Liberman affirme que Netanyahu lui a proposé le poste de ministre de la Défense
Le chef d'Yisrael Beytenu se montre optimiste et dit qu'il n'acceptera pas de jouer un rôle dans le gouvernement en difficulté ; il appelle à la tenue d'élections sans tarder
Le président du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a déclaré dimanche qu’on lui avait proposé de prendre le poste de ministre de la Défense, actuellement occupé par le député Yoav Gallant (Likud), alors que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu fait face à des menaces de dissolution venant de toutes parts.
Cette proposition émane du cercle rapproché du Premier ministre et a été formulée à son insu, a affirmé Liberman, dont le parti de droite est dans l’opposition. Le Likud, le parti de Netanyahu, a démenti qu’une telle proposition ait été faite.
Gallant, l’actuel ministre de la Défense, a prononcé le mois dernier un discours critiquant Netanyahu et l’accusant de tergiverser sur les plans d’un gouvernement après l’anéantissement du groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. Le Premier ministre cherche depuis longtemps à l’évincer.
S’adressant au site d’information Ynet, Liberman a affirmé qu’il n’accepterait pas une telle offre, déclarant sans équivoque que le pays avait besoin d’élections législatives maintenant. « Il n’est plus possible d’arranger les choses », a déclaré le député.
Il a fait remarquer qu’il avait déjà été ministre de la Défense sous Netanyahu, de 2016 à 2018, et a déclaré qu’il avait démissionné « en raison du manque de volonté de faire face aux menaces de manière réelle ».
En tant que ministre de la Défense en 2016, Liberman a rédigé un document de onze pages, dont certaines parties ont été partagées par les médias israéliens à la suite de l’assaut barbare et sadique du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, mettant en garde contre d’éventuels plans du groupe terroriste visant à faire irruption à travers la frontière, à envahir les communautés du sud d’Israël, à massacrer les résidents et à prendre des otages.
Liberman a démissionné de son poste en 2018 à la suite d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qualifiant l’accord de « capitulation devant le terrorisme » et déclarant aux journalistes à l’époque : « Ce que nous faisons en ce moment, c’est acheter le calme à un prix élevé, sans aucun plan à long-terme pour réduire la violence à notre égard. »
S’adressant à Ynet ce dimanche, Liberman a déclaré que « tant que Netanyahu sera au sommet de la pyramide, il n’y aura aucune chance de rétablir les choses. Le gouvernement ne s’occupe de rien – ni de l’économie, ni de la sécurité – et ne se préoccupe que de sa survie politique ».
Liberman, qui a rencontré la semaine dernière le chef de l’opposition Yaïr Lapid et Gideon Saar, qui préside le parti d’opposition de droite Tikva Hadasha, a déclaré que les trois avaient formé une « salle de guerre » visant à renverser le gouvernement actuel. Il a appelé le député Benny Gantz, ministre sans portefeuille et membre du cabinet de guerre, à quitter le gouvernement, affirmant qu’il était « utilisé comme écran de fumée ».
Gantz a déclaré en mai qu’il quitterait le gouvernement d’ici le 8 juin si Netanyahu ne formulait pas et n’approuvait pas d’ici là « un plan d’action » pour ramener les otages toujours détenus par le Hamas à Gaza, anéantir et remplacer le groupe terroriste, laisser les évacués israéliens rentrer chez eux dans le sud et le nord, faire avancer la normalisation avec l’Arabie saoudite et adopter un cadre pour le service national universel.
Liberman a abordé ce dernier point, sur lequel il a insisté tout au long de sa carrière : « Notre premier grand test sera le projet de loi sur
l’exemption », a-t-il déclaré, faisant référence à la proposition de loi qui abaisserait l’âge maximum auquel les Israéliens ultra-orthodoxes doivent être exemptés du service militaire pour poursuivre des études religieuses.
« Si le projet de loi est adopté, il déchirera la société israélienne. »
« Je ne pense pas qu’ils auront une majorité », a déclaré Liberman,
ajoutant : « Nous parlons et nous rencontrons non seulement des membres du Likud, mais aussi des membres de la Knesset d’autres partis de la coalition. »
Liberman a invité les organisations non gouvernementales, telles que l’organisation syndicale de la Histadrout, à participer activement à la campagne en faveur de nouvelles élections législatives. Arnon Bar-David, le chef de la Histadrout, a appelé le mois dernier à des « élections, acceptées par tous, qui mettront un terme au chaos dans l’État d’Israël », mais a refusé d’appeler à une grève générale.
« J’espère vraiment que la Histadrout se joindra à la lutte, car [le gouvernement] doit tomber, maintenant », a déclaré Liberman. « Nous devons comprendre que ce gouvernement nous mène à l’abîme et nous devons l’en empêcher. »