Les Juifs de Buenos Aires rendent massivement hommage à la famille Bibas
Près de 15 000 personnes sont descendues dans la rue pour rendre hommage aux ressortissants israélo-argentins tués ou pris en otage par le Hamas, et pour remercier le président Milei de son soutien à Israël

BUENOS AIRES, Argentine — Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi, à Buenos Aires, pour rendre hommage à Shiri, Kfir et Ariel Bibas, et à toutes les autres victimes du pogrom mené par le Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que pour demander la libération des derniers otages encore aux mains du groupe terroriste à Gaza.
Pas moins de 15 000 personnes ont pris part à cette manifestation, en agitant des drapeaux israéliens et des mouchoirs orange – en hommage aux enfants roux de la famille Bibas – lors d’un événement qui a été empreint d’émotion, de tristesse et de souvenir.
Les membres de la famille Bibas, des ressortissants argentins, israéliens et allemands, se sont mués en symboles de la lutte pour la libération des otages de la bande de Gaza. Âgés respectivement de 4 ans et de 9 mois, Ariel et Kfir Bibas étaient les plus jeunes otages de Gaza. Leur corps sans vie et celui de leur mère Shiri, qui avait 32 ans au moment de son enlèvement, ont été rapatriés en Israël la semaine dernière, mettant fin aux derniers espoirs d’une issue heureuse.
Ils faisaient partie des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, lorsque des milliers d’hommes armés du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes, presque exclusivement des civils.
Sur les otages encore séquestrés dans la bande de Gaza se trouvent quatre ressortissants argentins.
La manifestation de Buenos Aires a été l’oeuvre du Centre communautaire juif AMIA, de la DAIA – organisation-mère de la communauté juive d’Argentine de l’Organisation sioniste argentine – et du Forum des familles d’otages et de disparus.

La manifestation a commencé par un allumage de bougies par des Argentins membres des familles d’otages ou de victimes des atrocités du Hamas, une cérémonie qui a été marquée par l’émotion. Un proche d’otage, bouleversé, a alors fondu en larmes, plaidant en faveur du retour de son être cher. Même sans micro, ses cris pétris d’angoisse ont transpercé la foule.
L’ambassadeur d’Israël en Argentine, Eyal Sela, a pris la parole pour dire que le groupe terroriste du Hamas était responsable de la mort des enfants Bibas et de leur mère, et il a reproché au Hamas la manière atrocement cynique dont il a renvoyé les dépouilles de ses victimes en Israël.

« La façon dont les corps sans vie d’Ariel et de Kfir ont été restitués et ce qu’ils ont fait des restes de Shiri est d’un macabre et d’une méchanceté qui trouvent peu d’équivalents de par le monde. Le nazisme a été le mal du siècle dernier, l’islam radical est celui de ce siècle […] Ici, tous ensemble, nous exigeons la libération de tous les otages – les vivants doivent retrouver leurs proches, les morts doivent être enterrés », a déclaré Sela.
Le Hamas a fait défiler les cercueils lors d’une cérémonie organisée à des fins de propagande. Il s’est ultérieurement avéré que le groupe terroriste avait renvoyé le corps sans vie d’une femme gazaouie non-identifiée à la place de celui de Shiri Bibas.
Ce n’est qu’après les menaces d’Israël que le corps de Shiri a enfin été rendu. Selon les rapports médico-légaux, les Bibas ont été tués par leurs ravisseurs à mains nues et non lors d’une frappe aérienne de Tsahal, comme l’avait prétendu le Hamas.
Le mari de Shiri, Yarden, pris en otage séparément, a été libéré vivant dans le cadre de l’actuel accord.

L’ambassadeur a également remercié le président argentin Javier Milei et son gouvernement pour « la solidarité dont ils ont fait preuve ainsi que pour le décret instaurant deux jours de deuil national ».
Alors que l’événement touchait à sa fin, la foule a agité les mouchoirs qui ont coloré la rue en orange.
Le coucher de soleil, d’un bel orange lumineux, dans le ciel, a semblé amplifier le message dénonçant la terreur qui a été transmis lors de la cérémonie alors que les personnes présentes rendaient un dernier hommage aux victimes assassinées et plaidaient en faveur de la libération immédiate des derniers captifs.