Israël en guerre - Jour 425

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Les plans de paix israélo-palestinienne ne cessent d’affluer

Plusieurs propositions ont été formulées ces dernières semaines pour relancer les négociations et résoudre le long conflit du Moyen-Orient

Les participants à la conférence ministérielle à Paris, le 3 juin 2016 (Capture d’écran L'Elysée)
Les participants à la conférence ministérielle à Paris, le 3 juin 2016 (Capture d’écran L'Elysée)

(JTA) – Ici un plan, là un plan, partout un plan de paix.

Les conditions en Israël et dans les territoires de l’Autorité palestinienne peuvent ne pas sembler être exactement propices à la paix – Israël vient de former ce qui est sans doute le gouvernement le plus à droite de son histoire, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est vieillissant et de moins en moins populaire.

Pourtant, les plans pour aboutir à la paix s’accumulent.

Pas moins de quatre propositions de paix israélo-palestinienne ont été soumises au cours des dernières semaines, venant de plusieurs pays, dirigeants et organisations.

  • Une conférence d’une vingtaine de pays a réitéré, vendredi, à Paris, la nécessité d’une solution à 2 Etats.
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi aurait incité Netanyahu et Abbas à se rencontrer au Caire.
  • Cette semaine, l’Israel Policy Forum, basé aux États-Unis, un groupe pro-israélien de centre-gauche, a présenté deux plans qui ont pour but de jeter les bases de la sécurité pour un traité de paix.

Et malgré leurs limites, Netanyahu et Abbas ont tous deux dit qu’ils sont partants pour des pourparlers. Netanyahu a déclaré dimanche son attachement à une solution à 2 Etats et a salué l’Initiative de paix arabe. Le mois dernier, JTA avait rapporté qu’Abbas aurait envoyé à Netanyahu au cours des dernières années 3 propositions de négociation distinctes.

Alors la paix est-elle à l’horizon, ou bien est-ce que ce ne sont que des paroles ? Voici les plans sur la table, que disent Israël et l’Autorité palestinienne et pourquoi ces efforts arrivent tous maintenant ?

Trois chemins pour la paix : une intervention internationale, un allié de confiance ou des étapes construisant la confiance

Le sommet de Paris qui a eu lieu vendredi a été préparé depuis plus d’un an. Il était basé sur l’idée que, après plus de deux décennies de pourparlers entre Israéliens et Palestiniens qui ne débouchent sur rien, il était temps pour la communauté internationale de prendre un rôle plus actif. Près de 30 pays ont participé au sommet ; mais ni les Israéliens ni les Palestiniens n’y ont été invités.

La conférence a pris fin au bout de cinq heures avec une déclaration demandant aux Israéliens et aux Palestiniens de montrer « un véritable engagement dans la solution à 2 Etats dans le but de rétablir la confiance ».

La France, qui a organisé la réunion, prévoit de convoquer à l’automne une autre conférence, avec Israël et les Palestiniens. Mais alors que l’Autorité palestinienne a salué l’initiative, Israël a soulevé des objections, disant que le seul chemin pour la paix passe par des négociations directes. Israël s’oppose en particulier à un engagement français visant à reconnaître un Etat palestinien si les pourparlers échouaient.

(De gauche à droite) Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, le président français François Hollande et le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon posent lors d'une réunion internationale et inter-ministérielle dans le but de relancer le processus de paix israélo-palestinien, à Paris, le 3 juin 2016. (Crédit : AFP photo / Pool / Stephane de SAKUTIN)
(De gauche à droite) Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, le président français François Hollande et le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon posent lors d’une réunion internationale et inter-ministérielle dans le but de relancer le processus de paix israélo-palestinien, à Paris, le 3 juin 2016. (Crédit : AFP photo / Pool / Stephane de SAKUTIN)

L’initiative de Sissi, que le site israélien Ynet a évoquée la semaine dernière, est peut-être plus prometteuse. Sissi espère organiser une réunion tripartite entre l’Egypte, Israël et l’Autorité palestinienne visant à reprendre les négociations. Israël considère Sissi comme un partenaire de confiance pour la sécurité, et il est un allié d’Abbas – alors il pourrait être plus en mesure d’amadouer les deux parties à la table.

Sissi a prononcé le 17 mai un discours exhortant la relance des négociations. L’Egypte ne voulait pas diriger l’initiative, a-t-il dit, mais « ferait tous les efforts » pour parvenir à la paix.

Une troisième initiative, dans le même temps, est venue d’une coalition de responsables militaires américains et israéliens dans l’espoir de rassurer les Israéliens qu’un Etat palestinien ne nuirait pas à leur sécurité. Ils voient les craintes israéliennes de sécurité comme l’un des principaux obstacles à la paix.

Le plan des commandants pour la sécurité d’Israël [PDF], un groupe d’anciens généraux pacifistes, appelle Israël à achever sa barrière de sécurité autour de la Cisjordanie, à geler la construction d’implantations en dehors de la barrière et d’offrir des primes aux habitants des implantations pour les inciter à déménager en Israël.

Le plan demande à Israël de renoncer à la souveraineté sur la Cisjordanie et de reconnaître que des parties de Jérusalem-Est seront inclues dans futur Etat palestinien.

Un plan parallèle du Centre pour une nouvelle sécurité américaine [PDF] se concentre sur les détails des arrangements de sécurité dans un futur Etat palestinien.

Il appelle à un retrait israélien progressif de la Cisjordanie sur la base d’un calendrier et de mesures. Il placerait également une force de sécurité américaine dans la vallée du Jourdain, qui est la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie.

Les deux plans des CIS et du CNAS ont été promus par l’Israel Policy Forum, un groupe de dirigeants de la communauté juive visant à renforcer le soutien à une solution à 2 Etats.

Tant Netanyahu qu’Abbas disent qu’ils sont prêts – mais ne se rencontreront pas

Les deux hommes ne se sont pas rencontrés officiellement depuis 2010. Chacun insiste pour dire qu’il n’est pas l’obstacle à une reprise de pourparlers. Netanyahu a récemment appelé à plusieurs reprises à des entretiens directs et a salué le discours de Sissi.

Il a prononcé des éloges sur l’Initiative de paix arabe, une proposition de 2002 de la Ligue arabe qui appelle à des relations complètes avec Israël en échange d’un Etat palestinien, le retrait israélien de la Cisjordanie et du plateau du Golan, et une solution négociée pour les réfugiés palestiniens.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu  (à gauche) avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors de la photo de famille de la COP21, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, au Bourget , le 30 novembre 2015 (Crédit photo : Martin Bureau/Pool/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors de la photo de famille de la COP21, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, au Bourget , le 30 novembre 2015 (Crédit photo : Martin Bureau/Pool/AFP)

« L’Initiative de paix arabe comprend des éléments positifs qui peuvent aider à relancer les négociations constructives avec les Palestiniens », a-t-il dit dimanche à la Knesset. « Nous sommes prêts à négocier avec les Etats arabes sur des révisions dans cette initiative afin qu’elle reflète les changements dramatiques dans la région depuis 2002, tout en maintenant l’objectif convenu de 2 Etats pour 2 peuples ».

Abbas dit aussi qu’il est attaché à la paix. Gershon Baskin, un Israélien qui a agi comme intermédiaire non officiel entre Israël et les dirigeants palestiniens, a révélé le mois dernier à JTA qu’il a personnellement transmis au cours des trois dernières années au bureau de Netanyahu trois propositions d’Abbas des pourparlers directs. Le porte-parole de Netanyahu a démenti l’affirmation. Et dans une interview en mars sur la Deuxième chaîne israélienne, Abbas a dit qu’il était « prêt à rencontrer Netanyahu partout, en tout temps ».

Mais les déclarations des dirigeants n’ont mené à rien. Abbas refuse de rencontrer Netanyahu en l’absence d’engagements ou de concessions israéliennes préalables. Il n’aurait pas non plus le soutien de ses électeurs, selon certains sondages.

Netanyahu, quant à lui, refuse de participer à des conférences de paix internationales, exigeant seulement des pourparlers directs, comme ce fut le cas avec Amman et Le Caire. En outre, le parti pro-implantations HaBayit HaYehudi, ainsi que beaucoup dans le Likud, son propre parti, s’opposent à un Etat palestinien.

Les observateurs craignent que la porte pour la paix ne se referme

En dépit des conditions défavorables, les défenseurs de la paix disent qu’il y a un besoin urgent pour une nouvelle série de négociations. Ils affirment que la croissance continue de la construction dans les implantations, ainsi que le désenchantement croissant parmi les Israéliens et les Palestiniens, signifient qu’une solution à 2 Etats pourrait bientôt être impossible à atteindre.

Les actions israéliennes et palestiniennes mettent « dangereusement en péril les perspectives d’une solution à 2 Etats », a déclaré un communiqué publié par les ministres des Affaires étrangères participant à la conférence de Paris, qui « a souligné que le statu quo n’est pas viable ».

Même si les pourparlers sont improbables, des propositions détaillées sont importantes, a dit Ilan Goldenberg, auteur principal de l’étude du Center for a New American Security. En montrant aux Israéliens et aux Palestiniens qu’un accord est encore possible, a-t-il expliqué, l’étude maintient en vie la possibilité pour la paix jusqu’à ce que Netanyahu et Abbas soient prêts.

« Abbas et Bibi ont une relation personnelle compliquée, et cela rend les choses plus difficiles à court terme », a-t-il dit jeudi lors d’un point de presse, en utilisant le surnom de Netanyahu. « Mais cela ne signifie pas que ce n’est pas la solution à long terme ».

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