Liban : l’ONU prolonge sa mission de maintien de la paix
Exigeant l'accès à la Ligne bleue, le Conseil de sécurité avertit que des tensions accrues peuvent entraîner une guerre - ce qu'aucune partie ne peut se permettre, dit-il
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, jeudi en faveur du renouvellement de sa mission de maintien de la paix au Liban pendant un an, mettant en garde contre un « nouveau conflit » avec Israël sur fond de tensions avec le groupe terroriste du Hezbollah qui sont à leur apogée.
Le projet de résolution qui a été écrit par la France et approuvé à l’unanimité permettrait à approximativement 10 000 membres de la force intérimaire de l’ONU au Liban – la FINUL – de rester en place. Il appelle également à un réexamen de la mission de maintien de la paix alors que l’Etat juif s’inquiète de ce que le Hezbollah et le Liban « continuent à entraver de manière significative la pleine mise en oeuvre et l’efficacité » du mandat des Casques bleus.
« Si ces restrictions persistent, la pertinence de la FINUL est remise en cause », a expliqué le ministère israélien des Affaires étrangères.
Selon le texte du projet, le Conseil avertit que « des violations de la cessation des hostilités sont susceptibles d’entraîner un nouveau conflit que ne peuvent se permettre aucune des parties de la région ».
Il « condamne toutes les violations de la Ligne bleue » qui sépare le Liban et Israël, « aériennes et au sol et appelle fermement toutes les parties à respecter la cessation des hostilités ».
Les soldats de l’armée israélienne, dans le nord d’Israël, sont en état d’alerte élevé, cette semaine, craignant une attaque de représailles du Hezbollah ou d’un autre groupe mandataire iranien suite aux frappes aériennes menées contre des cibles liées à l’Iran en Syrie et à une attaque au drone contre un bastion du Hezbollah, dans le sud de Beyrouth, qui ont été attribués à l’Etat juif.
Le président libanais, Michel Aoun, a qualifié l’incident de Beyrouth de « déclaration de guerre » et, mercredi, l’armée libanaise a tiré sur un drone israélien dans le sud du pays.
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité exhorte « toutes les parties à ne ménager aucun effort » pour maintenir la paix, « à faire preuve d’un maximum de calme et de retenue et à s’abstenir de toute action ou rhétorique de nature à compromettre la cessation des hostilités ou à déstabiliser la région ».
L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, dont le mandat au sein de l’instance mondiale a été récemment prolongé, a salué la décision prise par le Conseil de sécurité qui, a-t-il dit, « transmet un message clair au gouvernement du Liban : Celui de retenir le Hezbollah ».
« La mainmise de l’organisation terroriste sur le sud du Liban vise uniquement à nuire à l’Etat d’Israël et à mettre en péril la région toute entière. Israël n’acceptera pas une telle réalité », a-t-il continué.
La résolution contient une exigence – rajoutée sur l’insistance des Etats-Unis, ont dit les diplomates – celle que le secrétaire-général de l’ONU fasse une évaluation de la mission de la FINUL et de son personnel avant le 1er juin 2020.
Egalement à la demande des Etats-Unis, le Conseil de sécurité appelle la FINUL à avoir un plein accès à la Ligne bleue, où Israël a récemment déclaré avoir trouvé un réseau de tunnels transfrontaliers creusés par le Hezbollah.
La résolution exprime des craintes quant au fait que « la FINUL n’ait pas été en mesure d’accéder à tous les sites concernés au nord de la Ligne bleue en lien avec la découverte des tunnels qui traversent cette dernière ».
Washington n’a pas toutefois pas réussi à réduire le nombre maximum des membres des forces de maintien de la paix déployés, actuellement à 9000.
Israël cherche à étendre le mandat de la mission qui, affirme l’Etat juif, devrait avoir accès davantage de secteurs au Liban et devrait avoir la permission de rapporter les incidents en temps réel, selon un article paru mercredi dans un média israélien.