Les procureurs militaires inculpent un soldat pour le meurtre d’un civil héroïque
Selon l'acte d'accusation, Aviad Frija a continué à tirer sur Yuval Castleman alors que ce dernier avait levé les mains en l'air et jeté son arme
Les procureurs militaires ont déposé jeudi un acte d’accusation contre le sergent-chef (Rés.) Aviad Frija pour le meurtre de Yuval Castleman sur les lieux d’un attentat terroriste meurtrier à Jérusalem l’année dernière.
Le sergent-chef Frija était l’un des deux militaires en permission qui ont réagi lors de l’attaque terroriste. Il est accusé d’homicide involontaire par négligence.
Selon l’acte d’accusation, le 30 novembre 2023, lors d’un attentat terroriste à un arrêt de bus à l’entrée de Jérusalem, Castleman, un civil armé, a arrêté sa voiture de l’autre côté de la rue, en est sorti, a couru et a tué les terroristes, mettant ainsi fin à l’attaque meurtrière.
Frija, qui n’était pas en service à ce moment-là, était également sur les lieux et a tenté de neutraliser les deux tireurs du groupe terroriste palestinien du Hamas.
Quelques instants après que les deux terroristes ont été abattus par Castleman, Frija a ouvert le feu sur le civil armé, bien qu’un autre soldat qui n’était pas en service lui ait demandé de cesser le feu, selon l’acte d’accusation.
Selon l’acte d’accusation, Frija a continué à tirer sur Castleman alors que ce dernier avait levé les mains en l’air, ôté sa veste, jeté son arme et ne représentait plus aucun danger. La poursuite des tirs a causé la mort de Castleman.
Une vidéo choquante de la scène montre Castleman jeter son arme, tomber à genoux et lever les mains en l’air tout en criant « Ne tirez pas » alors que les soldats s’approchent de lui. Une autre balle a alors été tirée.
L’armée israélienne a déclaré que l’acte d’accusation avait été déposé à la suite d’une enquête approfondie de la police militaire et d’une audience.
Frija avait été arrêté après que les enquêteurs eurent constaté des divergences entre son témoignage initial et le récit qu’il avait fourni lors de l’interrogatoire de la police militaire, divergences venant s’ajouter à des constatations faites sur les lieux de la fusillade.
Le deuxième soldat impliqué, qui avait ouvert le feu et qui avait été blessé, avait également été interrogé. Les deux soldats faisaient une pause après avoir combattu dans la bande de Gaza et retournaient sur la ligne de front lorsque l’attaque a eu lieu.
Les protocoles de Tsahal ne permettent pas aux soldats de tirer sur une personne qui lève les mains en l’air. Par ailleurs, des responsables ont affirmé que le soldat n’avait pas agi conformément aux normes et aux valeurs de l’armée israélienne lors de « l’incident ».