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Le Hezbollah est au bord de la faillite, mais Nasrallah croule sous l’argent (média)

L’implication militaire en Syrie et les sanctions américaines ont obligé le groupe à utiliser des projets illégaux pour obtenir de l’argent

Des combattants du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pendant les funérailles d'un membre du groupe mort aux combats en Syrie, dans le sud du Liban, à Kfar Hatta, le 18 mars 2017. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)
Des combattants du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pendant les funérailles d'un membre du groupe mort aux combats en Syrie, dans le sud du Liban, à Kfar Hatta, le 18 mars 2017. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Le Hezbollah, groupe terroriste libanais, serait au bord de la banqueroute en raison de ses dépenses importantes pour les combats en Syrie et de la pression de plus en plus forte des sanctions américaines sur ses revenus. Ses cadres continuent cependant à approvisionner leurs propres portefeuilles.

Selon un article publié vendredi dans le quotidien allemand Die Welt, les difficultés financières croissantes du Hezbollah ont entraîné le groupe à reposer de plus en plus sur plusieurs projets illégaux pour gagner de l’argent, notamment du blanchiment d’argent, du trafic de drogue et de la contrefaçon. Il détient aussi des exploitations immobilières importantes.

Malgré l’aide d’un milliard de dollars que le Hezbollah recevrait chaque année de l’Iran, selon les responsables israéliens, ce qui couvrirait près de 70 % du budget annuel du groupe terroriste, le prix de plus en plus important de son engagement militaire en Syrie et l’absence d’autres donateurs que Téhéran ont forcé le groupe à se résoudre à extorquer non seulement à ses « donateurs » dans le pays, mais aussi à des Libanais expatriés en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe et aux Etats-Unis, selon l’article.

Le chantage aurait fait des mécontents dans les rangs du groupe terroriste chiite et parmi ses partisans, puisque les Libanais chiites du pays ont été obligés de vendre leurs biens pour soutenir le Hezbollah et financer ses opérations.

Dans les régions du sud et de l’est du Liban qu’il contrôle, le Hezbollah a aussi commencé à collecter des taxes sur les produits qui passent la frontière syrienne en se substituant au gouvernement libanais, selon Die Welt.

Un membre du Hezbollah dans un champ proche de Niagara, à la frontière libano-israélienne, le 20 avril 2017. (Crédit : Joseph Eid/AFP)
Un membre du Hezbollah dans un champ proche de Niagara, à la frontière libano-israélienne, le 20 avril 2017. (Crédit : Joseph Eid/AFP)

Même si les combats en Syrie ont fortement asséché les finances du groupe, l’imposition de sanctions américaines l’année dernière sur les banques libanaises qui commercent avec le groupe terroriste auraient aussi pesé : les hommes d’affaires chiites du Liban sont de plus en plus réticents à travailler avec le Hezbollah par crainte des représailles américaines.

« Le Hezbollah a dû déployer un vaste réseau parce que la plupart des banques libanaises ne veulent pas travailler avec lui », avait déclaré à l’AFP en 2015 un expert du Congrès américain sur cette législation.

Malgré ses problèmes financiers, le Hezbollah n’a pas réduit ses importants programmes d’aide sociale, qu’il fournit à une grande partie de la communauté chiite libanaise, ni les paiements versés aux familles de ses combattants morts ou blessés, pour ne pas risquer de perdre le soutien de sa base.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d'une rare apparition publique, à Beyrouth, au Liban, le 3 novembre 2014. (Crédit : AFP/al-Manar)
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d’une rare apparition publique, à Beyrouth, au Liban, le 3 novembre 2014. (Crédit : AFP/al-Manar)

Die Welt a aussi indiqué que les membres de la direction du groupe terroriste ont utilisé les fonds du Hezbollah pour leur enrichissement personnel, malgré ses difficultés, et notamment le fils du chef de l’organisation, Hassan Nasrallah, qui aurait pris de l’argent pour financer une chaîne de cafés à Beyrouth.

De plus, Nasrallah lui-même posséderait quelque 250 millions de dollars, selon Die Welt.

L’année dernière, Nasrallah avait balayé les informations sur les difficultés économiques de son organisation, affirmant que l’argent continuait à affluer de Téhéran.

« Nous sommes ouverts sur le fait que le budget du Hezbollah, son revenu, ses dépenses, tout ce qu’il mange et boit, ses armes et ses roquettes, viennent de la République islamique d’Iran », avait-il dit en juin.

L’Iran a été crucial pour la mise en place du Hezbollah il y a trente ans, et a fourni un soutien financier et militaire à l’organisation.

« Tant que l’Iran a de l’argent, nous avons de l’argent… Tout comme nous recevons les roquettes que nous utilisons pour menacer Israël, nous recevons notre argent. Aucune loi ne nous empêchera de le recevoir », avait ajouté Nasrallah.

L’AFP a contribué à cet article.

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