Des manifestants rassemblés devant les tribunaux rabbiniques
Des manifestants se rassemblent devant les tribunaux rabbiniques de Tel Aviv et de Rehovot, pour protester contre un certain nombre de mesures prises par la coalition radicale et ses partisans qui, selon eux, portent atteinte aux droits des femmes.
Un certain nombre de manifestants du groupe de femmes Bonot Alternativa tentent de pénétrer dans le bâtiment.
Cette semaine, le ministre des Affaires religieuses, Michael Malkieli, a présenté un projet de loi visant à donner aux tribunaux rabbiniques un pouvoir discrétionnaire en matière de pension alimentaire pour enfants, passant outre un arrêt de la Cour suprême de 2019.
Les opposants affirment qu’il s’agit d’une tentative de compromettre les droits des femmes, qui, selon eux, seraient mis en péril par le tribunal rabbinique parce que la halakha, la loi juive orthodoxe, favorise les hommes.
Le gouvernement Netanyahu a été critiqué à plusieurs reprises pour sa politique à l’égard des femmes, notamment pour le (très) faible nombre de femmes occupant des postes de direction au sein de la coalition.
La semaine dernière, la coalition a présenté un projet de loi visant à réorganiser l’autorité nationale officielle pour la promotion de l’égalité des sexes, d’une manière qui, selon les critiques, la privera de son indépendance professionnelle et la soumettra aux caprices des politiciens.
En outre, une nouvelle directive de la fonction publique a supprimé la pratique consistant à utiliser des suffixes masculins-féminins lors de la publication d’offres d’emploi et a ordonné de n’utiliser que la forme masculine.
En hébreu, les noms communs sont sexués, l’orthographe du mot indiquant s’il est masculin ou féminin. Pour les groupes mixtes, l’orthographe prend traditionnellement la forme masculine.
Pour promouvoir l’égalité des sexes, certains progressistes ont pris l’habitude d’inclure les deux orthographes, masculine et féminine, à la fin d’un mot, en utilisant une barre oblique pour inclure les deux.
L’accord de coalition entre HaTzionout HaDatit et le Likud comprenait un accord selon lequel Israël ne signerait pas la Convention d’Istanbul, un traité international destiné à lutter contre la violence à l’égard des femmes.
Un certain nombre de textes législatifs ont été abandonnés face au tollé général, notamment un projet de loi qui aurait érigé en infraction pénale le fait de ne pas se vêtir conformément à la tsniout – ou règles vestimentaires de la loi juive orthodoxe – au mur Occidental de Jérusalem.
La ministre chargée de l’avancement de la condition des femmes, May Golan, a été critiquée pour avoir privilégié la loyauté à l’égard de la coalition au détriment du soutien à la législation visant à protéger les femmes et à faire progresser leurs droits.
En mars, elle avait voté contre un projet de loi qui aurait imposé la mise en place d’un système de surveillance électronique pour repérer les auteurs de violences domestiques. Les experts et les partisans de cette loi affirment que le suivi permettrait de sauver des vies.
La progression du projet de loi a été considérablement ralentie lorsque le ministre d’extrême-droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir, a déclaré que la législation devait être plus équilibrée pour protéger les droits de l’accusé.