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Les chiffres prouveraient que les restrictions freinent la propagation du virus

Si la tendance se poursuit, "cela signifie que nous avons réussi", selon un expert, mais pour le ministère de la Santé, le COVID-19 pourrait encore faire des milliers de victimes

Des spécialistes effectuent un test de diagnostic du coronavirus dans un laboratoire de l'hôpital Rambam à Haïfa, le 30 mars 2020. (Yossi Aloni/ Flash90)
Des spécialistes effectuent un test de diagnostic du coronavirus dans un laboratoire de l'hôpital Rambam à Haïfa, le 30 mars 2020. (Yossi Aloni/ Flash90)

Cinq jours après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’une « amélioration immédiate » des taux d’infection au coronavirus était nécessaire pour éviter un confinement total, les chiffres indiquent qu’une telle amélioration pourrait se produire, ont fait savoir des experts lundi, le virus semblant se propager plus lentement.

Lorsque M. Netanyahu s’est exprimé mercredi dernier, les cas de coronavirus avaient augmenté de 121 % par rapport aux trois jours précédents. Cette période de croissance rapide a été précédée de six jours de hausse s’élevant à 259 %.

En revanche, sur une période de trois jours jusqu’à dimanche soir, où le nombre de cas confirmés s’élevait à 4 247, on a constaté une augmentation de 58 %, avec 100 cas supplémentaires au moment de la rédaction du présent article lundi. Et compte tenu de la longue période d’incubation du virus, il semble que ces chiffres soient le reflet de mesures relativement laxistes mises en place il y a dix jours, avant l’instauration de nombreuses restrictions de mouvement ou de rassemblement.

Les dirigeants et les responsables de santé israéliens ont été alarmés par la perspective de voir le nombre de personnes contaminées doubler tous les trois jours, comme cela a été le cas en Italie. C’est exactement ce qui s’est passé lorsque Netanyahu s’est adressé à la nation mercredi, peu après que les nouvelles restrictions qui obligent la plupart des citoyens à rester à moins de 100 mètres de leur domicile ont été mises en place. Les cas sont passés de 1 071 à 2 369 depuis trois jours.

« Je vous dis déjà que si nous ne constatons pas une amélioration immédiate de la tendance, il n’y aura pas d’autre alternative que d’imposer un confinement total à l’intérieur du pays, sauf pour les besoins essentiels tels que la nourriture et les médicaments », a expliqué M. Netanyahu.

Il a lancé une mise en garde sévère : « Si vous ne vous mobilisez pas pour vous protéger et protéger vos familles, nous allons assister à une catastrophe. Je n’ai pas d’autre façon de le dire ».

Un juif orthodoxe portant un masque facial comme mesure préventive contre le coronavirus prépare des matzot pour Pessah à l’usine Matzot Aviv à Bnei Brak, le 30 mars 2020. (Tomer Neuberg/Flash90)

Près de cinq jours se sont écoulés depuis ses commentaires, et selon les chiffres de lundi matin, le nombre de cas confirmés n’a pas encore doublé, mais a plutôt augmenté de 83 %.

Avec un doublement en trois jours, on aurait pu s’attendre à ce que le nombre de cas lundi approche les 8 000. Au lieu de cela, moins de 5 000 ont été confirmés jusqu’à présent.

« C’est la raison pour laquelle il faut faire preuve d’un optimisme prudent », a commenté Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université Bar-Ilan, au Times of Israel, au sujet de ces dernières tendances.

Cyrille Cohen. (Autorisation)

Ce n’est pas seulement le nombre de personnes contaminées qui donne de l’espoir, a déclaré M. Cohen, mais aussi la proportion de personnes qui sont dans un état grave ou décédées – 80 et 16, respectivement, toujours au moment de la publication de cet article lundi soir. Lorsque le nombre de personnes infectées en Italie était similaire au nombre actuel en Israël, plus de 150 Italiens étaient morts.

Selon M. Cohen, le décompte actuel du nombre d’Israéliens infectés suggère qu’en suivant les restrictions et en restant la plupart du temps à la maison, la nation lutte contre la pandémie. « C’est très probablement dû au confinement et aux mesures qui ont été prises », estime-t-il. « A partir du moment où vous supprimez les liens sociaux, on peut s’attendre à un ralentissement des cas ».

Ce ralentissement apparent s’est produit alors même qu’Israël a intensifié les tests pour atteindre quelque 5 000 contrôles par jour, selon les chiffres officiels.

Le spécialiste en immunothérapie a indiqué que s’il hésitait à discerner une tendance dans les chiffres sur un ou deux jours seulement, les cinq jours écoulés depuis le 25 mars semblent donner une image claire – et qui est appuyée par une grande quantité de tests.

« C’est un bon signe, et je suppose qu’il est lié aux mesures qui ont été mises en œuvre », a déclaré l’expert en santé publique Manfred Green. « Si cela continue, cela signifie que nous sommes réellement en train de réussir ».

Des policiers dans une synagogue du quartier juif ultra-orthodoxe de Mea Shearim en train de procéder à la dispersion de rassemblements publics suite aux décisions du gouvernement, dans le but de contenir la propagation du coronavirus. Le 30 mars 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

M. Cohen a souligné que les statistiques ne reflètent pas l’impact des restrictions introduites la semaine dernière. « Il faut tenir compte du fait que la période d’incubation du coronavirus est de 7 à 14 jours, ce qui signifie que l’impact des mesures plus drastiques n’est pas encore visible », a-t-il souligné.

Il pense que ces statistiques confirment l’efficacité des mesures, et une mise en œuvre rapide a placé le pays dans une position forte par rapport à des pays comme la Grande-Bretagne, mais il a rappelé que les choses pourraient facilement prendre une mauvaise tournure si la population devient complaisante. « Nous pourrions avoir de mauvaises surprises dans deux semaines si les gens ne respectent pas les directives », a-t-il mis en garde.

Face à cet optimisme prudent, le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman-Tov, a estimé lundi dernier qu’Israël pourrait enregistrer des milliers de morts. « J’aimerais que vous reveniez sur cette affaire dans quelques semaines et que vous vous moquiez de moi, mais je ne nous vois pas mettre fin à cette épreuve sans qu’il y ait de nombreuses victimes », a-t-il déclaré. « Malheureusement, je pense toujours que la réalité à laquelle nous devrons faire face sera celle de milliers de morts ».

Le marché de Mahane Yehuda, vide, à Jérusalem, le 29 mars 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

M. Green, directeur du Centre israélien de contrôle des maladies et du programme international de master en santé publique de l’université de Haïfa, a indiqué qu’Israël devrait viser le type de contrôle atteint par la Corée du Sud, qui a connu une courbe prononcée fin février, mais qui n’a enregistré qu’une augmentation de 28 % au cours des 20 derniers jours.

« Les chiffres pour Israël ne sont ni bons ni mauvais », estime-t-il. « Ils sont quelque part au milieu. Tout le monde regarde la Corée du Sud qui semblait être sur une trajectoire comme celle de l’Italie. Nous espérons y arriver, mais nous n’y sommes pas encore ».

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