Le total de l’aide à l’UNRWA suspendue s’élève à 267 M $, selon son chef
"On est dans une meilleure situation aujourd'hui qu'il y a trois mois", selon Philippe Lazzarini
Le montant total de l’aide à l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) gelé par les pays donateurs s’élève actuellement à 267 millions de dollars, a indiqué mardi son patron à la presse.
Au total, 450 millions de dollars avaient été suspendus, avait indiqué la semaine dernière le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Grâce au retour de certains donateurs, l’apport de nouveaux pays et le succès de levées de fonds privés, « on est dans une meilleure situation aujourd’hui qu’il y a trois mois », a-t-il déclaré à Genève où il a fait le point avec les États, avant de rencontrer les journalistes.
L’UNRWA, qui coordonne la quasi-totalité de l’aide à Gaza, est en crise depuis qu’Israël a accusé au moins douze de ses 13 000 employés de Gaza d’avoir participé à l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Cela a conduit plusieurs pays donateurs, dont les États-Unis, à suspendre tout financement à destination de l’agence, menaçant sa capacité à opérer dans l’enclave.
Plusieurs pays ont décidé de reprendre leur contribution, mais pas tous, a indiqué Lazzarini, indiquant que « 267 millions de dollars » restent gelés, dont la majeure partie dépend de la suspension de l’aide américaine.
Il a expliqué que « les États-Unis ont clairement indiqué qu’ils maintiendraient le gel de la suspension jusqu’en mars 2025, en raison de l’interdiction du Congrès », tandis que le Royaume-Uni et l’Autriche n’ont pas encore pris de décision. La décision de la Suisse est elle attendue prochainement.
Donateurs privés
Le patron de l’UNRWA a expliqué que de nouveaux pays, dont l’Algérie et l’Irak, avaient fait part de leurs intentions d’aider l’agence, qui a par ailleurs recueilli « plus de 115 millions de dollars en six mois » à travers des donateurs privés.
Lazzarini continue donc de penser que l’agence pourra tenir financièrement « jusque fin juin ».
« Si vous me demandez si vous êtes confiant ou non pour juillet, je dirais qu’au cours des quatre dernières années, j’ai rarement eu plus de visibilité au-delà de deux ou trois mois », a-t-il répondu.
Le 26 avril, l’ONU a indiqué que son Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a « enquêté sur 19 membres du personnel de l’UNRWA », les douze premiers accusés par Israël en janvier et dont les contrats ont été « résiliés » ainsi que sept autres ayant été signalés par la suite.
« Sur les 19, une personne a été complètement blanchie et réintégrée », a indiqué Lazzarini mardi, ajoutant que « l’enquête est actuellement suspendue pour quatre autres personnes » en raison du manque d’informations.
La semaine dernière, un rapport d’un groupe indépendant dirigé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna concluait que si l’UNRWA manquait de « neutralité » dans la bande de Gaza, Israël n’avait pas encore fourni la « preuve » de prétendus liens de certains éléments avec des « organisations terroristes » comme le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Lazzarini a expliqué mardi que ses collègues sur le terrain font état d’un « traumatisme constant parmi la population », et que les convois de l’UNRWA qui souhaitent aller du sud au nord de Gaza sont « systématiquement refusés ».