorte les deux parties à en appliquer pleinement les termes, sans délai et sans condition ».

La résolution conduite par les États-Unis exprime également « un engagement inébranlable à réaliser la vision d’une solution négociée à deux États, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, et souligne à cet égard l’importance d’unifier la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne ».

Le cadre de deux États est rejeté par le gouvernement de Netanyahu, qui a également œuvré à l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne (AP), comparant l’organe directeur au Hamas.

De nombreux ambassadeurs qui se sont exprimés lors de la session de lundi ont salué l’opération de l’armée israélienne visant à libérer quatre otages au cours du week-end, mais ont également déploré les Palestiniens tués dans les échanges de tirs qui ont suivi.

Des Palestiniens observant les conséquences du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 8 juin 2024. (Crédit : Jehad Alshrafi/AP)

Abordant la question, Ben Naftali a souligné que les otages étaient détenus dans des maisons civiles gardées par des terroristes. « Ces soi-disant civils innocents n’ont pas seulement coopéré avec les terroristes, ils ont été complices de leurs crimes odieux. »

« Comme le monde l’a vu samedi, les soldats israéliens sacrifient leur vie pour ramener nos otages à la maison, tandis que le Hamas sacrifie intentionnellement des enfants gazaouis pour nous empêcher de sauver nos enfants. Israël regrette tout préjudice causé aux civils, mais il faut souligner que les Palestiniens qui coopèrent avec le Hamas et participent à ses crimes de guerre ne sont pas innocents », a-t-elle expliqué, exhortant la communauté internationale à demander des comptes au groupe terroriste palestinien du Hamas.

Elle a également averti « qu’Israël ne s’engagera pas dans des négociations vides de sens et sans fin, qui peuvent être exploitées par le Hamas comme un moyen de gagner du temps ».

S’exprimant après la session, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a salué la résolution, mais a affirmé qu’il incombait à Israël de la mettre en œuvre, même si le Hamas ne l’a pas encore acceptée. Il a également tenu à remercier les médiateurs qatari et égyptien, tout en omettant le troisième médiateur, les États-Unis.

Des stands de nourriture et de marchandises installés par des vendeurs près des ruines des bâtiments détruits, alors que les gens font leurs courses dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 7 juin 2024. (Crédit : Omar al-Qattaa/AFP)

Mansour a promis que les Palestiniens continueraient à « poursuivre la justice » contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ).

La motion approuvée lundi est la quatrième résolution relative à la guerre entre Israël et le Hamas adoptée par le Conseil de sécurité.

L’organe suprême des Nations unies a adopté en mars une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la libération inconditionnelle des otages. Les États-Unis se sont abstenus en raison de l’absence de condamnation du Hamas dans le texte. Les deux autres résolutions demandaient une augmentation de l’aide humanitaire à Gaza et des trêves temporaires dans les combats.

La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 252 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Suite au sauvetage de samedi, 116 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza, mais tous ne sont pas en vie. Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

Plus de 37 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

L’ONU indique que quelque 24 000 victimes ont été identifiées dans les hôpitaux à ce jour. Le reste du chiffre total est basé sur des « informations médiatiques » plus obscures du Hamas.

Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.

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