L’ex-otage au « cœur d’or » Emily Damari raconte avec fierté avoir irrité ses geôliers
Cette courageuse rescapée explique comment elle a caché son homosexualité au Hamas et explique que le moment le plus fou de sa captivité a été d'apprendre que sa mère était en vie

L’ex-otage Emily Damari a raconté lors d’une interview assez décontractée, un entretien qui a été diffusée samedi, avoir été impliquée dans une altercation physique avec l’un de ses geôliers, un membre du groupe terroriste palestinien du Hamas, qui venait de bousculer un autre otage. Elle a également dévoilé devant les caméras de la chaîne d’information N12 son courage – et son amour pour le football.
« Je lui ai d’abord parlé en hébreu, pas en arabe – ‘Mais que fais-tu ?’ – avant de le repousser », a-t-elle raconté.
« Il m’a attrapée par le bras et j’ai repoussé son bras jusqu’à ce qu’on nous sépare. »
« Est-ce que j’aurais pu recevoir une balle ? C’est possible, je serai morte mais je ne n’aurais plus été captive », a-t-elle dit.
« Cela aurait été dommage pour ma famille et mes amis, mais je serais enfin sortie de ce cauchemar. »
Emily a manifestement agacé ses ravisseurs. « Je leur ai posé toutes sortes de questions jusqu’à ce qu’ils en aient assez : je leur ai demandé comment ils avaient construit les tunnels, combien cela leur rapportait », a-t-elle expliqué, ajoutant que ses bourreaux l’avaient surnommée « Fuduli », ce qui signifie « curieuse » en arabe. Elle avait également été baptisée « Spring », « Mogli », « Tarzan » et « Shajaa », qui signifie « courageuse » en arabe.

Elle a également indiqué avoir caché à ses geôliers qu’elle était homosexuelle.
« Ils ne pouvaient pas savoir ça, ils considèrent ça comme malsain », a-t-elle souligné.
« Nous avons un jour demandé à l’un d’entre eux : ‘Et si ton frère était gay ?’ Il a répondu : ‘Je le tuerais.’ »
S’exprimant devant les caméras de la chaîne N12, Emily a raconté « deux des moments les plus fous de ma vie » : voir sa mère à la télévision israélienne, neuf mois après son enlèvement, lorsqu’elle avait appris pour la première fois que cette dernière avait survécu au pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 ; et lorsque la Croix-Rouge, après 471 jours de captivité, était venue la chercher à Gaza au mois de janvier, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu qui venait d’être conclu entre Israël et le groupe terroriste palestinien et qui avait ouvert la porte à la remise en liberté de certains captifs.

Elle a confirmé les informations relayées par les médias israéliens qui avaient laissé entendre qu’elle avait refusé d’obtempérer à la demande de ses ravisseurs qui voulaient lui faire porter un pull rouge, couleur de l’équipe de football Hapoel Tel Aviv, rivale de son équipe favorite, le Maccabi Tel Aviv. Finalement, Emily avait porté un pull vert.
Emily avait été enlevée alors qu’elle se trouvait chez elle, dans le kibboutz de Kfar Aza, lorsque des milliers de terroristes placés sous l’autorité du Hamas avaient envahi le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages. Cette attaque sanglante avait déclenché la guerre à Gaza.
Les terroristes qui avaient envahi la maison d’Emily avaient abattu son chien et ils l’avaient blessée à la main gauche, ce qui avait entraîné l’amputation de deux de ses doigts.
Elle avait été kidnappée dans sa propre voiture aux côtés de son ami et voisin Ziv Berman, qui est toujours retenu en captivité avec son frère jumeau Gali.

Emily avait été détenue avec Ziv pendant les 40 premiers jours de leur captivité, tandis que Gali était détenu ailleurs. Depuis qu’elle a été relâchée des geôles du Hamas, Emily milite activement pour la libération des jumeaux.
L’ancienne otage Romi Gonen, qui avait passé les quatorze derniers mois de sa captivité avec Emily et qui a été relâchée en même temps qu’elle, a depuis déclaré que le « super pouvoir » d’Emily était « son cœur en or, qu’elle soit bénie ».
« Elle me faisait toujours passer avant elle, même pour manger », a raconté Romi.
« C’était comme ça quand nous avons été cinq filles, ou quand nous avons été onze personnes. Emily a toujours mangé le moins possible pour que tout le monde puisse se nourrir ».
Les groupes terroristes de Gaza détiennent toujours 58 otages, dont 35 ont été confirmés morts, parmi lesquels un soldat tué lors des combats de la guerre de Gaza en 2014.