Le projet « Les Derniers » s’intéresse à l’antisémitisme après le 7 octobre
Sophia Aram, Tristane Banon et Abnouss Shalmani ont notamment témoigné des insultes et menaces qu’elles ont reçues après avoir témoigné de leur solidarité
Le projet « Les Derniers » de Sophie Nahum, qui donne la parole aux derniers témoins de la Shoah, a publié ce mois-ci de nouvelles vidéos. Celles-ci, qui entrent dans le cadre d’une nouvelle série, concernent l’antisémitisme dans la société française après le 7 octobre – si le phénomène était déjà préoccupant avant cette date, il a explosé après les attaques dans le sud d’Israël.
Dans une première vidéo, la comédienne Sophia Aram, l’écrivaine Tristane Banon et la journaliste Abnouss Shalmani, qui ont simplement exprimé leur solidarité aux Juifs face à cette vague d’antisémitisme et à Israël après le 7 octobre, témoignent des violentes insultes et menaces qu’elles ont reçus en retour.
« Aujourd’hui, toute personne qui a de l’empathie pour les Juifs et qui le déclare publiquement prend un risque majeur et reçoit des menaces de mort », a écrit Sophie Nahum en description de sa vidéo.
« C’est le cas de mes chères Tristane Banon, Abnouss Shalmani et Sophia Aram, les ambassadrices de mon projet, mes sœurs de combat et mes phares dans la nuit. Elles sont devenues ces derniers mois les idoles de nombreux autres Juifs, ce qui est en réalité très triste car cela raconte précisément combien les personnes non-juives qui se sont manifestées sont peu nombreuses. Cela raconte notre terrible isolement. Merci à elles d’exister et de prendre ce qui ne devrait pas être un risque, mais constituer notre minimum commun. »
Dans une deuxième vidéo, une enfant de 8 ans témoigne de l’antisémitisme qu’elle a subi à l’école de la part d’une autre élève, et du choc que cela a provoqué chez elle.
Une jeune femme a également raconté son agression antisémite survenue dans le métro.
« Dans les écoles, les lycées, les universités ou dans le métro, ‘sale juif’ est devenu banal et ce dès le plus jeune âge, et le plus inquiétant est le silence des autres autour », a écrit Sophie Nahum. « Il est temps de sévir. »
Les agressions antisémites ont explosé depuis le 7 octobre. 366 faits antisémites ont été enregistrés au premier trimestre de 2024, soit une hausse de 300 % sur un an, a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal le 7 mai.