Des ONG demandent à la Cour d’ordonner au gouvernement de permettre aux malades de Gaza de quitter l’enclave
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Trois organisations de défense des droits de l’Homme ont demandé à la Haute Cour israélienne de justice d’ordonner au gouvernement d’autoriser les civils gazaouis malades et blessés dont le pronostic vital est engagé à quitter la bande de Gaza pour recevoir un traitement médical.
Selon le recours déposé par Médecins pour les droits de l’Homme, HaMoked et Gisha, Israël n’a pas autorisé l’évacuation des malades et des blessés de Gaza depuis le 7 mai et le début de l’opération de l’armée israélienne dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Au cours de cette opération, Israël a pris le contrôle du point de passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, par lequel les malades et les blessés de Gaza ont pu quitter l’enclave côtière pour recevoir des traitements médicaux depuis le 7 octobre et jusqu’au 7 mai.
Les organisations à l’origine du recours estiment à 14 000 le nombre de personnes gravement malades ou blessées qui ont besoin d’être évacuées pour recevoir un traitement vital, un nombre qui augmente chaque jour en raison du système de santé gravement endommagé par la guerre et des graves conditions humanitaires qui règnent dans la bande de Gaza à la suite des combats.
« Même lorsque les canons tonnent, Israël a l’obligation d’agir conformément aux principes du droit international et aux principes moraux fondamentaux, ainsi qu’à la décision de cette Cour, et de permettre la fourniture d’un traitement médical aux hommes, aux femmes, aux personnes âgées, aux enfants et aux nourrissons, dont le sort en dépend, dont la vie ne tient qu’à un fil », ont déclaré les requérants.
« Ils n’ont aucune possibilité de recevoir un traitement médical si l’État ne l’autorise pas et ne met pas en place un mécanisme approprié pour la mise en œuvre de ses obligations. Chaque jour qui passe apporte son lot de souffrances et de dommages dévastateurs qui doivent être évités. »
Jusqu’à l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre et au déclenchement de la guerre, quelque 2 000 malades de Gaza quittaient l’enclave chaque mois pour recevoir un traitement médical, principalement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, en Égypte, et un petit nombre en Israël, essentiellement par le point de passage d’Erez entre Gaza et Israël.
Depuis le 7 octobre, Erez est fermé aux évacuations médicales, mais 4 895 habitants de Gaza ont pu quitter l’enclave par le poste-frontière de Rafah, sur les 12 760 demandes faites jusqu’au 7 mai.