Un militant pro-palestinien entendu pour apologie du terrorisme en France
Ramy Shaath, militant politique égypto-palestinien en France depuis début 2022, a été entendu le 10 novembre dans une enquête pour apologie du terrorisme à la suite de propos tenus lors d’une manifestation « en soutien au peuple palestinien », ont indiqué vendredi ses avocats. Les investigations, confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), se poursuivent.
Au lendemain d’un rassemblement de soutien au peuple palestinien le 4 novembre à Paris, le préfet de police Laurent Nuñez avait annoncé avoir signalé des propos qui « franchissent la ligne rouge ». D’après M. Nuñez, Ramy Shaath, qui s’exprimait en arabe, « dit à plusieurs reprises ‘le vrai terrorisme c’est Israël’, ce qui laisse penser que le Hamas n’est pas terroriste », et « commence en disant ‘ce n’est pas du terrorisme, c’est de la résistance’. » M. Nuñez a indiqué qu’il pourrait demander à ce que son titre de séjour soit retiré en fonction de la décision de la justice le concernant.
Me William Bourdon et Vincent Brengarth demandent à la justice via un communiqué à l’AFP « le classement sans suite dans les plus brefs délais » de cette procédure « s’agissant de faits qui ne constituent strictement aucune infraction pénale ». Sollicité par l’AFP, Me Bourdon a précisé que M. Shaath « confirme ses déclarations sur l’absence de droit de se défendre d’Israël comme force d’occupation ou d’apartheid et le droit du peuple palestinien de résister, tout comme d’autres propos sur les mensonges d’Israël et de Biden ». En revanche, d’après l’avocat, « il réfute avoir parlé du Hamas ».
Cet homme âgé d’une cinquantaine d’années est une figure de la révolution égyptienne de 2011 et a coordonné en Egypte le mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, prônant le boycott d’Israël). Il a été détenu 900 jours en Egypte, entre 2019 et 2022, accusé d’avoir fomenté des « troubles contre l’État », avant d’être libéré et remis à la France, notamment après que le président Macron a plaidé son cas auprès des autorités égyptiennes.