Israël en guerre - Jour 431

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Les 4 ex-otages étaient détenus par des familles que l’on savait liées au Hamas – WSJ

Les habitants de Nuseirat ont dit au Wall Street Journal avoir été surpris d'apprendre la présence de quatre Israéliens ; certains sont "furieux" que le Hamas les ait mis en danger

Des enfants palestiniens joaent sur le site d'un bâtiment détruit, où des otages israéliens étaient détenus avant d’être secourus lors d'une opération militaire israélienne, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 juin 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)
Des enfants palestiniens joaent sur le site d'un bâtiment détruit, où des otages israéliens étaient détenus avant d’être secourus lors d'une opération militaire israélienne, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 juin 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Selon un récent article, les ex-otages secourus dans la bande de Gaza lors de l’opération israélienne de la semaine passée étaient détenus par deux familles ayant des liens notoires avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.

L’armée israélienne a indiqué la semaine dernière que trois otages sur les quatre secourus par les forces spéciales, dans le centre de la bande de Gaza, le 8 juin étaient détenus au domicile d’Abdallah al-Jamal, journaliste palestinien affilié au Hamas. La quatrième otage était détenue dans un bâtiment situé à 200 mètres de là.

Selon le Wall Street Journal, il était « de notoriété publique à Nuseirat » que la famille al-Jamal avait des liens étroits avec le groupe terroriste, mais que « peu de gens dans la zone densément peuplée du centre de Gaza savaient ce qui se tramait dans une petite pièce sombre de l’appartement de la famille ».

Par le passé, al-Jamal a été porte-parole du ministère du Travail dirigé par le Hamas à Gaza et collaborateur de différents organes de presse.

Depuis le début de la guerre à Gaza, plusieurs articles d’al-Jamal ont été publiés par le Palestine Chronicle, alors même que les désormais ex-otages Almog Meïr Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv étaient séquestrés sous son toit. Dans un article publié quelques jours avant la prise d’otages et intitulé « Ma maison sera toujours ouverte », al-Jamal affirmait qu’il était prêt à accueillir les personnes déplacées par la guerre dans d’autres zones de Gaza.

Al-Jamal a ouvertement soutenu le Hamas. Le 7 octobre, jour où le groupe terroriste a mené une attaque transfrontalière sadique et barbare, al-Jamal avait écrit sur Facebook : « Louange à Dieu […] Ô Dieu, guide-nous […] Ô Dieu, guide-nous […] Ô Dieu, guide-nous […] Ô Dieu, accorde-nous la victoire que tu nous as promise », indique l’article du Wall Street Journal.

Les otages israéliens secourus des geôles du Hamas par l’armée israélienne, le 8 juin 2024. De gauche à droite : Shlomi Ziv, Andrey Kozlov, Almog Meir Jan, et Noa Argamani. (Crédit : Armée israélienne/Avshalom Sassoni/Flash90/Autorisation)

Le 7 octobre au petit matin, quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 251 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Al-Jamal a été tué lors de l’opération de sauvetage des otages, en même temps que sa femme Fatma et son père, Ahmad al-Jamal. Les voisins ont déclaré au Wall Street Journal que leurs enfants avaient, eux, survécu.

Selon cette même source, le frère d’Ahmad, qui serait député du Hamas au conseil législatif de Gaza, était médecin dans la région et imam dans une mosquée locale, le genre d’institution clé contrôlée par le groupe terroriste. Pendant les mois où les otages ont été détenus dans la maison, il a continué à soigner des patients dans le camp de Nuseirat et dans son dispensaire privé, ont rapporté des habitants.

Un voisin a déclaré au Wall Street Journal qu’Ahmad al-Jamal avait poursuivi ses activités comme d’habitude pendant la guerre, bien que son fils Abdullah n’ait pratiquement pas été vu.

Les otages Almog Meïr Jan et Andrey Kozlov secourus par les forces de l’unité Yamam, à Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 8 juin 2024. (Crédit : Police israélienne)

Ali Bkhit, consultant en réseaux sociaux, a déclaré au journal que le père « était quelqu’un de gentil ; il avait toujours le sourire ».

Toujours dans les colonnes du Wall Street Journal, on lit que des voisins se sont dits surpris que les al-Jamal aient pu séquestrer des otages chez eux, dans ce quartier si densément peuplé, tandis que d’autres ont déclaré qu’ils étaient « furieux » que le Hamas les ait mis en danger en détenant les captifs chez eux plutôt que dans le vaste réseau de tunnels du groupe terroriste sous la bande de Gaza. Les rues étroites de la zone impliquent qu’une opération militaire ne manquerait pas de faire de nombreuses victimes, ont fait remarquer les habitants.

« Le Hamas devrait nous donner une carte des zones dans lesquelles nous pouvons être en sécurité. Si nous avions su qu’il y avait des otages dans le quartier, nous serions allés ailleurs », a confié au Wall Street Journal Mustafa Muhammad, 36 ans, qui a quitté Gaza pour se réfugier à Nuseirat.

Certains habitants ont déclaré que le Hamas aurait dû libérer les otages dans le cadre d’un accord visant à mettre fin à la guerre, dans un contexte de frustration croissante due au fait que les combats font toujours rage, plus de huit mois après l’assaut du 7 octobre. D’autres se sont étonnés que la famille ait pu garder secrète la présence des otages dans un quartier aussi dense, où même les bruits les plus anodins traversent facilement les murs fins des immeubles.

La quatrième otage, Noa Argamani, a été secourue et extraite d’un bâtiment voisin lors de la même opération.

Selon le Wall Street Journal, Noa était détenue à proximité par la famille Abu Nar, elle aussi liée au Hamas, même si de moindre importance.

La semaine dernière, le journal avait rapporté que les otages secourus avaient subi des violences physiques et psychologiques répétées pendant les huit mois de leur captivité à Gaza.

Les punitions infligées aux otages qui ne respectaient pas les ordres stricts de leurs ravisseurs consistaient notamment à les enfermer dans la salle de bains et à les enfouir sous des couvertures par une chaleur intense, selon l’article. Les geôliers ont également infligé des sévices psychologiques aux otages, les menaçant à maintes reprises de les tuer et leur disant que personne ne viendrait les secourir et que personne ne se souciait d’eux.

Un hélicoptère militaire israélien transportant des otages israéliens libérés arrivant au centre hospitalier Sheba, à Ramat Gan, le 8 juin 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les détails de l’article, qui cite les parents des personnes enlevées ainsi que des responsables israéliens des services de sécurité et des services médicaux, ont été confirmés par la famille d’Andrey, lors d’une série d’entretiens.

La maison de la famille al-Jamal et celle des Abu Nar ont toutes deux été détruites par des frappes aériennes israéliennes après le raid, ont déclaré des résidents locaux au Wall Street Journal.

Le site de la maison des al-Jamal est depuis lors devenu un lieu attirant les curieux, les habitants venant voir l’endroit où les otages ont été retenus.

Selon le service de presse du gouvernement du Hamas, 274 personnes au moins auraient trouvé la mort au cours de l’opération de sauvetage – bilan invérifiable qui ne fait pas le distinguo entre terroristes armés et civils.

Tsahal a reconnu la mort de civils palestiniens lors des combats, reprochant au Hamas d’avoir séquestré les otages et donc attiré les combats au cœur de cet environnement civil très dense.

« Nous avons connaissance d’un peu moins de 100 victimes
[palestiniennes]. J’ignore combien d’entre elles sont des terroristes », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

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