Le meurtrier d’un entrepreneur immobilier en 2021 condamné à la perpétuité
La Cour conclut que Daniel Keidar, 66 ans, a planifié et organisé une "répétition générale" pour le meurtre d'Eldad Peri en raison des millions perdus ; l'homme devrait faire appel

Un homme reconnu coupable du meurtre du promoteur immobilier Eldad Peri en 2021, à la suite d’un investissement raté, a été condamné à la prison à vie ce lundi.
La Cour de Lod a également ordonné à Daniel Keidar, 66 ans, de verser 258 000 shekels à la famille de Peri. L’avocat de Keidar a déclaré qu’il était innocent et qu’il ferait appel devant la Cour suprême.
Dans leur verdict, les juges ont qualifié de « mensongère » l’affirmation de Keidar selon laquelle il n’était pas sur les lieux du meurtre et ont déclaré que le comportement de l’accusé lors de ses interrogatoires « n’est pas conforme au fait qu’il soit une personne respectueuse des lois et sans casier judiciaire, et est atypique pour une personne qui clame son innocence ».
Keidar a agi de manière « arrogante et condescendante » en refusant de répondre aux questions lors de son contre-interrogatoire, ont ajouté les juges.
Lors de son procès, il a été établi que Keidar s’était rendu treize fois dans le quartier de Peri au cours des sept mois précédant le meurtre et qu’il s’était rendu à de nombreuses reprises sur les lieux du crime, jusqu’à trois jours avant celui-ci. Keidar aurait également effectué une « répétition générale » du meurtre plusieurs jours avant qu’il ne se produise, arrivant à la synagogue où Peri a été assassiné presque à la même heure que celle à laquelle le crime a finalement été commis.
Il a éveillé les soupçons en ne révélant pas aux enquêteurs ses fréquentes visites dans le quartier de Peri et à la synagogue.

Au cours de son procès, Keidar a déclaré qu’il avait voulu mettre Peri face à ses responsabilités, mais il s’est avéré qu’il n’avait jamais contacté le promoteur.
Maariv a rapporté qu’avant que les juges ne rendent leur décision, la famille de Peri avait hurlé à Keidar qu’il devrait « mourir dans la douleur » en prison.
« Tu as assassiné un père de huit enfants », a déclaré un proche.
« Tu aurais pu le poursuivre en justice si tu avais des griefs, espèce d’ordure. »

Keidar a été reconnu coupable du meurtre en novembre. Il avait été arrêté le 7 novembre 2021 pour cet assassinat, survenu le 15 octobre de la même année. Selon l’acte d’accusation, Keidar, originaire de Rishon Lezion, a tiré sept fois à bout portant sur Peri dans le parking d’une synagogue de la ville voisine de Rehovot, où Peri assistait à l’office du matin.
Keidar aurait ensuite pris la fuite sur sa moto, dont il avait recouvert la plaque d’immatriculation avec du ruban adhésif noir.
Selon l’acte d’accusation, Keidar était furieux d’avoir perdu des millions de shekels sur l’un des projets de Peri.
En 2018, il avait investi quelque 2,2 millions de shekels dans l’achat de deux appartements dans l’un des projets de Peri à Lod. Le projet a ensuite échoué et, en septembre 2020, les créanciers de Peri ont demandé au tribunal de le déclarer insolvable, ainsi que sa société.
Dans le cadre d’un plan de réhabilitation ordonné par le tribunal, Keidar a été contraint de débourser 1,4 million de shekels supplémentaires pour les deux appartements qu’il avait accepté d’acheter.

Furieux, ce grand-père de six enfants, dont le casier judiciaire était vierge et qui détenait un permis de port d’arme, avait pris Peri en filature et étudié ses habitudes, selon l’acte d’accusation, ajoutant que la police avait obtenu des photos de Keidar en train de traquer Peri.
Au domicile de Keidar, les enquêteurs ont trouvé un pistolet que l’analyse médico-légale a permis d’associer à la fusillade, ainsi que la moto qui aurait servi de véhicule de fuite.
L’acte d’accusation fait état de la rhétorique colérique de Keidar dans un groupe de discussion regroupant des clients de Peri.
« Je suis choqué et j’ai encore du mal à digérer l’impudence et la stupidité… Environ 2,5 millions de shekels, soit 200 %, sont partis à l’eau », avait écrit Keidar.
« Quand allez-vous intérioriser le fait que parler ne sert à rien. Lorsque vous devez tirer, tirez, ne parlez pas », a-t-il également écrit dans le groupe, selon l’acte d’accusation.
Le compte Facebook de Keidar comportait également un message datant de 2019 dans lequel il avait mis en ligne une photo de lui tenant une arme à feu et une cible provenant d’un champ de tir, avec la légende suivante : « Ne vous ai-je pas déjà prévenu de ne pas me chercher des noises ? »