Les évacués de la guerre contre le Hamas incités à rester avec leurs proches
Alors que les hôtels proposés par l'État sont bondés, un nouveau plan offrira une allocation aux évacués des zones frontalières de Gaza et du Liban qui renonceront aux logements fournis par le gouvernement

Les résidents qui ont évacué le nord et le sud d’Israël et qui renonceront aux logements fournis par le gouvernement seront éligibles à une allocation quotidienne de 200 shekels, selon un nouveau plan d’indemnisation qui est actuellement mis au point par le ministère des Finances.
Le plan, que le Trésor fait avancer dans le cadre de l’évacuation d’environ 200 000 personnes résidant dans la périphérie de Gaza et à la frontière libanaise, a pour objectif d’aider les évacués à trouver des alternatives aux hôtels et aux chambres d’hôtes financées par le gouvernement qui sont déjà presque au maximum de leurs capacités, a fait savoir Globes dans la journée de dimanche.
Les Israéliens reconnus comme évacués par l’Autorité d’urgence nationale, au sein du ministère de la Défense, entrent dans trois catégories : les habitants vivant dans un périmètre de cinq kilomètres de la frontière avec le Liban ; les habitants vivant dans un périmètre de quatre kilomètres avec la frontière de Gaza, et les habitants vivant dans un périmètre de quatre à sept kilomètres de la frontière avec l’enclave côtière. Sderot, dont des quartiers relèvent de la deuxième et de la troisième catégorie, appartient à la troisième.
Les Israéliens relevant des deux premières catégories – elles concernent à elles deux environ 79 000 personnes – sont éligibles à un logement mis à disposition par le gouvernement. Toutefois, s’ils font le choix de ne pas y avoir recours, ils pourront, selon le nouveau plan, toucher plus tard des indemnités pour chaque journée passée hors d’un hébergement gouvernemental. Le plan vise à inciter les personnes qui ont de la famille ou une résidence hors de la zone de danger à recourir à elles, libérant donc des logements pour des civils qui, de leur côté, n’ont pas les mêmes choix.
De nombreux évacués restent actuellement auprès de proches, dans le centre du pays, ou aux côtés de familles qui se sont portées volontaires pour les accueillir.
Tandis que les deux premières catégories peuvent prétendre à un logement pendant une durée illimitée, les Israéliens qui relèvent de la troisième ne pourront bénéficier d’un hébergement que jusqu’au 2 novembre.
Si un évacué se réfugie dans un hôtel, il sera indemnisé à hauteur de 320 shekels maximum par nuit, a commenté Yoram Lardo, chef de l’Autorité d’urgence nationale, auprès de Calcalist.
Les évacuations ont coûté au Trésor, jusqu’à présent, 400 millions de shekels, selon Calcalist.
Elles avaient commencé le 7 octobre, quand des terroristes du Hamas avaient lancé un raid transfrontalier meurtrier, tuant environ 1 400 personnes – des civils en majorité – au cours d’un massacre brutal qui s’était déroulé sous un barrage de roquettes, des tirs qui n’ont pas cessé depuis. 224 personnes avaient été enlevées. Le Hezbollah avait alors commencé à tirer des roquettes et des missiles antichars en direction d’Israël depuis le Liban, entraînant des affrontements sur la frontière nord de l’État juif.
Les municipalités évacuées ne sont pas les seules à avoir été touchées de manière significative par les terroristes lors des hostilités. Des hommes armés du Hamas avaient abattu des dizaines de personnes à Ofakim, le 7 octobre, et la ville a depuis été prise pour cible par des milliers de roquettes – cela a aussi été le cas de Netivot et d’Ashkelon. L’État n’a toutefois pas proposé d’aider à reloger ailleurs un nombre significatif de civils qui vivent dans ces localités.
Netivot et Ofakim se trouvent respectivement à 12 et à 22 kilomètres de la bande de Gaza – et se trouvent donc en-dehors des périmètres d’évacuation. Ashkelon est plus proche mais ses quartiers résidentiels dépassent légèrement la limite des sept kilomètres.
De multiples hôtels, municipalités et des citoyens ont invité les résidents d’Ofakim et de Netivot à rester chez eux gratuitement ou à des prix réduits. Toutefois, il a été demandé depuis à ces évacués de quitter les structures où ils sont installés pour laisser la place aux Israéliens vivant dans des communautés plus proches de la frontière.
Itzik Krispel, chef du développement financier dans la municipalité d’Ofakim, a dit à The Marker, dimanche, que la ville n’avait pas l’intention d’exercer des pressions sur le gouvernement pour obtenir des fonds supplémentaires pour accueillir les résidents d’Ofakim – à l’exception peut-être de ceux qui ont besoin d’une aide psychologique suite au traumatisme infligé par le carnage du 7 octobre.
De nombreux habitants d’Ofakim ont fait savoir qu’ils n’évacueraient pas, par principe. « Nous nous sommes installés ici il y a sept ans », a déclaré au Times of Israel Daniel Saban, 33 ans, dans la journée de lundi. « Nous sommes restés à l’intérieur pendant quatre jours après l’attaque. Maintenant, le moment est venu de recommencer à vivre. Ce n’est pas le moment de fuir ».