Le Hamas, qui a pris l’otage Itzik Elgarat pour un pilote, l’a torturé à mort
Dani Elgarat, qui avait été expulsé de la Knesset après avoir accusé Benjamin Netanyahu de financer le Hamas, révèle que sa famille a reçu des détails sur la mort de son frère

Le frère de l’otage israélien Itzik Elgarat, 68 ans, a révélé lundi que ce dernier est mort après avoir été torturé par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui le soupçonnait d’être pilote.
Dani Elgarat a déclaré lors d’une réunion tumultueuse de la commission de la Chambre de la Knesset que, la veille, des responsables des renseignements avaient fourni à la famille Elgarat plus de détails sur la mort d’Itzik.
Itzik se trouvait chez lui dans le kibboutz Nir Oz le matin du pogrom du 7 octobre 2023. Les terroristes ont tiré à travers la porte de son mamad– abri anti-atomique -, l’ont blessé et l’ont enlevé. Il faisait partie des 251 personnes prises en otage lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël et tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils.
Dani a expliqué que le Hamas pensait qu’Itzik était pilote parce qu’il avait un tatouage représentant un aigle sur le bras.
« Ils l’ont emmené pour l’interroger et il n’est jamais revenu », a-t-il déclaré.
Itzik a d’abord été détenu avec Edan Alexander, un soldat américano-israélien qui a récemment été relâché, dans ce qui a été considéré comme un geste de bonne volonté de la part du Hamas envers le président américain Donald Trump.

Dani a rapporté qu’Alexander, ne voyant pas Itzik revenir, avait demandé à ses geôliers du Hamas où il se trouvait, et qu’ils lui avaient répondu : « Il est parti. »
« Itzik est mort, il a été assassiné, il a eu une crise cardiaque pendant un interrogatoire sous la torture », a déclaré Dani, sans donner plus de détails.
Le corps d’Itzik a été restitué par le Hamas en février, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu qui a permis le retour en Israël de dizaines d’otages, morts ou vivants. Il a été enterré près de son domicile à Nir Oz. Lors des funérailles, Dani a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait « creusé sa tombe ».
La trêve a finalement pris fin et la guerre a repris.
Lors de la réunion de la commission de la Knesset, les gardes ont expulsé Dani de force après qu’il a hurlé que Netanyahu finançait le Hamas.
Depuis 2018 et jusqu’au 7 octobre, Israël avait autorisé l’entrée à Gaza, via ses points de passage, de valises contenant des millions de dollars en espèces provenant du Qatar, afin de maintenir un fragile cessez-le-feu avec les dirigeants du Hamas dans l’enclave.
Alors que Dani était expulsé de la salle, les députés ont crié qu’il s’agissait d’une provocation. Plus tôt, la commission de la Knesset avait assisté à l’expulsion du député Ofer Cassif (Hadash-Taal) au cours d’un débat animé qui s’était terminé par un vote visant à destituer le chef de l’alliance radicale Hadash-Taal, à majorité arabe, Ayman Odeh, pour une déclaration dans laquelle il semblait assimiler les otages israéliens détenus à Gaza à des prisonniers palestiniens détenus pour des raisons de sécurité.
Cassif a été expulsé à deux reprises de la salle après s’être disputé verbalement avec Itzik Bonzel, un père endeuillé qui a perdu son fils Amit lors des combats à Gaza.

Les familles des otages et des victimes du pogrom perpétré par le Hamas sont présentes en continu à la Knesset, assistant aux réunions des commissions où elles se heurtent fréquemment aux députés au sujet de leurs vives critiques à l’égard du gouvernement pour ses défaillances en matière de sécurité ayant conduit à l’assaut sanglant et barbare du 7 octobre, ainsi que pour son incapacité à conclure un accord visant à ramener tous les otages.
Les pourparlers menés sous médiation entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas n’ont jusqu’à présent pas permis de progresser vers un accord.
Netanyahu a souligné dimanche que la libération des otages est une priorité absolue.
« Tout d’abord, [nous devons] libérer les otages », a-t-il déclaré lors d’une visite dans un centre de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet dans le sud d’Israël.
« Bien sûr, nous devrons également résoudre la question de Gaza, vaincre le Hamas, mais je suis convaincu que nous parviendrons à accomplir ces deux tâches. »
Ses déclarations ont été interprétées comme donnant la priorité à un accord visant à obtenir la libération des 50 otages encore détenus à Gaza avant toute autre chose, alors qu’Israël subit une pression croissante de la part des États-Unis pour parvenir à un accord mettant fin à la guerre.
Lundi, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer devait rencontrer des responsables américains à Washington afin de s’aligner sur la position des États-Unis avant une nouvelle série de pourparlers indirects au Caire, ont déclaré au Times of Israel un diplomate et un responsable américain proche du dossier.