Le pape compare la guerre russe en Ukraine aux exterminations nazies
Le Souverain pontife a dit que « l’histoire se répétait », évoquant l’opération Reinhard, qui a conduit au massacre de près de 2 millions de Juifs en 1942-1943 en Pologne
Le pape François a comparé, mercredi, l’invasion russe en Ukraine aux massacres de masse, principalement de Juifs, commis par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Que le souvenir de ces atroces événements fasse naître en chacun des intentions et actions de paix », a déclaré le pape à l’occasion de son discours hebdomadaire au Vatican, après avoir rappelé la messe célébrée en mémoire des victimes de l’opération Reinhard, à l’Université catholique de Lublin, en Pologne.
François a qualifié cette opération « d’extermination », avant d’ajouter : « Et l’histoire se répète. Nous voyons aujourd’hui ce qui se passe en Ukraine. »
De sinistre mémoire, l’opération Reinhard a été menée par l’Allemagne nazie entre mars 1942 et novembre 1943 dans les camps de la mort de Treblinka, Belzec et Sobibor, tuant quelque 1,7 million de Juifs, la plupart polonais.
Le président Vladimir Poutine et ses alliés ont tout fait pour présenter la guerre russe en Ukraine comme une « opération militaire spéciale » destinée à « dénazifier » le pays, affirmant à tort que les autorités à Kiev s’apparentaient d’une manière ou d’une autre au nazisme.
Le président ukrainien Volodomyr Zelensky est d’ailleurs juif.
Depuis le début de la guerre, François dénonce régulièrement les effusions de sang, mais il s’est récemment montré plus critique envers la Russie.
Le mois dernier déjà, il avait comparé les souffrances endurées par l’Ukraine de 2022 au « terrible génocide » de l’Holodomor, cette famine, en 1932-1933, généralement imputée au dirigeant soviétique Josef Staline, qui a coûté la vie à des millions de personnes.
En octobre, contrairement à ses habitudes et à la pratique, le pape avait lancé un appel à Poutine pour « mettre un terme à … cette spirale de violence et de mort », lors d’un discours sur la place Saint-Pierre.
« Par ailleurs, affligé par l’immense souffrance du peuple ukrainien suite à cette agression, j’adresse un appel tout aussi confiant au président ukrainien pour qu’il soit ouvert à toute proposition sérieuse de paix », avait ajouté le Souverain pontife.