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Macron rend hommage à Brahim Bouarram et “n’oubliera rien” du passé du FN

Le candidat à la présidence a rappelé que les “racines” extrémistes du Front national et de Marine Le Pen sont “vivaces”

Emmanuel Macron aux côtés de Saïd Bouarram, à gauche, le fils de Brahim Bouarram, un Marocain jeté dans la Seine par des extrémistes de droite après une manifestation du Front national, à Paris, le 1er ma 2017. (Crédit : Philippe Wojazer/Pool/AFP)
Emmanuel Macron aux côtés de Saïd Bouarram, à gauche, le fils de Brahim Bouarram, un Marocain jeté dans la Seine par des extrémistes de droite après une manifestation du Front national, à Paris, le 1er ma 2017. (Crédit : Philippe Wojazer/Pool/AFP)

Emmanuel Macron est venu fleurir lundi matin la plaque en mémoire de Brahim Bouarram, un jeune Marocain tué dans la Seine par des militants proches de l’extrême droite en 1995 en marge d’un rassemblement politique de Jean-Marie Le Pen.

Le candidat d’En Marche ! a affirmé qu’il « n’oubliait rien » du passé du Front national de son adversaire Marine Le Pen, dont les « racines » extrémistes sont « vivaces ».

Après le massacre commis par des SS à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) vendredi et la visite au mémorial de la Shoah dimanche, Macron poursuit une série de commémorations contre l’extrémisme raciste, à six jours du second tour.

Le candidat, accompagné de l’ancien maire PS de Paris Bertrand Delanoë qui le soutient, est venu rendre hommage au jeune Marocain de 29 ans poussé dans la Seine par un petit groupe de skinheads depuis le pont du Carrousel, il y a 22 ans jour pour jour. Le jeune homme avait péri noyé.

Interrogé par un journaliste sur le fait de savoir si le FN avait changé, Macron a répondu : « Beaucoup de gens s’y sont habitués. Mais pas moi. A-t-il renié cela ? Avez-vous encore entendu les propos de la dirigeante du parti d’extrême droite sur le Vél’ d’Hiv’ il y a quelques semaines ? »

« Les racines sont bien là. Elles sont vivaces. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Moi, je n’oublierai rien et je me battrai jusqu’à la dernière seconde non seulement contre le projet qu’elle [Marine Le Pen] porte mais contre l’idée qu’elle a de la démocratie et de la République. Ça n’est pas la mienne », a affirmé l’ancien ministre.

Outre Delanoë, qui avait dévoilé en 2003 la plaque en mémoire de Bouarram, le fils de ce dernier, Saïd, neuf ans à l’époque, était également présent. Venu vivre en France en 2011, il travaille désormais comme chauffeur VTC.

Une heure auparavant, l’actuelle maire socialiste de Paris Anne Hidalgo était, elle aussi, venue fleurir la stèle, également en compagnie du fils de la victime mais aussi d’élus parisiens. « Hommage à la mémoire de #BrahimBouarram, précipité dans la Seine par des militants d’extrême droite, il y a 22 ans. #LeRacismeTue », a-t-elle tweeté.

Présent au traditionnel rassemblement en mémoire de Brahim Bouarram, qui a suivi l’hommage et réuni plusieurs centaines de personnes, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon n’a pas prononcé de discours mais a donné une accolade à Saïd Bouarram, a constaté une journaliste de l’AFP.

Lors de ce rassemblement, plusieurs associations ont appelé à faire « barrage au FN » au second tour de la présidentielle.

« Le FN n’a pas renoncé à ses vieux penchants, ses vieux démons. […] Plus que jamais souvenons-nous de Brahim Bouarram, plus que jamais faisons barrage au FN », a déclaré la présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH) Françoise Dumont.

« Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le score de Marine Le Pen soit le plus bas possible le 7 mai », a lancé Renée Le Mignot, coprésidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les Peuples (Mrap).

En fin de matinée le 1er mai 1995, quatre jeunes, venus en bus de Reims pour participer au rassemblement de Jean-Marie Le Pen consacré à Jeanne d’Arc, avaient quitté le cortège parisien.

Le meurtrier de 18 ans avait écopé de huit ans de prison ferme, tandis que les trois militants qui l’accompagnaient, poursuivis pour non-assistance à personne en danger, avaient été condamnés à un an de prison ferme.

Le FN avait contesté toute responsabilité.

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