Le seul abattoir d’oies casher d’Europe opte pour le poulet en raison du virus
Les abattoirs casher ad hoc, principalement en Pologne et dans d'autres parties de l'Europe centrale, représentent une part importante du total de la production en Europe

(JTA) – Un abattoir d’oies casher en Hongrie, spécialisé dans le foie gras, s’est tourné vers la production de viande de poulet pour pallier à une éventuelle pénurie de viande casher due au coronavirus.
À l’abattoir de Csengele, qui se trouve à environ 130 kilomètres au sud-est de Budapest, environ 10 000 poulets seront abattus chaque jour, a déclaré jeudi le rabbin Shlomo Koves, qui dirige la fédération juive hongroise EMIH, affiliée au Habad.
En tant qu’abattoir d’oies, l’institution de Csengele, Quality Poultry KFT, avait une capacité de seulement 2 400 animaux par jour lorsqu’elle a ouvert en 2017. C’est le seul abattoir d’oies casher en Europe, qui fournit du foie gras à la France, à Israël et au-delà.
Ce passage au poulet vise à pallier une possible pénurie croissante de viande casher en Europe, prévoit Shlomo Koves, du fait du coronavirus.
Les restrictions de voyage ont rendu impossible le déplacement des rabbins, des préparateurs de volaille et des inspecteurs de la casheroute à travers l’Europe. Cela signifie que de nombreux abattoirs casher qui opéraient sur une base ad hoc ne peuvent plus travailler.
Les abattoirs casher ad hoc, principalement en Pologne et dans d’autres parties de l’Europe centrale, représentent une part importante du total de la production en Europe.
En outre, des abattoirs casher d’Europe occidentale ont fermé temporairement – également parce que beaucoup de leurs employés sont des ressortissants étrangers venus d’autres pays d’Europe et sont retournés dans leur pays d’origine à cause du virus.
L’Angleterre et la France « nous fournissent des produits casher » pendant toute l’année, a déclaré M. Koves. « Maintenant, c’est à notre tour de nous occuper d’eux. »
Un technicien du marché casher en France contacté par le Times of Israël tempère néanmoins les propos du rabbin Shlomo Koves concernant une pénurie à venir dans l’Hexagone.
Selon le professionnel du secteur, une pénurie ne devrait pas avoir lieu, mais l’offre devrait plutôt être « réduite ». Il estime également que la raison au phénomène sera multi-factorielle, confirmant que les abattoirs peuvent être en manque d’effectifs, et ajoutant également que le transport routier international étant actuellement perturbé, les marchandises mettent davantage de temps à transiter.