L’ONU met fin à l’enquête sur un employé de l’UNRWA et suspend 4 autres enquêtes, faute de preuves
Les enquêtes se poursuivent sur 14 autres employés de l'agence onusienne au cœur de la controverse qui sont soupçonnés par Israël d'être liés au Hamas
Les enquêteurs des Nations unies examinant les accusations israéliennes contre 19 employés de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour leur participation présumée à l’assaut barbare du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre ont classé un dossier en raison du manque de preuves d’Israël et en ont suspendu quatre autres, a déclaré vendredi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Il a ajouté que l’enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) se poursuivait sur les autres cas.
Après une première série de 12 cas soulevés par le gouvernement israélien à la fin du mois de janvier, sept autres cas ont été portés à l’attention des Nations unies en mars et en avril, a indiqué Dujarric.
Dans le cas clos, Dujarric a déclaré « qu’aucune preuve n’a été fournie par Israël pour étayer les allégations contre le membre du personnel » et que l’ONU « étudie les mesures administratives correctives à prendre dans le cas de cette personne ».
Il a indiqué que quatre cas ont été suspendus « car les informations fournies par Israël ne sont pas suffisantes pour que le BSCI procède à une enquête ». Il a ajouté que l’UNRWA étudiait les mesures administratives à prendre.
L’agence onusienne fournit des services d’éducation, de santé et d’aide à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Le secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que l’UNRWA était « l’épine dorsale de toute la réponse humanitaire à Gaza » et s’est engagé à agir immédiatement sur toute nouvelle information d’Israël liée à « l’infiltration du Hamas » parmi ses employés.
Les accusations ont été rendues publiques en janvier lorsque l’agence onusienne, qui emploie quelque 13 000 personnes à Gaza, a annoncé qu’elle avait licencié certains membres de son personnel et qu’elle avait été informée par Israël. Sur les douze personnes accusées par Israël, l’UNRWA en a licencié dix et a déclaré que les deux autres étaient décédées. Les circonstances de leur décès n’ont pas été précisées.
Le BSCI a immédiatement entamé son enquête sur les accusations portées contre les douze membres du personnel, et les Nations unies ont nommé séparément l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en février, pour diriger un examen de la capacité de l’UNRWA à garantir la neutralité et à répondre aux allégations de terrorisme.
Les conclusions de Colonna ont été publiées lundi et indiquent que l’UNRWA a « une approche plus développée » de la neutralité que d’autres groupes similaires de l’ONU ou d’aide. « Malgré ce cadre solide, des problèmes liés à la neutralité persistent », indique le rapport.
Israël affirme qu’environ 10 % du personnel de l’UNRWA à Gaza a des liens avec le terrorisme et que les établissements d’enseignement sous les auspices de l’organisation incitent systématiquement à la haine d’Israël et glorifient le terrorisme.
Les allégations d’Israël à l’encontre du personnel de l’UNRWA ont conduit seize États à interrompre ou à suspendre le financement de 450 millions de dollars à l’UNRWA.
L’UNRWA a indiqué que la plupart de ces pays avaient repris leur financement, mais que les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Autriche et la Lituanie ne l’avaient pas encore fait. Un porte-parole de l’ONU a déclaré que l’UNRWA disposait de suffisamment de fonds pour financer ses opérations jusqu’en juin.
Après que les États-Unis, principal donateur de l’UNRWA avec 300 à 400 millions de dollars par an, ont interrompu leur financement, le Congrès américain a suspendu ses contributions au moins jusqu’en mars 2025.
Par ailleurs, le gouvernement néerlandais a déclaré vendredi qu’il envisagerait de reprendre le financement de l’UNRWA si l’agence mettait en œuvre les recommandations visant à renforcer sa neutralité.
Le gouvernement néerlandais a déclaré qu’il avait déjà versé sa contribution annuelle à l’UNRWA en janvier, avant que les accusations portées contre l’agence onusienne ne soient révélées. Il fait partie des pays européens qui ont interrompu le financement de l’agence après les accusations. Il a déclaré qu’il ne prévoyait pas de dons supplémentaires dans un avenir proche, mais qu’il considérerait l’UNRWA comme un partenaire potentiel si des demandes d’aide lui étaient adressées.