Manifestations anti-Israël sur tout le globe pour le pogrom du 7 octobre
Il y a eu 15 personnes arrêtées à Londres entre échauffourées et banderoles en soutien au Hezbollah ; des marches organisées en France, en Italie, en Afrique du Sud, en Inde et aux Philippines ; des rassemblements pro-Israël sont aussi prévus

LONDRES, Royaume-Uni – Ce sont des milliers de manifestants pro-palestiniens et anti-Israël qui ont défilé à Londres et dans d’autres villes, dans la journée de samedi, pour appeler à la fin des opérations militaires menées par Israël contre les groupes terroristes à Gaza et au Liban – au moment où le conflit opposant l’État juif et les organisations du Hamas et du Hezbollah approche de son premier anniversaire.
Au lancement d’une vague de manifestations qui ont été prévues dans le monde entier, des sympathisants de la cause palestinienne se sont regroupés dans des villes du Royaume-Uni, de France, d’Afrique du Sud, d’Irlande et de Suisse, exigeant la fin de la guerre et dénonçant Israël.
Des dizaines de mouvements de protestation et des commémorations ont été programmés avant le premier anniversaire du pogrom qui avait été commis, le 7 octobre, par les terroristes armés du Hamas dans le sud d’Israël – un massacre qui avait fait plus de 1 200 morts, des civils en majorité et qui a été à l’origine du conflit en cours. Les milliers de terroristes qui avaient franchi la frontière séparant l’État juif de la bande de Gaza avaient également kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage au sein de l’enclave côtière palestinienne.
Israël avait riposté en lançant une campagne militaire dont l’objectif était de détruire le groupe terroriste palestinien du Hamas, à Gaza, et de sauver les otages.

Le lendemain du massacre commis par le Hamas, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah avait commencé à attaquer le secteur adjacent à la frontière nord d’Israël. Des attaques à la roquette et au drone quasiment quotidiennes qui ont entraîné des frappes aériennes en réponse. Au cours des deux dernières semaines, Israël a largement intensifié sa campagne, éliminant la plupart des responsables du Hezbollah et détruisant une grande partie de l’arsenal du groupe terroriste chiite libanais.
Cette semaine, Israël a lancé « une opération terrestre limitée », a dit le pays, dans le sud du Liban – une opération qui vise à détruire les infrastructures utilisées pour frapper le nord d’Israël et pour éloigner les terroristes du Hezbollah de la frontière.
Lors de la « Marche nationale pour la Palestine » qui a eu lieu à Londres et qui a attiré des dizaines de milliers de personnes, des slogans familiers – « Cessez-le-feu maintenant ! », « Arrêtez de bombarder les hôpitaux, arrêtez de bombarder les civils » et « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » – ont été accompagnés par d’autres plus nouveaux, comme « Ne touchez pas au Liban ».
Parmi les banderoles qui ont été déployées lors du défilé, « Le Hezbollah n’est pas terroriste » et « J’aime le Hezbollah », a signalé le journal britannique Telegraph.
These people, who are so ashamed of Britain and its history, are our greatest source of shame today. https://t.co/J6vU9Dz32b
— Annabel Denham (@AnnabelDenham1) October 5, 2024
Les partisans d’Israël se sont interrogés sur les objectifs poursuivis par ces rassemblements massifs, qui semblent avoir été programmés pour marquer le premier anniversaire du pogrom du 7 octobre et non la réponse massive qui avait été réservée par l’armée israélienne au Hamas, dans la bande de Gaza. La campagne militaire terrestre n’ayant commencé que quelques semaines plus tard.
La police métropolitaine de Londres a fait savoir, dans la journée de vendredi, qu’elle n’autoriserait pas les manifestations de soutien au Hamas ou au Hezbollah, deux groupes inscrits sur la liste des organisations terroristes au Royaume-Uni, selon le journal.
La police a noté qu’elle s’efforçait d’identifier les individus qui ont fait part de leur soutien aux deux groupes lors des rassemblements, a ajouté le Telegraph.
« Les images ont été transmises aux agents, notamment à ceux qui surveillent nos caméras. Nous essayons d’identifier le plus rapidement possible les personnes impliquées afin que des mesures puissent être prises dans les meilleurs délais », a dit la police.
Miles de personas se manifiestan en Rabat cuando se cumple un año de la guerra en Gaza. Piden el fin de la ofensiva y bombardeos israelíes en Palestina y Líbano. También el fin de la normalización de las relaciones entre Marruecos e Israel. pic.twitter.com/1jsVhHXKte
— Marc Ferrà (@MarcFerra9) October 6, 2024
Le groupe de veille Campaign Against Antisemitism a déclaré dans un communiqué, selon le Telegraph, que depuis un an, « les dirigeants ont laissé le soutien au Hamas se répandre dans les rues de la Grande-Bretagne et ce, semaine après semaine ».
« Aujourd’hui, il semble que nous constatons les résultats de leur inaction, les manifestants anti-Israël ayant dorénavant choisi d’assurer la défense du Hezbollah, un groupe terroriste interdit, antisémite et aux visées génocidaires. »
L’organisme de lutte contre l’antisémitisme a affirmé que la police métropolitaine « a autorisé, dans nos rues, la normalisation de la haine des Juifs et du soutien apporté aux terroristes ».
Certains organisateurs de la marche londonienne avaient annoncé qu’ils programmaient de s’en prendre à des entreprises et à des institutions qu’ils considèrent comme « complices des crimes d’Israël », notamment la banque Barclays et le British Museum.

La police a mis en place une « importante » opération de maintien de l’ordre avant les manifestations et avant les commémorations qui ont été prévues.
Cela a été dans une atmosphère tendue que les sympathisants pro-palestiniens et les contre-manifestants, certains portant des drapeaux israéliens, ont été amenés à se croiser. Il y a eu des échauffourées quand des policiers ont repoussé des militants qui tentaient de franchir un cordon de sécurité.
Si le rassemblement a été largement pacifique à Londres, au moins 15 personnes ont été arrêtées. Trois sont soupçonnées d’avoir agressé un membre des services d’urgence qui se trouvait sur place et un individu est suspecté d’avoir apporté son soutien à une organisation interdite.
Ben Jamal, directeur de l’organisation Palestine Solidarity Campaign en Grande-Bretagne, a noté qu’il continuerait, avec d’autres, à organiser des marches jusqu’à ce que des mesures soient prises à l’encontre d’Israël.
Procession took out in Sydney to support Lebanon nd Hezbollah.#Israel #Iran #Lebanon #Beirut #hezbullah #hamas #Pelestine #MiddleEast . pic.twitter.com/40jEFnjuo8
— Geography????????️ (@GeoStatics7372) October 6, 2024
« Nous devons être encore plus nombreux dans les rues pour mettre fin à ce carnage et pour empêcher la Grande-Bretagne d’être entraînée là-dedans », a dit Jamal.
Au Cap, en Afrique du Sud, des centaines de personnes ont marché jusqu’au Parlement en hurlant « Israël est un État raciste » et « Nous sommes tous des Palestiniens ».
Des marches pro-Gaza étaient également prévues samedi à Johannesburg et à Durban.
En France, ce sont des centaines de personnes qui ont défilé à Paris, Lyon, Toulouse et à Strasbourg pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens, selon l’AFP.

Plusieurs milliers de personnes se sont regroupées dans la ville suisse de Bâle pour une manifestation anti-Israël. Elles ont demandé un cessez-le-feu, des sanctions économiques à l’encontre d’Israël et la fin de la collaboration scientifique entre la Suisse et Israël, a rapporté l’agence de presse Keystone-ATS.
À Rome, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés malgré une interdiction décidée par les autorités locales qui ont refusé d’autoriser des mouvements de protestation au sein de la capitale italienne pour des raisons de sécurité. Les manifestants ont scandé « Palestine libre, Liban libre », brandissant des drapeaux palestiniens et des banderoles appelant à un arrêt immédiat du conflit.
Certains manifestants, vêtus de noir et le visage couvert, ont lancé des bouteilles sur la police qui a riposté par des gaz lacrymogènes. Des canons à eau ont été utilisés, dispersant finalement la foule.
Les autorités italiennes ont estimé que le moment choisi pour le rassemblement de samedi à Rome risquait de « glorifier » le pogrom du 7 octobre, ont rapporté les médias locaux.
#Berlin, 6. Oktober 2024 – #Solidarity with #Israel. All together: #BringThemHomeNow ???????????????? pic.twitter.com/HpmZaaTCDM
— Annie (@annieavena3) October 6, 2024
Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a également souligné qu’à l’approche de cette date-anniversaire, l’Europe était en état d’alerte maximale face à d’éventuels attentats terroristes.
« Nous ne sommes pas dans une situation normale… Nous sommes déjà dans une situation d’alerte maximale », a-t-il déclaré.
Dans la ville de Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, environ 950 personnes ont participé à une manifestation pacifique. Un grand nombre d’entre elles brandissaient des drapeaux palestiniens et libanais ou scandaient « Stop au génocide », a signalé l’agence de presse DPA, citant des chiffres de la police. Deux petites contre-manifestations pro-Israël se sont déroulées sans incident.

Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés pacifiquement sur la place de la République, à Paris, en signe de solidarité avec les populations palestinienne et libanaise, condamnant Israël. Les drapeaux palestiniens étaient nombreux, comme des affiches où les slogans « Arrêtez le génocide », « Libérez la Palestine » et « Ne touchez pas au Liban » avaient été écrits.
Les manifestants pro-palestiniens ont également prévu de participer à des rassemblements à Washington, à Times Square (New York) et dans plusieurs autres villes des États-Unis. Ils se regrouperont aussi ailleurs dans le monde, notamment au Danemark et en Inde. Aux Philippines, des dizaines de militants de gauche ont manifesté aux abords de l’ambassade des États-Unis à Manille. La police les a tenus à l’écart du bâtiment situé en bord de mer.
D’autres manifestations pro-palestiniennes sont programmées ce week-end et lundi dans des villes telles que Sydney, Buenos Aires, Madrid et Karachi.
Alerte renforcée en matière de sécurité
Les forces de sécurité de plusieurs pays ont annoncé un niveau d’alerte élevé dans les grandes villes. Elles craignent que l’escalade du conflit au Moyen-Orient ne donne lieu à de nouvelles attaques terroristes en Europe, ou que les manifestations dégénèrent, tournant à la violence.
Des manifestations anti-Israël se sont produites à plusieurs reprises en Europe et dans le monde entier depuis un an et elles ont souvent entraîné des violences, avec des affrontements opposant les manifestants aux forces de l’ordre.
À Berlin, une marche doit relier dimanche la porte de Brandebourg à la Bebelplatz. Les médias locaux ont annoncé que les forces de sécurité avaient mis en garde contre un risque de débordement en raison de l’ampleur des manifestations. Les autorités allemandes ont signalé, par ailleurs, une augmentation des actes antisémites violents depuis quelques jours.

Au début de la semaine, en France, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a émis un avertissement en direction des préfets de région, s’inquiétant des tensions possibles et faisant savoir que la menace terroriste était particulièrement élevée.
Les commémorations du 7 octobre
Des commémorations en hommage aux victimes du massacre du 7 octobre sont également prévues dans le monde entier, notamment à Londres, à Washington, à Paris, à Genève, à Athènes et à Berlin.
Des manifestations pro-Israël devraient avoir lieu dimanche.
Une cérémonie officielle se tiendra lundi à Jérusalem.
Le président Isaac Herzog assistera à un service en mémoire des victimes à Sderot, l’une des villes les plus durement touchées par l’assaut barbare et sadique des terroristes palestiniens.