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Le régent de Michigan U : Trump n’est pas la réponse à la crise anti-Israël dans les campus

Selon Jordan Acker, les manifestants qui l’ont harcelé le jour du scrutin sont marginaux ; il salue les efforts de Harris pour intégrer les américains juifs dans « sa coalition »

Jacob Magid

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Jordan Acker, régent de l'université du Michigan (à gauche), distribue des pizzas aux étudiants qui votent sur le campus le 5 novembre 2024. (Crédit : Autorisation)
Jordan Acker, régent de l'université du Michigan (à gauche), distribue des pizzas aux étudiants qui votent sur le campus le 5 novembre 2024. (Crédit : Autorisation)

MICHIGAN – Mardi, Jordan Acker, membre du conseil d’administration de l’Université du Michigan, s’est rendu sur le campus d’Ann Arbor pour distribuer des pizzas aux étudiants votants, comme il le fait habituellement lors des élections.

Cependant, cette année, il était accompagné d’un service de sécurité – une précaution imposée après des actes de vandalisme en juin contre les locaux de son cabinet d’avocats, pour lesquels la police enquête comme possible crime de haine.

Le conseil d’administration de l’université du Michigan a été la principale cible des étudiants anti-Israël qui ont tenté, sans y parvenir, de convaincre l’établissement à se désinvestir des entreprises et des institutions liées à Israël en raison de la guerre à Gaza.

Acker affirme avoir été personnellement visé en raison de son identité juive, soulignant que ses collègues non-juifs, bien que partageant les mêmes opinions, n’ont pas reçu le même traitement.

Mardi, dès son arrivée sur le campus, une poignée de manifestants anti-Israël l’a harcelé, l’accusant de « soutenir le génocide israélien » à Gaza et d’être responsable de la « persécution » de manifestants pro-palestiniens arrêtés pour intrusion et résistance à l’ordre lors de la dispersion d’un campement sur le campus.

Dans une vidéo publiée sur X par la coalition étudiante pro-palestinienne Tahrir de l’université du Michigan, on entend l’un des manifestants crier à Acker : « Vous utilisez votre pouvoir d’élu pour persécuter vos propres ennemis politiques ».

Le groupe a fini par rassembler une trentaine de manifestants obligeant la sécurité d’Acker à l’escorter rapidement jusqu’à son véhicule.

Malgré cela, Acker et ses collègues ont réussi à distribuer des tranches de pizza à un millier d’étudiants durant les quatre heures passées sur le campus.

Alors que la question de l’antisémitisme au sein des universités semble plus susceptible de mobiliser les électeurs républicains qui ont rappelé les promesses de l’ancien président Donald Trump d’expulser les manifestants anti-Israël, Acker a rejeté l’idée que le candidat républicain était plus apte à s’attaquer à ce problème.

S’adressant au Times of Israel tout au long de la journée électorale, il a expliqué sa décision de faire campagne pour la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris depuis plusieurs mois.

Acker admet qu’il y avait une certaine appréhension initiale parmi les électeurs juifs lorsque Harris a remplacé Joe Biden comme candidate démocrate en juillet. « Mais à ma grande surprise, elle a largement surpassé les attentes. »

Une participante portant un keffieh s’émeut en écoutant Rachel Goldberg et Jon Polin, parents de l’otage Hersh Goldberg-Polin, s’exprimer lors du troisième jour de la Convention nationale démocrate (DNC), au United Center de Chicago, dans l’Illinois, le 21 août 2024. (Crédit : Charly Triballeau/AFP)

Acker faisait référence à la convention nationale du parti démocrate en août, où les assistants de Harris ont réservé un temps de parole aux parents de l’otage à la double nationalité américaine et israélienne, Hersh Goldberg-Polin. « Cela a envoyé un message fort montrant que les Juifs américains font partie de la coalition qu’elle construit. »

Il a également souligné la décision du DNC de ne pas inclure un représentant du mouvement pro-palestinien « Uncommitted », qui prône un embargo sur les armes vendues à Israël et qui a mené un vote de protestation contre Biden lors des primaires.

Harris « a été constante dans son soutien au droit d’Israël à se défendre depuis le 7 octobre et le réaffirme partout où elle se rend », a-t-il ajouté.

« La communauté juive est revenue au Parti démocrate de manière inattendue », a-t-il ajouté.

S’exprimant dans un bureau de vote à Oak Park, dans la banlieue de Detroit, plus tôt mardi, Acker a également mis en garde contre les promesses de Trump de démanteler le ministère de l’Éducation, qui enquête sur les incidents d’antisémitisme sur les campus. « Ce serait désastreux pour les étudiants juifs. »

Bien que Harris ait condamné les manifestations harcelant les étudiants juifs, elle a également exprimé de la sympathie pour les militants pro-palestiniens, cherchant à éviter d’aliéner les progressistes frustrés par le soutien de l’administration Biden à Israël dans sa guerre contre le Hamas.

(COMBO) Cette combinaison d’images créée le 01 novembre 2024 montre
La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la présidence Kamala Harris (G) s’exprime lors d’un rassemblement de campagne au Reno Expo Center à Reno, Nevada, le 31 octobre 2024, et l’ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence en 2024 Donald Trump (D) arrive pour s’exprimer lors d’un rassemblement de campagne au Rocky Mount Event Center à Rocky Mount, Caroline du Nord, le 30 octobre 2024. – (Crédit : LOREN ELLIOTT et CHANDAN KHANNA / AFP)

« L’idée selon laquelle les démocrates font preuve de complaisance à l’égard des manifestants sur les campus est tout simplement fausse », a affirmé Acker.

Il a ajouté que la campagne de Harris avait veillé à ne rencontrer que des dirigeants de la communauté arabe et musulmane américaine favorables à la coexistence, et qu’elle avait cessé tout contact avec des personnalités plus controversées telles que l’éditeur du Arab American News, Osama Siblani, qui a fait l’éloge du Hamas et du Hezbollah et a rencontré des représentants de l’administration Biden en février dernier. Si le chef de campagne de Harris a rencontré Siblani en août, Acker a fait remarquer que cette rencontre avait eu lieu alors qu’elle était encore en train de prendre ses marques en tant que candidate et que de telles réunions avaient depuis lors cessé.

« Cela montre que la campagne s’est adaptée et sait désormais qui sont ses alliés », a ajouté Acker, qui a juxtaposé cette décision à celle prise par Trump fin 2022 de dîner avec le nationaliste blanc Nick Fuentes et le rappeur Kanye West, connus pour leurs discours antisémites et négationnistes.

Le régent de l’Université du Michigan s’est également insurgé contre les appels de Trump à expulser les manifestants anti-Israël vivant aux États-Unis avec des visas étudiants.

« Ce que Donald Trump doit comprendre, c’est qu’en Amérique, il y a un premier amendement, et qu’on a le droit de protester », a expliqué Acker. « Vous n’avez pas le droit de créer un climat d’insécurité sur le campus, mais expulser les personnes dont on n’apprécie pas les opinions est, honnêtement, très anti-américain. »

Tout en reconnaissant que les Démocrates ont initialement été pris de court par la vague d’antisémitisme dans les universités après le pogrom du 7 octobre, le parti a depuis ajusté son approche, a assuré Acker. Le parti a soutenu les présidents d’universités qui ont commencé à distinguer les militants pro-palestiniens des antisémites, a-t-il ajouté.

Des graffitis pro-palestiniens et anti-palestiniens à l’extérieur des bureaux du cabinet d’avocat Goodman Acker à Southfield, dans le Michigan, au nord de Détroit, le 3 juin 2024. (Crédit : AP Photo/Corey Williams)

« Il y a des groupes de leaders étudiants qui défendent les droits des Palestiniens et considèrent l’occupation comme inacceptable, et d’autres qui cherchent simplement à exclure les Juifs de la vie publique », a-t-il déclaré. « Il est essentiel de distinguer ces deux groupes et de rappeler qu’être pro-palestinien est acceptable, mais qu’il n’est pas acceptable de créer un malaise chez les Juifs, en particulier ceux exerçant des fonctions publiques. »

Acker a également insisté sur le fait que les étudiants qui le harcèlent représentent une minorité marginale et qu’ils ne doivent pas être confondus avec le Parti démocrate.

« Je m’engage à éloigner du parti tous ceux qui adoptent ce type de comportement, mais les manifestants qui me visent aujourd’hui ne sont pas des démocrates. Ils ne sont pas des électeurs de Kamala. Ce sont des électeurs de Jill Stein », a-t-il affirmé, en référence à la candidate d’extrême gauche.

Acker ajoute avoir tenté d’engager une conversation avec l’un des manifestants, mais il dit y avoir mis fin abruptement quand l’étudiant en question a qualifié de « propagande » les témoignages sur les violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre 2023.

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