Maoz veut impliquer le Rabbinat pour déterminer la judéité des candidats à l’alyah
En tant que chef de Nativ, chargé de la naturalisation des immigrants d'ex-URSS, l'élu d'extrême droite semble vouloir complexifier le processus en vue d'exclure les non-Juifs
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Le ministre délégué Avi Maoz a déclaré qu’il prévoyait d’impliquer le Grand Rabbinat dans la détermination de la judéité des personnes originaires de l’ex-Union soviétique demandant la citoyenneté israélienne, une mesure qui rendrait probablement le processus plus difficile pour les demandeurs si elle entrait en vigueur.
Ministre délégué au sein du cabinet du Premier ministre, Maoz supervise Nativ, une organisation gouvernementale chargée de déterminer l’éligibilité des immigrants potentiels de l’ancienne Union soviétique.
Maoz, qui s’oppose farouchement à l’immigration non-juive en Israël, a annoncé son intention à la suite d’une réunion mercredi avec le grand rabbin ashkénaze David Lau.
Le nouveau gouvernement – en particulier les partis religieux qui comptent pour la moitié de la coalition, y compris le parti ultranationaliste Noam de Maoz – a concentré ses efforts sur les politiques d’immigration d’Israël, estimant que trop de personnes qui ne sont pas juives selon l’interprétation orthodoxe de la loi juive obtiennent la citoyenneté israélienne. Bien qu’une nouvelle législation doive être adoptée pour restreindre l’immigration, en sa qualité de chef de l’organisation Nativ, Maoz peut en théorie imposer des politiques plus strictes et plus lourdes aux candidats à l’immigration en provenance de l’ancienne Union soviétique.
Cependant, il est difficile de savoir comment le bureau de Lau interviendrait dans ce domaine, car les critères sont basés sur la Loi du retour et fixés par le ministère de l’Intérieur, et non par le rabbinat. Nativ prend ses décisions sur la base d’entretiens avec les candidats et en examinant les documents qu’ils possèdent et qui montrent qu’ils peuvent prétendre à la citoyenneté israélienne en vertu de la Loi du retour, qui garantit la citoyenneté à toute personne ayant au moins un grand-parent juif, tant qu’elle ne pratique pas une autre religion.
« Nativ fonctionne sur la base de la Loi du retour et conformément aux protocoles établis par le ministère de l’Intérieur. C’est tout », a récemment déclaré un responsable de Nativ au Times of Israel.
« Nous ne sommes pas le Rabbinat. Nous ne déterminons pas la judéité. Nous déterminons si vous répondez aux critères de la Loi du retour. »
Pourtant, lors de sa rencontre avec Lau, Maoz a déclaré vouloir impliquer le Grand Rabbinat dans le processus, car il estime qu’il a « l’autorité halakhique ultime sur les questions de judéité et de conversion », en utilisant le terme hébreu pour désigner la loi religieuse juive.
« Mon lien étroit et permanent avec le Grand Rabbinat rendra les processus plus efficaces et aidera les milliers de personnes qui sont en plein processus de détermination de leur judaïté », a déclaré Maoz.
Son bureau n’a pas immédiatement expliqué comment il comptait renforcer le rôle du rabbinat dans le processus.